CloudWatt, Cloud financé par l'Etat et accessible aux PME

le 02/10/2012, par Quentin Renard, Cloud / Virtualisation, 988 mots

Le mardi 24 septembre était présenté CloudWatt, une société de service de Cloud, dont le but est de devenir "l'un des leaders du marché européen" selon son PDG Patrick Starck. Financé par Orange, Thalès et l'Etat Français, cette offre à la demande a pour but de servir la totalité des entreprises, de la PME au grand groupe.

CloudWatt, Cloud financé par l'Etat et accessible aux PME

Le cloud est un secteur récent, en pleine croissance, dans lequel les mastodontes américains tels Amazon dominent le marché. C'est dans ce sens qu'est né CloudWatt, qui a pour but de devenir « au moins l'un des leaders du marché européen » selon Patrick Starck, le PDG de cette entreprise.

Avec cette nouvelle entité, Patrick Starck souhaite s'adresser « à l'ensemble du marché, de la petite entreprise aux grandes multinationales. » Les premières offres seront dévoilées au mois de novembre, afin de ne pas « donner des billes à la concurrence » explique le PDG de CloudWatt.

CloudWatt est financé à hauteur de 100 millions d'euros par Orange et de 50 millions d'euros par Thalès. En plus de ces 150 millions d'euros d'investissements, l'Etat a rajouté sur la table près de 75 millions d'euros, via la Caisse des Dépots.

Ces 75 millions d'euros sont équivalents à la somme injectée par l'Etat Français dans Numergy, né d'un partenariat entre Bull et SFR. Ces deux investissements ont été réalisés dans le cadre du projet Andromède dont la finalité est de permettre la création d'une offre large de cloud computing en France.

Un enjeu majeur pour l'économie

L'arrivée de CloudWatt et de Numergy est de « permettre l'émergence d'acteurs majeurs au niveau européen pour concurrencer les acteurs américains » selon Fleur Pellerin, Ministre Déléguée à l'innovation et à l'économie numérique. Ainsi, il s'agit de mettre fin au risque d'hégémonie qui peut exister aujourd'hui sur le marché explique la ministre.

De plus « le Cloud est aujourd'hui un enjeu majeur pour les entreprises françaises, » ajoute Fleur Pellerin, qui déclare connaître « l'attente des PME en la matière. » De l'avis de la ministre « le cloud est une force égale à celle de l'Internet » et « n'est pas uniquement une innovation technologique mais une avancée majeure pour la France. » Elle ajoute que c'est pour cette raison que l'Etat a investi dans Numergy et CloudWatt, afin de voir émerger « deux entreprises de taille critique. »

CloudWatt bénéficiera au niveau de ses infrastructures d'un partenariat poussé entre Thalès et Orange. L'opérateur hébergera sur son DataCenter de Val de Reuil en Normandie les infrastructures de CloudWatt. Pour Vivek Badrinath, directeur général d'Orange Business Services, « CloudWatt permet [à Orange] d'entrer dans une nouvelle phase dans le développement du Cloud » qui sera donc marquée par « un élargissement de la gamme d'offres » proposées par Orange Business Services.

L'entreprise Thalès s'occupera de la mise en place, du design et du développement des solutions de Cloudwatt, ainsi que de leur sécurité. Selon Marc Darmon,  DG de la Division Systèmes de Défense et Sécurité de Thalès, « la confiance est l'un des moyens du développement numérique » et permettra à Cloudwatt de se différencier sur le marché. Il ajoute que cet objectif de « souveraineté, allié à la  confiance » justifie l'investissement de Thalès dans Cloudwatt.

Le positionnement de CloudWatt


Photo : Patrick Stark - PDG de CloudWatt (D.R)



Le positionnement de CloudWatt

CloudWatt se positionnera sur le marché autour de trois fondamentaux. Le paiement à l'usage, qui selon Patrick Starck est un élément fondamental pour les usages de service cloud, une élasticité qui pousse à faire « correspondre le besoin et la consommation » ainsi qu'un accès au service libre.

L'architecture de l'offre repose entièrement sur des logiciels et applications Open Source. CloudWatt est l'un des deux seuls Corporate sponsor en Europe -avec eNovance- d'OpenStack, un service d'infrastructure IaaS.

Les offres proposées seront de deux types. CloudWatt pourra soit fournir du stockage dans le cloud, soit fournir des puissances de calcul, ce qui pourrait trouver un écho auprès de jeunes entreprises qui souhaitent n'avoir des possibilités de calculs que durant quelques heures. Cela leur évitera « des investissements lourds » explique Patrick Starck, qui fait de cette donnée « un élément différenciant » de CloudWatt face à la concurrence.

Ces offres pourront aussi être proposées à plusieurs niveaux de sécurité et de confidentialité. Dans le même temps, les intégrateurs pourront proposer des services complémentaires à CloudWatt, qui pourront être mis en vente dans un marché d'applications. Ce marché sera « en mesure de proposer tous types d'applications » ajoute Patrick Starck.

L'une des autres forces de CloudWatt pourrait être le fait de ne pas être soumis au Patriot Act. Mais, bien que Patrick Starck ne nie pas cet élément, une étude de TNS Sofres présentée durant la conférence montre que 55% des TPE et 68% des PME ne connaissent pas cette loi américaine. Pourtant, le Patriot Act permet l'accès aux données stockées sur des serveurs opérés par des sociétés américaines par le gouvernement américain.

Or, dans le même temps, 74% des entreprises seraient prêtes à passer sur un cloud français plutôt qu'américain ou européen, à des tarifs équivalents. Il s'agit donc, selon Emmanuel Rivière, directeur du Département Opinion chez TNS Sofres « purement [d']une idée de patriotisme économique. »

Jusqu'à 1500 emplois créés par CloudWatt




Jusqu'à 1500 emplois créés par CloudWatt

En termes de chiffres, l'objectif de CloudWatt est de créer entre « 300 et 500 emplois directs et le double en emploi indirect » ainsi que de réaliser un chiffre d'affaires de 500 millions d'euros d'ici cinq ans.

Bien que Patrick Starck explique CloudWatt n'a pas pour but « de venir concurrencer frontalement les grands groupes » comme Amazon, il souhaite un positionnement lui permettant de se différencier de la concurrence.

Patrick Starck a aussi évoqué la situation des autres hébergeurs de Cloud tels OVH qui avaient protesté contre l'investissement de l'Etat. Il déclare que « le cloud est un marché est en plein essor et [que] tout le monde y aura sa place. » 

Fleur Pellerin explique en conclusion de son intervention que l'investissement de l'Etat dans CloudWatt et Numergy se justifie car, selon elle, « les infrastructures de type IaaS disponibles aujourd'hui sur le marché » ne sont pas assez importantes et « ne permettent pas d'adresser la demande » dans le Cloud.

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