Le nouveau président de l'Arcep veut s'affirmer très rapidement

le 15/01/2015, par Didier Barathon, Régulation télécoms, 662 mots

En janvier 1997 se créait l'Art, le régulateur des télécoms devenu l'Arcep, chargé d'organiser la concurrence en tenant compte de l'Etat, des opérateurs et des consommateurs. Aujourd'hui, il doit retrouver sa légitimité après les coups de boutoir issus de l'arrivée de Free Mobile et la pression d'autres régulateurs comme l'Autorité de la concurrence.

Le nouveau président de l'Arcep veut s'affirmer très rapidement

Sébastien Soriano est confirmé comme nouveau président de l'Arcep, par un décret du président de la République signé le mercredi 15 janvier et après son audition la veille par les commissions économiques  des deux chambres parlementaires.  Lors de ces auditions, il a montré sa maîtrise des sujets, ses priorités et indiqué l'ouverture rapide de nouveaux chantiers. Par précaution il parle de collégialité, mais tout le monde comprend son intention d'imprimer sa marque personnelle, au cours de son mandat de six ans.

Pour lui, la priorité vient des réseaux, fixes et mobiles, « ils sont la brique essentielle dans la transformation numérique que va traverser le pays ».  Transformation qui passe aussi bien par des révolution technologiques comme  les objets connectés ou par des enjeux de souveraineté comme la fiscalité ou les données personnelles. Sébastien Soriano insiste également sur son tryptique : compétitivité, celle des opérateurs, accessibilité, celle des citoyens, neutralité, celle de l'Internet (où il promet de ne pas être un "good cop", un gentil flic).
L'occasion pour lui de rendre hommage à son prédécesseur, Jean-Ludovic Silicani qui  a porté le sujet de la net neutralité. Mais d'autres propos  de Sébastien Soriano peuvent passer pour une critique en creux de l'ancien président.

« Assurer la pérennité du secteur »

Sébastien Soriano ne se prive pas d'assigner de nouveaux objectifs à l'Arcep. En pesant soigneusement ses mots, il indique vouloir « assurer la pérennité du secteur » et mettre fin à l'effervescence en cours. Voilà pour les opérateurs. Il veut également enrichir les indicateurs de l'Arcep pour les réseaux mobiles sur deux points : la couverture du territoire et la qualité du débit. Et il souhaite suivre l'avis de l'Autorité de la concurrence sur l'itinérance de Free Mobile sur les réseaux d'Orange. Voilà pour les citoyens et les consommateurs.


Autre nouveauté, l'Arcep va s'atteler au Plan très haut débit, annoncé il y a deux ans et en manque de guide. Les conclusions du rapport Champsaur sur l'extinction du cuivre seront le point de départ de cette action, où l'évolution des prix pour l'abonné sera suivie de près par le régulateur dans les prochaines années. Sébastien Soriano rend également hommage à l'action des collectivités locales, sans préciser encore comment vont s'articuler leurs initiatives, celles de l'Etat et l'intérêt des opérateurs.

L'Arcep, c'est l'Etat

Plus novateur encore, Sébastien Soriano a indiqué vouloir mieux coopérer et d'abord avec les pouvoirs publics . « L'Autorité fait partie de l'Etat ». Un thème très nouveau chez les régulateurs où l'on soulignait avant tout son indépendance. On devine que les frictions appartiennent au passé. Sébastien Soriano a reçu mission de renouer les liens. L'Etat dispose avec lui d'un nouveau relai, après Olivier Schrameck au CSA (ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon) et Pierre-René Lemas, directeur général de la Caisse des dépôts (ancien directeur de cabinet de François Hollande à l'Elysée). Passé inaperçu, Bernard Cottin est devenu directeur du développement numérique et du très haut débit dans cette même Caisse des dépôts, c'est un ancien camarade de chambrée de François Hollande pendant le service militaire. Trois hommes de confiance pour le numérique, son développement, sa régulation et son financement.

Dernier propos, il passera encore moins inaperçu, Sébastien Soriano  veut que l'Arcep « ait une intelligence de son action vis-à-vis de la filière », en clair avec les opérateurs. Proposition : une fois par an, il publiera une étude sur l'impact des actions du régulateur sur la filière. Les opérateurs et l'Etat seront rassurés par les débuts de Sébastien Soriano, les membres du collège et les personnels de l'Arcep sont dotés d'un vrai patron, il se veut visionnaire et entreprenant. Il reste tout de même à décrypter se propos sur les opérateurs et son poids réel sur le plan très haut débit.  

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