Editorial : il n'y a pas que les start-up dans la vie (des télécoms)

le 15/07/2015, par Didier Barathon, Finances, 587 mots

Start-ups, valeur de retournement, entreprises confirmées, toutes participent à l'éco-système français des réseaux et des télécoms. Rien ne sert de privilégier l'une ou l'autre, ou de commenter sans fin les péripéties d'Alcatel-Lucent, seul compte l'esprit entrepreneurial et la persévérance ,qu'on soit à la tête d'une start-up ou d'une entreprise plus ancienne.

La fameuse digitalisation semble laisser les télécoms au second plan. Pourtant, rien ne se fait sans réseaux, sans sécurité, sans qualité et fiabilité des connexions et des services, fixes ou mobiles, sans recherche sur l'optique et toutes les formes de très haut débit. Autant de sujets traités par les start-ups télécoms, y compris en France, abritées par de remarquables incubateurs, proches des opérateurs comme Orange, Bouygues Télécom ou BT, des écoles, Télécom Bretagne, Télécom Paris Sud, des pôles tels que Lannion, Rennes Atalante, Sophia Antipolis. De jeunes pousses s'illustrent dans l'IoT (Actility et Sigfox), le NFC (Famoco), le SDN (6Wind), les hotspots (Peeble), la fibre optique (Anticipa). Désolé d'en oublier des dizaines, mais l'essentiel, dans l'actualité récente, est peut être ailleurs, dans les valeurs de retournement.

Comment les écarter, elles qui ont échappé à toutes les tempêtes ? Trois exemples,  Cirpack, NextiraOne, Foliateam. Cirpack refinancé et remobilisé, vient de racheter Andrexen. La nouvelle est surprenante quand on regarde dans le rétroviseur. Créée en 1999, en spin-off de Kaptech, Cirpack est passée dans le giron de Thomson, a souvent approché le précipice, avant d'être rachetée par son actuel Pdg, Patrick Bergougnou, qui l'a redressée en quelques mois.

Un monde à la dérive

Le retournement de NextiraOne est encore plus frappant, les sommes étant différentes, un peu plus de 10 ME de CA pour Cirpack, 250 pour Nextira. Il faut entendre et lire le délégué syndical central CFDT de NextiraOne, Joseph Jean Futrzynski, raconter ses rendez-vous au ministère du travail pour défendre le projet de reprise de son entreprise, celui préparé par sa direction, qui garantit le maintien intégral des emplois. On comprend alors ce qu'il  a fallu de persévérance et de cohésion interne pour se remettre en piste, dans un monde des intégrateurs réseaux à la dérive, et quand on vient du monde Alcatel (NextiraOne est issu en 2002 de la vente d'Alcatel Réseaux d'entreprise).

Dans la même catégorie, au niveau juste en dessous, celui des entreprises à quelques millions d'euros de CA annuel, comment ne pas remarquer le parcours de Foliateam ? Créé en 2002 par Domninique Bayon, associé chez Peat Marwick, ce groupe  a repris en un peu plus de dix ans, près de dix intégrateurs régionaux, alors que tous les diagnostics donnent ce secteur moribond. Si les marges sont réputées inexistantes et les CA en baisse, certains arrivent à sortir leur épingle du jeu, avec des dirigeants, qui savent transformer des sociétés données perdues.

Elles méritent un coup de projecteur

De telles réussites, dans le retournement d'entreprise et non plus dans leur création et leur développement, est une caractéristique du monde des télécoms et des réseaux en France. D'autres sociétés peu connues méritent un coup de projecteur. Circet, avec 225 ME de CA et plus de 1000 salariés déploie des infrastructures depuis 1993. Rétis, lancé il y a vingt ans est un spécialiste réseaux et sécurité qui opère à l'international. Ekinops, lui aussi en Bretagne, mais à Lannion associe la performance technologique (lancement d'une solution de fronthaul) et la conquête des clients. Deux exemples, les signatures d'opérateurs, l'américain Win et l'Irlandais Mila, pour du 100G, le prouvent.  Exclusive Networks enfin, dépasse les 600 millions d'euros, se développe sur 13 pays en Europe, dans un secteur, la distribution, lui aussi réputé peu rentable. Il n'y a pas de fatalité.



 
 

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