L'information pourrait représenter la moitié de la masse mondiale d'ici à 2245

le 08/09/2020, par Patrick Nelson, Network World, (adaptation Jean Elyan), Stockage, 641 mots

Selon un physicien, du fait de la quantité d'énergie et de ressources utilisées pour créer et stocker des informations numériques, il ne faut pas considérer les données uniquement comme des zéros et des uns invisibles, mais bien comme des éléments physiques.

L'information pourrait représenter la moitié de la masse mondiale d'ici à 2245

D'après Melvin Vopson, maître de conférences à l'université de Portsmouth (Royaume-Uni) et auteur d'un article intitulé « La catastrophe de l'information », publié dans la revue AIP Advances, « il faudrait considérer le contenu numérique comme un cinquième état de la matière, au même titre que les gaz, les liquides, les plasmas et les solides ». En raison de l'énergie et des ressources utilisées pour créer, stocker et distribuer les données physiquement et numériquement, les données ont changé de nature et devraient être désormais considérées comme une masse, estime ainsi l'universitaire.

M. Vopson affirme également que les bits numériques sont sur le point de submerger la planète et qu'ils finiront par dépasser en nombre les atomes. L'idée d'attribuer une masse aux informations numériques s'appuie sur certains points de données existants. D'après une estimation d'IBM reprise par Melvin Vopson, chaque jour, nous créons 2,5 quintillions d'octets de données. Le chercheur pense également qu'il faut prendre en compte les densités de stockage de données qu'il estime à plus de 1 térabit par pouce et les comparer à la taille d'un bit d'un atome.

Une masse de plus en plus volumineuse

Si l'on suppose que la production de données augmentera de 50 % tous les ans, « dans 150 ans environ, il y aura autant de bits que d'atomes sur Terre », explique un communiqué de presse annonçant les recherches de M. Vopson. « Selon cette hypothèse, il faudra environ 130 ans pour que la puissance nécessaire pour soutenir la création d'informations digitales soit égale à toute la puissance actuellement produite sur la planète Terre, et d'ici 2245, la moitié de la masse de la Terre sera convertie en masse d'informations numériques », indique encore le communiqué.

« Et la pandémie de Covid-19 a encore augmenté le taux de création de données numériques et accéléré ce processus », a ajouté M. Vopson. Ce dernier met donc en garde contre un point de saturation imminent : « Même en supposant que les progrès technologiques futurs ramènent la taille des bits à des dimensions plus proches de l'atome lui-même, la taille de ce volume d'informations numériques sera plus importante que celle de la planète, un phénomène que nous pouvons qualifier d'ores et déjà de catastrophe de l'information », a écrit M. Vopson dans le document. « Nous sommes littéralement en train de changer la planète petit à petit, et c'est une crise invisible », a encore expliqué M. Vopson, ancien chercheur en R&D de Seagate Technology.

L'énergie va devenir un problème

M. Vopson n'est pas le premier à émettre l'idée que l'information n'est pas simplement constituée de zéros et de uns invisibles. Dans le communiqué, celui-ci explique qu'il s'est appuyé sur les comparaisons masse-énergie de la théorie de la relativité générale d'Einstein, sur les travaux de Rolf Landauer, qui a appliqué les lois de la thermodynamique à l'information, et sur les travaux de Claude Shannon, l'inventeur du bit numérique. « Quand on introduit un contenu informationnel dans les théories physiques existantes, c'est comme si l'on ajoutait une autre dimension à toute la physique », a déclaré M. Vopson.

Vouée à une croissance inéluctable, la production d'informations numériques « consommera la majeure partie de la capacité énergétique de la planète et posera des problèmes éthiques et environnementaux », conclut l'article du chercheur. Il est intéressant de noter que Melvin Vopson suggère également que si, comme il le prévoit, la masse future de la planète sera principalement composée de bits d'information, et si l'on dispose de suffisamment d'énergie pour cela (ce qui n'est pas certain), alors « on peut imaginer un monde futur principalement simulé par ordinateur et dominé par des bits numériques et des codes informatiques », a-t-il encore écrit.

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