Orange n'est en rien concerné par « l'affaire Stéphane Richard »

le 28/11/2013, par Didier Barathon, Opérateurs/FAI, 723 mots

Michel Bon, Thierry Breton, Didier Lombard, aucun des trois anciens Pdg de France Télécom n'a terminé son mandat, seul Thierry Breton a une bonne excuse, il a été nommé ministre. Stéphane Richard l'actuel a tout fait pour retrouver en interne et auprès de ses actionnaires la confiance lui permettant de renouveler son mandat qui arrive à échéance à la fin du mois de juin 2014.

Orange n'est en rien concerné par « l'affaire Stéphane Richard »

France Télécom (devenue Orange début juillet)  a essuyé trois tempêtes en douze ans. C'est beaucoup pour une grande entreprise. La première a failli l'emporter, une tempête financière issue de la crise de l'internet et d 'erreurs internes, la deuxième l'a gravement atteinte en interne comme en externe, c'est la vague de suicides et le mode de management qu'elle révélait, la dernière concerne son actuel Pdg mais en rien l'opérateur, Orange est pourtant une nouvelle fois sous les projecteurs, même si cette fois l'affaire ne concerne en rien l'entreprise et ses choix. 

Sur le même sujetBT offensif sur les nouveaux services de communications unifiéesPremier épisode, au début des années 2000, France Télécom subit comme d'autres les effets de la bulle Internet. Comme d'autres ? En fait un peu plus, l'opérateur français a surpayé plusieurs de ses rachats : le britannique Orange, MobilCom (opérateur allemand mis en faillite 18 mois après son rachat), NTL (câblo-opérateur anglais) et Equant. Ce qui précipite sa déconfiture. Michel Bon, le Pdg, doit quitter l'opérateur en octobre 2002 (*). Total : 80 milliards d'euros d'endettement et 20 milliards d'euros de pertes nettes.

Les foudres de la Cour de discipline budgétaire

On l'oublie trop souvent, mais Michel Bon a subi les foudres de la Cour de discipline budgétaire qui lui inflige 10 000 euros d'amendes en 2008 pour sa gestion de France Télécom. Les personnes indulgentes avec Michel Bon mettent en cause son directeur financier et la trop grande confiance qu'il lui avait accordée.

Deuxième acte, l'opérateur  se retrouve en avril 2010 au pôle santé public du Tribunal de grande instance de Paris. Que s'est-il passé depuis l'épisode précédent ? France Télécom a serré les boulons partout, pour rattraper ses pertes financières. D'un côté, il continue d'investir, mais d'un autre, il doit se mettre au régime. S'ensuit une vague de départs « forcés » puisque le statut de fonctionnaire n'aide pas à réduire les effectifs : 22 000 suppressions de postes et 10 000 changements de métier.

Mise en examen comme personne morale

Derrière le terme « forcés » se cachent l'affaire dite des « suicides de salariés », très médiatisée, même si on ne sait pas combien sont attribuables à la restructuration interne. Le Pdg, l'ex n°2, l'ex DRH sont mis en examen à titre personnel et l'entreprise comme personne morale, pour « harcèlement moral » et « entrave au fonctionnement du CCE et du CHSCT ». Une affaire qui inflige à l'opérateur un traumatisme interne et dégrade son image.

Dernier acte, mais sans lien avec les deux autres, celui en cours qui affecte Stéphane Richard. Dans ses fonctions précédentes de directeur de cabinet de la Ministre de l'économie et des finances il est mis en cause (et mis en examen le 12 juin dernier), puis renvoyé depuis le 27 novembre devant la Cour de discipline budgétaire. Il estime les termes de l'accusation infamants pour lui. Mais la médiatisation de l'affaire Tapie monte en épingle cette affaire et fait peser une pression sur les pouvoirs publics et sur le Pdg d'Orange.

Re-légitimé le management

Rappelons simplement que Stéphane Richard a rétabli un climat apaisé en interne, re-légitimé le management dans toutes ses couches, le haut management comme celui de proximité, retrouvé la confiance de la plupart des syndicats, redonné une image, tenu les rênes de l'entreprise et assuré une stratégie de long terme. De quoi justifier le renouvèlement de son mandat ?  François Hollande l'a rassuré  en juin avant sa mise en examen, même si Arnaud Montebourg a dans le même temps publiquement réclamé son départ (Fleur Pellerin l'avait assuré en novembre 2012 de sa confiance !).

L'Etat actionnaire va devoir décider, il possède 26,97% du capital (dont 13,67% indirectement par le FSI) et trois administrateurs sur 15. A lui d'assurer la continuité ou de trouver une direction pérenne, en tout cas d'arrêter la malédiction qui plane sur la tête de l'opérateur.

(*) il a été le 1er Pdg de France Télécom société de droit privée (statut adopté en 1996), son prédécesseur (dont il a terminé le mandat) Marcel Roulet était Président de France Télécom établissement public (statut adopté en 1991) depuis 1991. La DGT était devenue France Télécom en 1988 (séparation fonctionnelle avec l'administration des Postes).

en photo : Stéphane Richard, il estime que les accusations portées contre lui sont infamantes


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