Un pirate, c'est un copiste privé sans argent

le 03/03/2006, par Marc Olanié, Actualités, 657 mots

L'actualité sécuritaire phonographique bruisse de plus en plus à l'approche de la date de re-présentation de la Dadvsi. Tristan Nitot en fait un rapide collationnement, le gouvernement lance son site de propagande et nos confrères du Monde une intéressante confrontation d'idées. Cette même semaine est rendu un jugement en cour de cassation balayant la position de l'UFC Que Choisir, ainsi l'explique dans un article magistral Iliana Boubekeur au fil d'un blog de nos confrères de ZD-Net : le droit du copiste est « clairement défini et confirmé » mais « strictement interdit » dans les faits, du moins pour ce qui concerne les DVD. Bref, la raison du plus argenté est toujours la meilleure, car, sur tous les fronts, c'est le camp qui aligne le plus grand nombre d'avocats qui gagne, et la technique l'emporte sur l'esprit des lois. Il s'écrit et se raconte tellement de choses confuses et contradictoires sur la notion de piratage, de copie privée, sur les DRM, sur les limitations des mécanismes anti-copie (qui n'ont par essence rien à voir avec les DRM), sur le manque notoire de mesure et de civisme de certains usagers, sur l'aspect de plus en plus éphémère des produits vendus par les éditeurs et opérateurs... tellement de silence aussi. Qui donc, par exemple, sait comment transférer la musique d'une carte SIM d'une sonnerie achetée sur un portable lorsque l'on change d'opérateur et que l'on se voit « offrir » un terminal « simlocké » ? Qui donc connaît véritablement les arcanes des mécanismes de transfert de musique d'un disque dur à l'autre lors d'un changement d'ordinateur ? Qui donc peut garantir qu'une copie de Mulholand Drive -l'on parle alors de l'Oeuvre- sera toujours disponible auprès du diffuseur du film en cas d'accident physique du support légalement acquis ? Personne, strictement personne, du moins en termes simples et compréhensibles par le commun des mortels. Ce que défend le camp des éditeurs et diffuseurs de l'industrie de l'audiovisuel, ce ne sont pas les intérêts des auteurs... ils n'ont cure que de ce qui « marche » dans l'instant présent. Ce n'est pas non plus la défense d'un patrimoine culturel... la culture, ça coûte trop cher à entretenir passé le siècle d'ancienneté. Ce pourquoi se battent les promoteurs des Dadvsi et autres actions se réclamant de l'anti-piratage, c'est le glissement progressif de la propriété d'un patrimoine culturel personnel dans le domaine de l'éphémère. On ne possèdera bientôt plus une oeuvre, mais l'usufruit temporel et intransmissible d'une oeuvre. Sinon dans les textes, du moins dans les faits et les usages. Les 78 tours de nos parents et la bibliothèque de famille deviendront bientôt l'archétype même de l'acte illégal qui relèvera du Pénal... ou du souvenir. En condamnant les« dérives provoquées par les nouvelles technologies numériques » tout en poussant les consommateurs à n'utiliser précisément que ces nouvelles technologies numériques, les professionnels de l'Audio-Visuel marchand tiennent un double langage qui ne vise pas seulement à défendre -légitimement- des intérêts industriels : le but final est de contrôler, de sélectionner, de choisir, d'élaguer et de détenir ad vitam aeternam toute production de l'esprit prétendant à une certaine forme d'expression artistique ou intellectuelle. En faisant de l'accès à l'Art un service payant et temporaire, l'on rend difficile ou impossible toute comparaison, car la comparaison implique la constitution d'un thésaurus solide, diversifié et pérenne... et donc excessivement coûteux à terme, donc réservé à une élite très argentée. Et sans comparaison ou référence, il ne peut exister de sens de la valeur culturelle intrinsèque d'une oeuvre. Il est alors bien plus pratique d'imposer une vision spécifique de l'Art ou de la culture telle que l'entendent ceux qui en détiennent les canaux de diffusion. Ceux qui déplorent l'imposition d'une pensée unique américanisée par le Web et autres médias électroniques n'ont encore rien vu... le meilleur est encore à venir. A ce rythme-là, dans moins de 30 ans, il ne sera plus nécessaire d'enseigner aux pompiers que le papier s'enflamme à 451 degrés Farenheit... d'autres s'en seront déjà chargés, avec des moyens moins spectaculaires mais considérablement plus efficaces.

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