Interview exclusive (2) : L'intérêt des Néo-Calédoniens est prioritaire

le 06/10/2006, par Olivier COREDO, Convergence, 673 mots

Après avoir déployé un maillage adsl et fibre optique sur son territoire, la Nouvelle Calédonie va se raccorder au Backbone Internet en Australie, à travers un câble sous-marin baptisé Gonwana-1. Jean-Yves Ollivaud, Directeur Général de l'Office des Postes et Télécommunications de Nouvelle Calédonie nous explique comment ce projet va amener le vrai haut-débit à chaque foyer Calédonien.

Interview exclusive (2) : L'intérêt des Néo-Calédoniens est prioritaire

« L'intérêt des néo-calédoniens passe avant nos propres intérêts » R&T : Quelles sont les missions de l'OPT ? Jean-Yves Ollivaud : L'Office des Postes et Télécommunications (OPT) intervient sur trois métiers : le courrier, les services financiers et les télécommunications. Nous sommes placés sous la tutelle du gouvernement de Nouvelle Calédonie. Tout comme les postes et télécommunications en métropole en 1996, nous nous plaçons en situation de monopole. R&T : Vous dirigez-vous vers une dérégulation des télécommunications ? J.Y.O : C'est inéluctable, je ne vois pas d'autre issue. Cependant, le dossier est extrêmement sensible. La pression syndicale est forte. L'évolution est donc bloquée. Nous engageons toutefois le maximum de ressources afin de faire évoluer la réglementation et de moderniser nos infrastructures. R&T : Quels sont vos actions pour réduire la fracture numérique en Nouvelle Calédonie ? J.Y.O : L'OPT assure le service universel pour l'ensemble du territoire (500 Km de long sur 50 de large, 260 000 habitants) et des îles de la Nouvelle Calédonie. Même si Plus de 70% de la population vit dans l'agglomération de Nouméa, nous avons une mission de service public pour l'ensemble des Néo-Calédoniens. Même les populations mélanésiennes les plus éloignées réclament du haut-débit. Nous couvrons actuellement 80% de la population en adsl, avec des débits oscillants entre 128 kbps et 2 Mbps. Nous sommes en cours de tirage d'une fibre optique afin de relier le Nord au Sud en passant par la chaîne centrale. Cependant, l'île est reliée au backbone Internet par des liaisons satellites (Intelsat, Panamsat) qui sont actuellement saturées. De plus, les débits montants sont bas et les temps de latence élevés. L'impact est d'autant plus important que le trafic Internet est à 95% échangé avec l'international. Nous avons donc décidé de lancer un vaste projet de raccordement de l'île via un câble sous-marin. R&T : Pouvez-vous nous parler de ce projet de câble sous-marin ? J.Y.O : Nous venons juste de signer le marché avec Alcatel Submarine Networks pour une livraison du câble à la fin de l'année 2007. Ce câble reliera Nouméa à Sydney (Australie, 2000 km). Le trafic transitera alors du Nord au Sud de l'île via notre liaison optique et repartira de Poindimié, en câble sous-marin, pour desservir les îles de Koné, Ouvéa et de Lifou. Les deux autres îles, Maré et l'ile des Pins, seront reliées depuis Lifou par Faisceaux Hertziens. D'autre part, nous expérimentons le Wimax sur la boucle locale. Nous allons investir au total près de 45 millions d'euros, dont 15 millions en infrastructures terrestres. Relier Lifou va nous coûter près de 12 millions d'euros, pour apporter le haut débit à une centaine d'habitants. Si ça ce n'est pas du service public ! Dès 2008, les Néo-Calédoniens auront accès au multiple play. R&T : Avez-vous été soutenu par France Télécom dans votre projet ? J.Y.O : L'attitude de France Télécom a été assez décevante. L'opérateur, représenté par France Câble et Radio (FRC), a, par deux fois, refusé de participer à deux projets étrangers Southern Cross, reliant les îles Fidji à l'Australie, et AJC, reliant l'Australie au Japon. Ces câbles auraient pu transiter par la Nouvelle Calédonie, mais France Télécom n'était pas intéressé. Notre projet est donc à 100% financé par l'OPT. R&T : D'aussi lourds investissements auront-ils un impact sur les tarifs des abonnés ? J.Y.O : Avec un forfait de 50 euros pour du 128 Kbps, nous sommes déjà plus chers qu'en métropole. Nous en sommes bien conscients. Jamais nous ne pourrons nous aligner sur les 30 euros tout compris pratiqués par Free ou Neuf Cegetel. Les néo-calédoniens ont du mal à comprendre pourquoi la fracture numérique et tarifaire est aussi forte. Nous allons investir 45 millions d'euros. Les tarifs devraient toutefois baisser d'environ 15%. Le ROI est calculé au minimum sur 25 ans. Vous pouvez constater que nous faisons passer l'intérêt du public avant nos propres intérêts.

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