La VoD toujours à la peine face au DVD

le 19/10/2008, par Marc Di Rosa, Convergence, 956 mots

La vidéo à la demande réalise un chiffre d'affaires 50 fois inférieur à celui du DVD. Les explications sont à chercher du côté des tarifs pratiqués, de la date de disponibilité des titres, de la qualité des liaisons ADSL ou du piratage.

Année difficile en 2007 pour la vidéo à la demande dans l'hexagone. Le cabinet d'études GFK estime à seulement 29,2 millions d'euros le chiffre d'affaires, et à trois millions de téléchargements. Le tout est réalisé sur les principales plates-formes tout-public. « Elles représentent plus de 80% du marché. Ce chiffre ne comprend pas les offres adultes vendues en direct par leurs éditeurs, ni les indépendants. » précise Laurent Donzel, en charge de des secteurs audio et vidéo chez GFK. En 2008, la tendance VOD paraît nettement à la hausse. Sur les six premiers mois de 2008, GFK a déjà comptabilisé 6 millions d'actes de téléchargement (location et achat confondus) et prévoit un doublement possible du marché de la VOD sur l'année entière - de 50 à 60 millions d'euros de chiffre d'affaires. Malgré cela, on reste loin du chiffre d'affaires du DVD. A titre de comparaison, le marché de la vidéo sur DVD et Blu-Ray, est évalué à 1,4 milliard d'euros entre juillet 2007 et juillet 2008 selon le baromètre CNC-GFK. Soit un chiffre cinquante fois plus important que celui de la VOD, même s'il est en baisse de 10%. Dans l'hexagone, la VOD par Internet se consomme essentiellement sur les postes de télévisions reliés à des boîtiers DSL (IPTV). « Les boîtiers DSL constituent le principal moteur du marché. Actuellement, près de 90% de la consommation de VOD s'effectue par IPTV, c'est-à-dire plus de 5 millions d'actes de téléchargement sur un total de 6 millions effectués au premier semestre 2008 », souligne Laurent Donzel. Ce marché est toutefois crédité d'une forte croissance à terme. « Nos projections envisagent un chiffre d'affaires d'environ 700 millions d'euros en 2012, pour 400 millions d'actes de VOD en 2010. Mais jusqu'à présent, les ventes et les locations de DVD sont loin d'être supplantées», constate Alain Modot, expert en audiovisuel et vice-président de Media consulting group. Le contexte semble loin d'être favorable à la VOD qu'il s'agisse des tarifs pratiqués, de la date de disponibilité des titres, de la qualité des ... ... liaisons ADSL en France ou du piratage. Côté tarifs, les FAI considèrent leurs tarifs de location suffisamment bas, en proposant la location d'une nouveauté en VOD entre 4 et 5 €. Or, les loueurs de DVD en ligne proposent un pack de dix DVD pour 37 €, frais postaux gratuits, soit 3,70 € le film. De plus, les films sortent généralement un mois avant en DVD. En dehors des nouveautés et à la faveur du succès des séries télé, des titres jeunesse et adulte, GFK note même « une augmentation continue du prix moyen par titre loué à 3,8 euros en juin 2008 contre 3,3 euros l'année dernière ». L'offre légale en VOD n'est donc peut-être pas assez compétitive. Dans l'Hexagone, les dates de sortie des films sont fixées par ce que l'on appelle la « chronologie des médias ». « Le système du financement du cinéma est complexe en France, si bien que la chronologie des médias est très stricte », déplore Alain Modot. Six mois après sa sortie en salles, un film est disponible en DVD ; depuis peu, il devrait théoriquement l'être aussi en VOD. Mais en raison d'accords entre ayants droit et distributeurs, les films ne sont généralement disponibles que sept mois et demi après leur diffusion au cinéma. « La VOD est-elle disponible trop tard ? La télévision de rattrapage montre qu'une disponibilité rapide sur Internet évite le piratage. » s'interroge Alain Modot. Aux Etats-Unis, certains éditeurs américains essayent la stratégie du "day and date" : la sortie s'effectue sur tous les supports en même temps. Les professionnels français de la VOD s'accordent à demander un raccourcissement du délai entre la sortie en salle et en VOD à quatre mois, ainsi que la simultanéité des parutions en DVD et VOD. Autre point noir pour la VOD, des accords d'exclusivité restreignent le catalogue des films et des séries proposées. « Les détenteurs des droits du film 'Le seigneur des anneaux' ont refusé par exemple de donner leur accord pour une diffusion en VOD », note Julien Vin-Ramarony, directeur des contenus de Neuf-Cegetel. Selon Maxime Lombardini, directeur général d'Iliad-Free, ... ... seulement un tiers des sorties en vidéo sont ensuite disponibles en VOD. Et dans une moindre mesure, certaines plates-formes de VOD possèdent des contenus exclusifs. « Ce phénomène est aigu sur les séries américaines, Heroes et Les Experts sont ainsi disponibles uniquement sur TF1. » observe Maxime Lombardini. De plus, les chaînes de télévision imposent des situations de non-concurrence aux distributeurs de VOD. « Dans 90% des cas, les ayants droit nous demandent de retirer un film de notre catalogue de VOD lorsque celui-ci est diffusé sur une chaîne hertzienne », regrette Jean-Bernard Willem, directeur de la TV d'Orange. Un film peut ainsi être retiré d'un catalogue de VOD à deux période : sa diffusion sur Canal+ d'abord et sur une chaîne hertzienne ensuite. La VOD pâtit aussi des limites de la couverture Internet en France. D'une part, le dégroupage, condition nécessaire pour accéder aux offres « triple play » (Internet, TV et téléphone), n'est pas effectif sur l'ensemble du territoire. En outre, les disparités de connexion ADSL en province s'avèrent problématiques. « Pour un client donné, la bande passante disponible est dépendante de la distance séparant son foyer du répartiteur téléphonique », rappelle une étude de NPA conseil réalisée pour l'Observatoire européen de l'audiovisuel. Selon l'Arcep, la France comptait environ 16,3 millions d'abonnements à Internet à haut débit au 30 juin 2008. Au premier trimestre 2008, 4,9 millions de ces abonnés avaient potentiellement accès à l'IPTV. Enfin, si l'on en croit l'ensemble des acteurs du secteur, le piratage s'avère très pénalisant. Aucun des acteurs interrogés n'est pourtant en mesure de chiffrer les conséquences du piratage sur ce marché. « L'absence de parade efficace contre le téléchargement illégal pèse sur la VOD », regrette Alain Modot.

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