La qualité de service avant la réduction des coûts chez Amer Sports

Dossier par Jean Pierre Blettner, 945 mots

Amer Sports est un spécialiste de l'équipement sportif. Son réseau de données de technologie IP, marie VPN IPSec et MPLS. Il relie 75 sites entre deux continents. Les niveaux de service sur la latence et la disponibilité doivent être rigoureusement assurés.

La qualité de service avant la réduction des coûts chez Amer Sports Amer Sports est un groupe international présent dans 34 pays, spécialisé dans les équipements sportifs qui emploie 6 500 personnes. Au sein du groupe, on trouve six marques différentes issues d'acquisitions, dont le très connu Salomon (skis et habillement) en France. Le réseau de télécoms d'un tel groupe est particulièrement complexe. Lorsque Alain Petit, responsable télécoms, en prend la responsabilité en mars 2006, il se trouve face à une infrastructure assurée essentiellement par deux opérateurs, Verizon Business et Orange Business Service (OBS), aux Etat Unis et en Europe. Des fournisseurs d'accès internet la complète par des services locaux de type réseau virtuel VPN IPSec. L'ensemble revient alors à environ 700 000 € par an. L'informatique de l'entreprise est répartie entre six sites principaux - correspondant aux six marques du groupe - dont ceux de Munich, Chicago et Annecy. A Munich, on trouve en particulier l'application stratégique de gestion intégrée SAP, hébergée chez T-Systems. Cinquante autres sites sont qualifiés de critiques pour l'activité. Le reste est constitué de petits sites tels que des shows rooms. Au total, on dénombre 75 bâtiments à raccorder.

Des SLA soigneusement encadrés
Un appel d'offres est émis afin d'optimiser le fonctionnement du réseau. « Nous voulions que les communications entre tous les sites soient aisément réalisables, que le réseau soit transparent pour les utilisateurs nomades, et que la qualité de service soit rigoureusement tenue, avec une sanction sous la forme de pénalités en cas de non respect, explique Alain Petit. En particulier, la latence (ou Round Trip Delay) a été soigneusement définie selon les applications et les destinations, les pays et les continents, de 20 ms à 400 ms. « Je savais par expérience qu'une latence de 500 ms devient particulièrement pénible avec Oracle Applications. Déjà, si le RTD dépasse 200 ou 300 ms, il y a des problèmes avec Oracle, SAP étant moins sensible à la latence, illustre le responsable télécoms. Verizon Business et Vanco sont arrivés en short list de l'appel d'offres. OBS est écarté car il proposait une solution trop classique, notamment en ce qui concerne le secours des liens principaux. Au final, c'est Vanco qui est sélectionné. Moins cher que Verizon Business, il s'est distingué avec « l'active Backup » qui permet d'utiliser le lien de secours des sites pour équilibrer la charge en temps normal. Et, inversement, le lien principal peut absorber l'ensemble du trafic. Vanco a proposé ce lien de secours sous la forme d'une ligne ADSL. « J'ai refusé toutes les solutions de secours qui reposait sur du RNIS qui est beaucoup trop cher ».

Photo : Alain Petit , responsable des télécoms de Amer Sports, en charge du réseau depuis 2006.



Sur le site, c'est un routeur Cisco qui assure l'équilibrage de charge. Il gère un premier lien raccordé au réseau MPLS de l'opérateur local (Verizon Business, Global Crossing, OBS, ... ) retenu par Vanco qui supervise l'ensemble du réseau. Le routeur gère un second lien destiné au secours sous la forme d'une connexion ADSL sur un VPN IPSec alternatif. Le trafic critique (intranet, Citrix, SAP, telnet) passe sur le lien principal et le flux secondaire (FTP, email, ...) emprunte le lien de secours.
Quant aux liens MPLS de l'ensemble du réseau et loués chez différents opérateurs, ils sont ramenés vers la plate-forme Matrix de Vanco qui assure la continuité de la qualité de service entre ces réseaux d'opérateurs différents.

Une galaxie d'opérateurs sur le réseau
Les six sites centraux disposent de connexions plus puissantes, avec des liens doublés allant de 1 Mbit/s à 6 Mbit/s (à Munich). Astucieusement, chacun des deux liens du site est ramené sur un opérateur MPLS différent, par exemple Verizon Business et Global Crossing. « Le réseau principal repose plutôt sur Verizon Business, explique Alain Petit, Nous répartissons la charge entre les deux liens en séparant le trafic des adresses IP paires d'un côté et impaires de l'autre, c'est empirique mais cela est efficace ». De multiples opérateurs contribuent localement au réseau télécoms de Amer Sports, qu'il s'agisse de Orange, Verizon Business, Global Crossing, Neuf Cegetel, etc ... On trouvera ainsi du Covad à Portland, lui-même géré par Verizon Business, géré en bout de chaîne par Vanco. « Mais cela est transparent pour nous, résume Alain Petit. « Nous avons des engagements de niveaux de service (SLA) sur les RTD et la disponibilité des sites. Nous n'avons pas eu d'interruption sur les sites critiques, mais des interruptions de 1 à 2 heures sur les sites mineurs, ce qu'il est possible d'accepter. Vanco nous présente chaque mois les pénalités qu'ils nous doivent ». Les mesures sont réalisées par Vanco, en confiance avec Amer Sports qui dispose toutefois de la possibilité finale de vérifier les SLA via une sonde Nagios gérée en interne.

Quatre niveaux de service sur MPLS
Amer Sports a retenu quatre niveaux de service sur l'infrastructure MPLS : « Gold » pour les applications critiques SAP et telnet ; « Silver » pour l'intranet ; « Bronze » pour le FTP et l'email ; et « default » pour le reste. Il n'y a pas de classe de type « temps réel ». Le déploiement des soixante quinze sites du réseau s'est achevé en Septembre 2007. En avril prochain débutera le processus ANP (Active Negociating Position), au cours duquel Vanco réévalue les possibilités de réductions de coût ou d'augmentation des débits auprès des opérateurs locaux. « Le minimum de réduction de la facture sera de 3%, les économies réalisées se partageront à 70% pour nous et à 30% pour Vanco ». Le montant global du contrat négocié auprès de Vanco est finalement proche de celui du contrat initial. Pour Amer Sports, la priorité n'était pas tant initialement la réduction de la facture que d'améliorer la qualité de service.

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