Axione Infrastructures réalise le 1er « project bond » européen pour le THD

le 27/08/2014, par Didier Barathon, Fibre optique, 547 mots

En France, le développement du très haut débit est encadré depuis dix-huit mois par un plan natio-nal, signe de relance du sujet, mais aussi objet d'inquiétudes du fait de la réorganisation des collectivités locales et des baisses de leurs budgets. La Commission européenne et la Banque européenne d'investissement ont ouvert une piste avec leur initiative de « project bond » qui apporte une possibilité de financement supplémentaire.

Axione Infrastructures réalise le 1er « project bond » européen pour le THD

Axione Infrastructures (*) réalise une première, cette fois dans le financement, en obtenant  le 3è « project bond » en Europe (**). Il s'agit d'une émission d'emprunts obligataires, définie par la Commission européenne et garantie à hauteur de 20% par la BEI, Banque européenne d'investissements. Les deux autres « projects bonds » portaient, l'un sur une liaison autoroutière en Belgique, l'autre sur un parc éolien en Grande-Bretagne. Mais l'emprunt négocié par Axione est le premier dans le domaine des technologies de l'information.

Sur le même sujetL'Allemagne lance un plan très haut débit à 20 milliards d'eurosComment Axione Infrastructures en est-elle venue à s'intéresser à ce type de financement ? « En fait, on a regardé les différents types de financement possibles, en cherchant quels étaient les meilleurs en termes  de durée et de taux », nous explique Pierre-Eric Saint-André (en photo), président d'Axione Infrastructures. L'opérateur s'est alors tourné vers les « projects bonds » en engageant une procédure d'éligibilité afin de convaincre de son projet. Cette procédure franchie, Natixis a procédé à l'émission. Axione Infrastructure dispose par ce biais de 189,1 millions d'euros.

Axione acteur de 15 RIP

« Dans un projet de ce type c'est un montant minimum », souligne le patron d'Axione Infrastructures. En clair, un RIP, une collectivité locale seule, ne pourraient accéder à de tels montants. Axione, lui, peut fédérer les 15 RIP dont il est acteur dans un projet mutualisé pour solliciter ce type de financement. Un avantage considérable. Il n'est pas le seul. L'investissement est plus long, supérieur à dix ans et il permet d'attirer un autre profil d'investisseur sur des projets numériques. Le « project bond » est listé sur Euronext comme mode d'investissement possible, c'est donc, grâce au feu vert donné par Bruxelles et la BEI, un accès plus facile aux investisseurs institutionnels. Enfin, le coût financier est très abordable, 2,622%, par rapport aux financements bancaires connus. 

« Avec ce financement, nous avons les moyens d'investir dans les zones rurales de manière indus-trielle » note Pierre-Eric Saint-André. Les projets auxquels s'attelle Axione Infrastructures concernent effectivement les zones rurales, celles où interviennent les pouvoirs publics, à l'inverse des zones denses, les zones AMII (zones d'appel à manifestation d'intérêt d'investissement) réservées aux opérateurs. Pour ces zones rurales et fort de sa nouvelle capacité d'investissements, Axione Infrastructures veut passer de 70 à 280 000 prises FTTH, poursuivre l'extension de ses réseaux existants avec du THD, étendre le raccordement des entreprises en fibre optique. Le nouveau financement issu des « projects bonds » devrait jouer son effet de levier pour les réseaux gérés par Axione Infrastructures.

 (*) Depuis début 2013, Axione Infrastructures est détenue à 55% par le FIDEPPP , Fonds d'Investissement et de Développement des Partenariats Public-Privé des Caisses d'Epargne, géré par Mirova, à 30% par la Caisse des Dépôts et à 15% par Axione, filiale de Bouygues Energies & Services (ex ETDE).

(**) Lancé en 2012, la « project bond Initiative » s'adresse à trois secteurs : transports, énergie et TIC. L'Union européenne aurait besoin de 2 000 milliards d'euros pour financer ses grands projets d'ici 2020, l'initiative vise donc à aider les investissements de type PPP (partenariats public privés). La BEI, Banque européenne d'investissements garantissant une partie de l'enveloppe.

Orange peine à définitivement enterrer son réseau cuivre

Interrogés lors d'une consultation publique par l'Arcep sur le plan d'abandon du réseau cuivre par Orange, les concurrents dénoncent le manque d'ambition et la non-transparence du projet de l'opérateur. Ce...

le 01/08/2022, par Jacques Cheminat, 636 mots

Le déploiement de la fibre connait toujours des ratés

Le secteur des télécoms est en proie à plusieurs contestations, du côté du régulateur comme des collectivités. Le déploiement de la fibre se poursuit malgré les ratés qui s'accumulent. Avicca a donc invité...

le 03/06/2022, par Célia Séramour, 689 mots

La fibre Internet passe le cap des 319 Tb/s

Des ingénieurs japonais du National Institute of Information and Communications Technology ont pulvérisé le précédent record du monde de la vitesse Internet, doublant le record établi il y a un an. L'Internet...

le 04/10/2021, par Chris Nermey, IDG NS (adapté par Jean Elyan), 666 mots

Dernier dossier

Les white-box sont-elles l'avenir de la commutation réseau ?

Et si vous pouviez gérer vos commutateurs de centres de données et vos routeurs de la même façon que vos serveurs et ainsi réduire les coûts des dépenses en capital ? C'est la promesse des white-box qui amènent des systèmes d'exploitation réseau open source fonctionnant sur du matériel courant.Pour en avoir le coeur net, nous avons testé Cumulus...

Dernier entretien

Céline Polo

DRH du groupe iliad

"Nous recrutons dans des métiers en tension, en particulier sur l'infrastructure réseau, pour lesquels il y a...