CPL : Mecelec prépare une offre de téléphonie à prix canon

Dossier par Olivier Coredo , 530 mots

« Nous bâtissons une offre populaire à prix canon» lance Bruno Estienne, Président de Mecelec Télécoms. Retenue en 2005 par le Sipperec (Syndicat Intercommunal de la Périphérie de Paris pour l'Électricité et les Réseaux de Communication) dans le cadre d'une DSP (Délégation de Service Public), la société prépare une offre CPL (Internet sur la prise électrique) Outdoor « Carrier to Carrier » pour une cible potentielle de 86 communes (1,5 million de foyers, 3,5 millions d'habitants) en région Parisienne.

La killer-app : la téléphonie

Du triple, quadruple, quintuple play ? Non, de la téléphonie ! « Les opérateurs partenaires composeront leurs offres mais, suivant les modèles économiques, nous pouvons imaginer pour l'utilisateur final une offre de téléphonie illimitée à moins de 15 euros par mois.» ajoute Bruno Estienne. La société vise ainsi les 20% de foyers en RP qui ne disposent pas de ligne fixe et les 50% de foyers qui ne sont pas équipés d'ordinateur.

En phase de sélection technologique...

Actuellement, Mecelec Télécoms est en train de tester et de choisir la technologie CPL appropriée. Deux technos s'affrontent : une Européenne à base de puce DS2 soutenue notamment par Schneider et Mitsubishi, une Américaine à base de puce HomePlug, soutenue par Main.net et Current Technology (filiale de Google). «Résultats des tests, nous constatons des débits utilisateurs quasi identiques de 5 à 10 Mbps en réel » rapporte t-il. L'une est toutefois plus plug&play que l'autre, et l'autre est plus robuste. Mecelec Télécoms choisira son équipementier début novembre.

... et de choix des opérateurs

Il est d'autre part en discussion avec un certain nombre d'opérateurs de services intéressés par l'offre CPL (surtout des opérateurs étrangers et des nouveaux entrants). Mecelec Télécoms a mandaté le cabinet EGIS et annoncera les partenariats d'ici la fin de l'année 2006. Par la suite, le déploiement pourra se dérouler extrêmement rapidement dès le premier trimestre 2007 (un poste de transformation par jour et par équipe, il faudra donc multiplier les équipes pour couvrir au total plus de 7000 postes). « Il n'y a pas de Génie Civil » argumente Bruno Estienne.

Un contrat de 5 ans avec le Sipperec

Même si le contrat de DSP s'écoule sur 15 ans, Mecelec doit tout de même s'activer. « Nous discuterons du modèle économique avec les opérateurs. Certains préfèrent payer un droit initial et de faibles reversements, d'autres privilégient une entrée gratuite sur le réseau et des redevances plus élevés. Nous envisageons de donner une exclusivité commerciale sur la technologie au premier groupe de clients retenus » explique-t-il. Mecelec Télécoms étudie d'autre part une complémentarité avec le Wimax pour ses propres besoins et a approché les nouveaux acteurs élus par l'Arcep.

Reproduire le modèle

La société tente de reproduire le succès du Sipperec sur d'autres régions, et même à l'étranger (pays de l'est, maghreb). « Certains pays comme la Roumanie ont un réseau électrique très développé et de pauvres infrastructures télécoms. Notre offre s'adapte parfaitement à leurs besoins » illustre Bruno Estienne. Il enchaîne «Nous allons aussi construire des offres spécifiques pour les entreprises et les collectivités locales. Elles ont des besoins en applications monétiques, en vidéo-surveillance ou en relevé de compteurs, auxquels le CPL répond parfaitement ». Courbevoie notamment étudie la technologie pour un réseau urbain de vidéo-surveillance. Le CPL permet d'abaisser considérablement les coûts. Mecelec Télécoms fournit le réseau, aux opérateurs de décliner les usages.

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