La France meilleur consommateur de l'Open Source mais faible contributeur
Les Européens, et d'abord les Français, sont les plus avancés dans leur recours aux logiciels libres, selon une étude du cabinet Forrester Research. Mais très peu d'entreprises contribuent à enrichir les projets par des contributions.
Les entreprises françaises seraient les plus avancées dans l'adoption de l'Open Source. Elles devancent leurs homologues d'Allemagne, du Royaume-Uni, des Etats-Unis ou du Canada. C'est ce qui ressort d'une étude menée par Forrester Research, en deux fois; d'abord à l'occasion d'un sondage au troisième trimestre 2007, puis lors de discussions ouvertes à la conférence IT Forum EMEA 2008. Alors que le public nord-américain se dit surtout inquiet de la sécurité du code des logiciels libres (à 71%), le public européen indique que sa priorité (51%) est la qualité du support associé. Forrester research note que les entreprises européennes sont ainsi tout à fait prêtes à payer pour du support de logiciels libres, « à condition de pouvoir en mesurer la valeur ». Les entreprises américaines (31%) comme les européennes (22%) ne sont en tout cas guère inquiètes à cause des menaces juridiques pesant sur l'utilisation de l'Open Source. Les couches d'infrastructure restent de loin le premier domaine pour lequel l'Open Source est utilisé en entreprise. Côté technologies, Forrester constate que le cycle habituel d'adoption est respecté. A savoir, on débute par l'introduction de briques de base éprouvées, comme Linux ou Open Solaris, on adopte le serveur Web Apache, puis les outils de développement comme Eclipse et les langages comme PHP, ainsi que les serveurs d'applications Tomcat et JBoss. De plus en plus, les entreprises envisagent de faire monter l'Open Source dans les couches d'infrastructure : bus de services (ESB), extraction, transformation et chargement de données (ETL), bases de données, applications de gestion de contenu... En revanche, aucune « n'a immédiatement signalé un intérêt » quant à poursuivre cette stratégie au niveau des applications métier. Autre information notable : les entreprises qui s'associent à des communautés Open Source ou qui simplement donnent du code à la communauté sont des exceptions. « La plupart se contentent de consommer de l'Open Source plutôt que d'en produire », écrivent les analystes de Forrester. « Un seul des participants [aux discussions] a indiqué que son organisation contribue au projet Open Source qu'il utilise avec du code mis à jour. » Un comportement typique, précise Forrester, de la plupart des grands départements informatiques.