Il faut sauver le soldat Lamassoure

le 01/06/2006, par , Actualités, 830 mots

La presse française, comme un seul homme, a vilipendé le projet d'Alain Lamassoure (UMP), lequel visait à taxer les SMS et emails afin de financer non pas les pays du tiers-monde, mais le Budget de l'Union Européenne. Parmi ces journalistes à la plume critique, dénonçons notamment notre éminent confrère Marc Rees, de PCInpact -dont l'article pointe vers les sources du projet en question ainsi que sur le forum courageusement ouvert par l'Honorable Parlementaire -. Jérôme Colombain, sur France Info, signalait également combien les cybercommuniquants réagissaient de manière quasi épidermique. Il est vrai que, de prime abord, l'on aurait tendance à penser qu'il suffisait de changer de protocole d'échange de courrier pour échapper à cette « taxe Tobin des pauvres », que les marges des opérateurs sont déjà bien assez confortables, que l'idée du « timbre sur les emails » ne date pas d'hier, à tel point qu'elle fait partie du top 50 des fonds de tiroirs des ministres en manque de fond de terroir et autres nostalgiques de la facturation à « paliers » façon Minitel. Pourtant, on retrouve dans cette idée de Grand Serviteur de l'Etat d'insoupçonnées pépites de sagacité et d'astuce. Sans conteste, il faut sauver l'idée du soldat Lamassoure. Clamons-le haut et fort, c'est même une de ces trouvailles géniales qui mériteraient d'être poussées plus avant. Et foin de ces demi-mesures. Allons même jusqu'à un centime d'Euro de taxe tous les cents mots transmis par smtp ou pop. Le budget Européen serait rapidement l'un des plus importants du monde, le moindre eurofonctionnaire possèderait sa Bentley de service, et l'Administration Bush serait verte de jalousie. Ce prélèvement à la source -le Canard la baptisera la Lamassource, c'est certain- provoquera de fantastiques effets de bord. Chez les journalistes, tout d'abord, qui enfin connaîtront le bonheur de ne recevoir que des communiqués de presse concis, clairs, allant droit au but... économie d'échelle oblige. Auprès de tous les particuliers ensuite. Car en monétisant le courriel, la disposition Lamassoure étiolera le volume de spam vantant moult fortifiants sexuels et autres denrées aux vertus amaigrissantes. Et puis, à n'en pas douter, les effectifs des contributions indirectes se verraient renforcés afin d'aller dresser procès verbaux et injonctions de payement aux polluposteurs nord américains et aux gardiens de botnet russes et chinois. Ne parlons pas des agents des douanes, qui, désormais, questionneront chaque travailleur franchissant la frontière genevoise avec un « Rien à déclarer ? Tabac, articles informatiques, devises, courriel ? » C'est qu'il faudra craindre la fuite d'UA de messagerie vers des pays hébergeurs peu scrupuleux. Les latins étant fraudeurs par essence et par conception, il est quasiment certain que les conseillers techniques de notre ex-Ministre ont prévu l'art et la manière d'imposer les écrits des plus sournois d'entre eux. Ceux qui espèrent héberger leurs comptes email en dehors de nos frontières, ceux qui utiliseraient des protocoles de routage crypté (tel que Tor, l'Onion Router), ceux là encore qui abandonneront smtp au profit de courriels publics affichés sur la Grande Toile à la manière des Dazibao chinois. De smtp, la taxe sera donc nécessairement étendue à nntp, html, xml, voire à tout protocole même encapsulé au plus profond d'un vpn ssl...Et puis aussi les Blogs , les mots comptés passant par les liens VoIP, la moindre syllabe transitant par Messenger ou iChat, le plus petit octet de liaison Webcam pourraient être prétextes à fiscalisation. Tiens, on pourrait même imposer une taxe de « droit du copiste épistolaire » sur les disquettes, disques durs, CD-Rom et DVD R, afin que les petits malins qui espèreraient expédier leurs emails par la poste sous forme numérique enregistrée ne soient tentés par cette possible évasion fiscale. Les Webmestres les plus imaginatifs pourraient même demander à leurs visiteurs de s'inscrire à des lettres qui ne seraient en fait que de véritables missives originellement manuscrites et envoyées par email... le Ministère des finances reversant une partie de l'argent collecté. Rien qu'avec la réédition de la Nouvelle Héloïse de Rousseau et des Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos, on pourrait payer le café de toute l'Administration de Bruxelles durant 1 mois. Quoi ? Ca existe déjà ? Et puis, ne peut-on admirer la subtilité de la taxe Lamassoure sur les SMS ? Elle serait aux télécoms mobiles ce que la TIPP est aux produits pétroliers : une manne pécuniaire qui nous mettrait à l'abri d'un nouvel éclatement de bulle. A condition bien sûr que le prorata d'imposition ne soit calculé ni sur l'élégance du style, ni sur la longueur du texte. Exemple : Flambo, sur 06 03 99 68, à Eglon, 06 34 56 78 « KrV, G po 1 tun' » ( Et nous, les petits, les obscurs, les sans grades, nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades, sans espoir de duchés ni de dotations). Ou R0drg 06 14 18 à 6Mn 06 39 45 « On C KC pi 2 suit L cop1 son Vnu O B1. !. Mdr » ( Nous partîmes 500, mais par un prompt renfort, Nous nous vîmes 3000, en arrivant au port). Si l'on souhaite une véritable équité fiscale, il serait hautement souhaitable que Monsieur Lamassoure envisage d'imposer au moins un Euro le groupe de 10 syllabes prononçables. Taxons, taxons qu'un Cent d'or pur abreuve nos Commissions (Européennes).

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