Très haut débit : les Français pas convaincus

le 10/06/2010, par EuroTMT, Fibre optique, 630 mots

Alors que l'Arcep se montre optimiste quant au déploiement à grande échelle du très haut débit, les opérateurs sont quant à eux sceptiques. Malgré les co-investissements initiés et l'alignement du prix des offres de la fibre sur celui de l'ADSL, une grande partie des Français ne semble pas vouloir l'adopter.

Très haut débit : les Français pas convaincus

(Source EuroTMT) Près de six mois après la publication par l'Arcep (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes) de sa décision sur les modalités du déploiement du très haut débit pour les zones denses, l'autorité de régulation des télécoms demeure optimiste. Pour Jean-Ludovic Silicani, le président, le nouveau cycle d'investissement dans la fibre a bel et bien démarré et si ce démarrage est plutôt lent, la situation n'a rien d'inquiétant.

Pour preuve, après la publication des offres d'accès par les trois opérateurs France Télécom, SFR et Iliad, puis la publication par France Télécom de la liste des communes dans lesquelles il compte investir, l'Arcep a publié mardi 8 juin un communiqué se félicitant du lancement par les trois opérateurs des appels au co-investissement dans les zones denses.

Ces co-investissements concernent 84 communes, ce qui se traduirait par l'équipement en accès à très haut débit de 800 000 logements, qui viendraient s'ajouter donc aux 850 000 foyers déjà raccordés à la fibre. D'où l'optimisme affiché par l'instance de régulation et le discours très positif tenu par le président de l'Arcep lors de la présentation, mercredi 9 juin, du rapport annuel.

Pourtant, cet optimisme est loin d'être partagé par les opérateurs, notamment les deux alternatifs. A les entendre, ces étapes seraient purement formelles et ne préjugeraient en rien d'un réel déploiement des réseaux sur le terrain. « Il ne se passera rien, affirme ainsi l'un d'eux. Le choix par l'Arcep d'un multifibrage dans les immeubles bloque les investissements dans les zones denses. Personne n'est en fait d'accord sur les coûts et leur partage. »

Selon un autre, l'attentisme des opérateurs alternatifs s'explique autrement. Les abonnés au haut débit ne seraient pas ...

Crédits photo : D.R.

(Source EuroTMT)...intéressés par la fibre. « Le réseau DSL est excellent et personne ne voit l'intérêt de basculer sur la fibre » souligne cet opérateur.

Il est vrai que pour le moment, les offres fibre faites par les opérateurs n'ont pas rencontré un grand succès. Selon le dernier observatoire de l'Arcep du haut et très haut débit, la France comptait, à fin mars 2010, 330 000 abonnés au très haut débit, un chiffre en augmentation de 42 000 par rapport à fin 2009.

Mais l'Arcep indiquait aussi que plus de 4,5 millions de foyers étaient raccordables au très haut débit. Le taux de pénétration serait donc de 6,7 %, ce qui peut sembler plutôt faible. Mais depuis, les deux principaux opérateurs actifs sur la fibre, Numéricâble et France Télécom, ont présenté de nouvelles offres d'abonnement, dont les tarifs sont alignés sur ceux du DSL, espérant ainsi accélérer le taux d'abonnement au très haut débit. Un espoir qui serait vain.

Selon nos informations, une étude réalisée il y a un an par Free auprès de ses abonnés, notamment parisiens, indiquait que 76 % d'entre eux refuseraient de se désabonner pour basculer sur la fibre d'Orange, même si l'opérateur historique affichait un tarif du très haut débit similaire à celui de Free pour le DSL. Malgré l'effort d'investissement réalisé par France Télécom dans les zones denses, sa capacité de regagner des parts de marché sur ces zones seraient donc faibles et en tout cas insuffisant pour menacer sérieusement les positions de ses concurrents.

Dans ce contexte, il se pourrait que le démarrage du nouveau cycle d'investissement prenne plus de temps que prévu. A moins que les modalités de déploiement dans les zones moins denses en cours de finalisation à l'Arcep conviennent aux opérateurs, notamment sur le degré de mutualisation des investissements, les amenant alors à investir plus rapidement dans ces zones que dans les zones très denses.

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