Olivier Carbonneaux, Trapeze : le Wifi en mutation génétique

le 31/05/2007, par Marc Olanié, Fournisseurs, 939 mots

Ne parlez pas de cartes WiFi ou de routeur d'entrée de gamme à Olivier Carbonneaux... chez Trapeze, ce vocabulaire est totalement inconnu, et l'on préfère discuter d'infrastructure, de points d'accès bi-fréquences, de géolocalisation, bref, d'applications professionnelles. Et si l'on aborde les problèmes liés à la sécurité, c'est principalement sous l'angle de la permanence de service ou de la gestion de la QoS. CSO France : Trapeze vient de lancer un nouveau point d'accès, le MP-432, un 2,4/5 Go double radio et modulation « 11n ». Du 11n consommateur de bande passante, sur la bande 11b, çà sert à quelque chose ? Olivier Carbonneaux : A raison de 40 MHz par canal, le plan de fréquence est vite rempli. Mais ces équipements sont également capables de fonctionner sur 5 GHz, bande mieux adaptée à ces contraintes d'occupation. En outre, la généralisation de la modulation Mimo et la fourniture « en standard » de cartes client bi-compatibles par la plupart des fabricants d'ordinateur va faire en sorte que peu à peu, la bande des 5 GHz va véritablement devenir LA bande consacrée aux applications professionnelles. Tenez... des cartes 2,4 et 5 GHz, on en trouve chez Dell, chez la plupart des constructeurs de machines portables, modèles d'entrée de gamme mis à part. Et puis, il faut bien reconnaître que la vieille fréquence du « 11b » est totalement saturée et parfois même inexploitable. Trop d'équipement utilisent ce segment, y compris des transmetteurs TV domestiques. Pas étonnant que les performances réseau souffrent. CSO France : Le 5 GHz est donc, pour vous, une simple extension de l'espace ? Olivier Carbonneaux : C'est bien plus que çà. C'est surtout l'ouverture vers des applications que l'on n'osait pas imaginer avec les anciens équipements. Et parmi ces applications, nous avons pas mal de demandes à propos de géolocalisation. Et puis, avec un taux de pollution hertzien plus faible et une largeur de bande exploitable plus importante, le 5 GHz permet de construire des infrastructures sérieuses dans le domaine du multimédia. A commencer par l'émission de steaming vidéo en multicast par exemple. Une diffusion de flux capable de subir un saut de cellule avec moins de 50 ms de temps d synchronisation. Voir moins, puisque l'on atteint même les 15 à 20 ms. On attend également une nette progression de la demande dans le domaine de la VoIP sur réseau WiFi. CSO France : Malgré le coût encore prohibitif de ce genre de terminaux ? Malgré la chute spectaculaire des prix du Dect ces dernières années ? Malgré la volonté des Services Généraux de ne pas « lâcher » aux DSI la gestion de la téléphonie d'entreprise ? Olivier Carbonneaux : Tout çà est en train de changer. Les prix des terminaux, encore élevés, ne sont qu'un aspect du problème, qui ne doit pas masquer les économies d'échelle apportées par la VoIP. C'est également une décision d'ordre stratégique au sein de grands groupes. Si la question ne se pose pas encore dans le secteur des PME, l'adoption des Centrex IP, l'orientation vers le « tout SIP » commence à se faire sentir. Dans des cas pareils, les volontés de changement dépendent des directions de groupe, pas des services. Mais il est effectivement certain que ces changements technologiques ont des répercutions dans les habitudes d'entreprise. D'autres technologies peuvent être associées à l'infrastructure Wifi, qui étendraient plus encore le domaine du possible. CSO France : On commence à parler d'association entre RFID actifs - fonctionnant également sur 2,4 GHz- et les réseaux sans fil... Olivier Carbonneaux : C'est effectivement un débouché très intéressant, qui permettrait de concevoir d'autres méthodes de géolocalisation, voir des extensions à la sécurité périmétrique physique. CSO France : d'un point de vue sécurité, cet empilement de protocoles, de techniques, ne risque-t-il pas de provoquer des problèmes de sécurité ? Olivier Carbonneaux : Dans un premier temps, et dans le domaine de ce que sait faire Trapeze, ce sont précisément les associations de différentes techniques qui permettent de renforcer la sécurité, tant des réseaux que des personnes. Je prend un exemple simple. Actuellement, en triangulation, nous sommes capables d'effectuer des géolocalisations précises dans un périmètre de 5 mètres ou mieux. Un de nos clients, un gros transporteur, souhaitait limiter la perte de ses terminaux mobiles, perte provoqué par l'oubli de ces terminaux dans des camions au moment du chargement. En localisant l'appareil mobile en permanence via le maillage du réseau installé, les pertes ont été radicalement éliminées. Mais parfois, cette fonction de géolocalisation peut être associée à une gestion des droits d'accès. En situant un émetteur, l'on peut estimer que ce qui vient du parking n'est pas nécessairement le bienvenu sur le réseau interne... on élimine du coup tous les problèmes liés à l'absence de circonscription physique des réseaux radios. L'on peut également imaginer une granularité plus fine de cette gestion des droits. En interdisant un identifiant « comptabilité » dans les locaux consacrés aux expéditions... et vice-versa. Cela revient à établir des « vlan géographiques » qui cloisonnent les différents segments du réseau. Encore un autre exemple de sécurité et de gestion d'accès « fine » dans le secteur hôtelier : en associant streaming, localisation et identification, l'on peut offrir à un hôte à la fois un service de téléphonie VoIP « sans fil », de la vidéo à la demande en streaming, y compris si cette personne se déplace à l'intérieur de l'hôtel, le tout en contrôlant et en sécurisant le contenu de ses transmissions. Le gérant de l'établissement, quant à lui, peut adapter la configuration du réseau « à la demande » selon le client. Aujourd'hui, l'offre technique, l'avancement des normes, la maturité des protocoles employés fait que « tout » est réalisable, ou presque. Il n'est pas rare que ces possibilité dépassent, et de très loin, ce qu'espérer trouver un client au moment ou il vient nous rencontrer. Il n'est pas rare non plus qu'après une première visite, son projet soit fortement modifié...

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