Scandale Prism : la NSA recadrée par Barack Obama

le 12/08/2013, par Jean Elyan avec IDG News Service, Régulation télécoms, 821 mots

Le président américain demande plus de transparence à la NSA sur la collecte de données, et appelle à d'autres ajustements dans le domaine de la surveillance.

Scandale Prism : la NSA recadrée par Barack Obama

Le président des Etats-Unis Barack Obama va travailler avec le Congrès américain pour limiter la collecte de données effectuée par l'Agence nationale de sécurité (NSA) au nom du Patriot Act. Il va également désigner un comité indépendant qui sera chargé d'examiner les programmes de surveillance du pays, comme il l'a dit vendredi lors d'une conférence de presse. L'administration Obama va prendre plusieurs mesures « pour restaurer la confiance du public sur le rôle de la NSA et d'autres organismes chargés de surveiller les communications téléphoniques et l'Internet au nom de la lutte contre le terrorisme », a déclaré M. Obama lors la conférence.

« Les fuites organisées par l'ancien salarié de la NSA, Edward Snowden, ont soulevé des interrogations, certaines d'entre elles mal fondées quant à la quantité de données collectées par le gouvernement américain », a déclaré le président américain. « Un débat ouvert sur les programmes de surveillance est nécessaire », a-t-il ajouté. « Il n'est pas suffisant que, en tant que président, j'accorde ma confiance à ces programmes », a-t-il déclaré. « Le peuple américain a également besoin d'avoir confiance en eux ».

Un défenseur du droit de la vie privée

Barak Obama a proposé plusieurs réformes, demandant à la NSA et au ministère américain de la Justice « de livrer autant d'informations que possible sur ces programmes de surveillance et de rappeler le cadre juridique dans lequel les actions étaient menées ». Le président américain va également demander des changements au niveau de la Foreign Intelligence Surveillance Court, « comme la nomination d'un défenseur du droit de la vie privée pour examiner les demandes d'autorisations déposées par les agences gouvernementales auprès de la Justice », a dit M. Obama.

Le président a demandé au comité indépendant qui examinera les programmes de surveillance américains et leurs répercussions sur la vie privée de livrer un rapport initial dans les 60 jours. Selon M. Obama, les agents du renseignement américain et ceux qui s'interrogent sur les programmes de surveillance sont tous deux des « patriotes ». « C'est une bonne chose que les défenseurs de la vie privée s'interrogent sur les programmes de surveillance, d'autant plus que la technologie est en train de remodeler chaque aspect de nos vies », a-t-il souligné.

Un livre blanc justifiant la collecte des données par la NSA

Mais le dirigeant américain a également défendu les deux programmes de surveillance révélés par Edward Snowden, l'un chargé de collecter des données téléphoniques sur le territoire américain et l'autre chargé de scruter les communications Internet de personnes soupçonnées d'avoir des liens avec des terroristes. « Les deux programmes sont importants dans la lutte que le gouvernement américain mène contre le terrorisme », a dit M. Obama. Celui-ci s'est dit confiant du fait que les agents du renseignement n'abusent pas de leur autorité dans le cadre de ces programmes. « L'Amérique ne cherche pas à espionner les gens ordinaires », a-t-il dit.


Source : http://www.whitehouse.gov/blog

Vendredi également, l'administration Obama a publié un livre blanc justifiant la collecte massive de données téléphoniques par la NSA dans le cadre du Patriot Act. Ce programme est important parce que, « en analysant ces données, le gouvernement peut savoir si des personnes identifiées ou soupçonnées d'actions terroristes ont été en contact avec d'autres individus susceptibles d'être engagés dans des activités terroristes », indique le livre blanc. Les tribunaux ont estimé que la collecte d'informations à grande échelle était conforme au cadre d'application du Patriot Act, et pour que cette collecte soit pertinente, « il était nécessaire de récolter d'importants volumes de données pour identifier de plus petites quantités d'informations directement en rapport avec l'objet de l'enquête », indique encore le livre blanc.

Plusieurs groupes de défense des libertés civiles consultés

Barack Obama a consulté plusieurs entreprises et groupes de défense des libertés civiles pour mieux répondre aux préoccupations du public sur le sujet. Selon le site Politico, la semaine passée, le président américain a rencontré Apple, AT&T, Google, l'American Civil Liberties Union (ACLU) et d'autres groupes. Lors d'une conférence, l'ACLU et d'autres défenseurs des droits civiques « ont à nouveau exprimé leurs préoccupations sur les programmes de surveillance de la NSA et leurs effets sur la démocratie américaine », en particulier le droit à la liberté d'expression, comme l'a rappelé dans un communiqué la présidente de l'ACLU, Susan Herman.

« M. Obama doit prendre des mesures conséquentes pour freiner les programmes de surveillance », a-t-elle ajouté. « Certes, on peut se féliciter des initiatives de la Maison-Blanche, mais cette campagne de justification et ces bricolages ne nous permettent pas de penser qu'elle soit prête à revoir substantiellement ces programmes », a déclaré Susan Herman. De son côté, l'internet Infrastructure Coalition, qui compte Google, Rackspace et Tucows, parmi ses membres, a salué la décision de M. Obama de revoir les programmes de surveillance. « Ils doivent faire preuve d'une plus grande transparence et respecter davantage la vie privée », a déclaré le groupe dans un communiqué.

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