Contrat Cloud chez Oracle : le diable est dans les détails

le 18/12/2012, par Jean Pierre Blettner avec IDG News Services, Cloud / Virtualisation, 785 mots

Un document officiel contenant les politiques et les engagements pour les clients des services de Cloud Computing d'Oracle révèle que de nombreux aspects sont conformes aux normes de l'industrie, tandis que d'autres peuvent être une source d'inquiétude chez les clients, selon les analystes.

Contrat Cloud chez Oracle : le diable est dans les détails

Le document définissant la politique d'engagement d'Oracle en matière de Cloud a été rendu public le 1er décembre. Il est marqué «confidentiel», en dépit d'être ouvertement disponible sur le site Web d'Oracle.

Il énonce les règles selon lesquelles Oracle et ses clients Cloud doivent jouer, en dehors de toutes conditions particulières qui peuvent exister dans les accords contractuels individuels. Oracle a lancé cette année une vaste gamme de services de Cloud Computing, dont ses Applications Fusion, ainsi qu'un PaaS (Platform as a service), un IaaS (Infrastructure as a Service) et un réseau social. À bien des égards, les politiques d'Oracle sont en conformité avec les principes généraux que l'on peut énoncer dans le cadre d'un contrat Cloud.

Mais certaines politiques réclament un peu plus d'attention.

1/Il y a ainsi la possibilité qu'Oracle puisse désactiver l'accès aux comptes en cas de litige ou de violation de compte. Les clients peuvent vouloir obtenir des éclaircissements sur le type d'incidents qui se traduirait par une coupure temporaire de service. Ce type de problème ne se pose pas avec les logiciels sur site. Le processus et les déclencheurs doivent être soigneusement décrits.

2/Autre cas, Oracle annonce un engagement de 99,5% de disponibilité.  Cela pourrait sembler élevé. Or, cela n'est mesuré que par rapport à la disponibilité planifiée. Oracle s'octroie un certain nombre d'exceptions et de « temps d'arrêt imprévus», dont certains semblent trop généreux.

Par exemple, Oracle se donne une exception dans le cas de l '« indisponibilité des services de gestion, auxiliaire ou d'administration, y compris les outils d'administration, les services de reporting, les utilitaires ou d'autres services soutenant le traitement des transactions de base. » Une attitude étonnante dans la mesure où la disponibilité des composants du système sont sous le contrôle d'Oracle, pourquoi Oracle s'octroie-t-il une exception pour leur indisponibilité?"

Photo : Larry Ellison, fondateur d'Oracle



Dans un autre cas, Oracle énonce qu'il assume la responsabilité de la sécurité du Cloud, y compris le renforcement du système. Mais, il contourne cette affirmation et s'octroie une exception à son contrat de niveau de service dans le cas « d'une attaque de virus ou d'un hacker ». Un vendeur est également plus que capable de contrecarrer une attaque par déni de service, et donc de telles attaques ne devraient pas être un motif pour Oracle de ne pas tenir sa promesse de disponibilité.

3/De plus, il semblerait qu'Oracle soit plutôt réticent en apparence à permettre aux clients d'effectuer une surveillance indépendante de ses services de Cloud Computing. Les exceptions à cela sont le service Cloud de bases de données et le service Cloud Java, ou lorsque cela est expressément autorisé dans la commande, selon le document.

Le motif invoqué par Oracle ici est de s'assurer que les outils de surveillance ne nuisent pas aux services de Cloud Computing. Toutefois, cela semble également empêcher un simple script automatisé à faible impact de fonctionner en propre depuis le Data Center du client tel qu'une simple commande de 'ping', même à un rythme faible.

Elle permettrait toutefois de s'assurer que le système est disponible et d'en informer le client si il tombe en panne. Empêcher cela semble excessif. Conseil : les clients doivent faire pression au cours des négociations contractuelles avec Oracle pour avoir le droit à un contrôle indépendant.  

4/Une autre révélation est le fait qu'Oracle se réserve le droit d'effectuer des «changements majeurs» à son infrastructure Cloud jusqu'à deux fois par an. «Chaque changement est considéré comme un entretien planifié et peut provoquer l'indisponibilité des services Cloud pour un maximum de 24 heures», précise le document.



Les clients ayant les contraintes les plus strictes en matière de haute disponibilité devraient prendre garde de cette clause. Les clients devraient s'assurer qu'ils obtiennent par écrit qu'Oracle devra régler une pénalité convenue s'il ne délivre pas son engagement disponibilité du service. 

Beaucoup de pionniers qui adoptent « Fusion Applications » choisissent l'option de déploiement dans le Cloud, au moins en partie à cause de la complexité impliquée avec leur installation sur site.

Oracle recommande à ses clients qui utilisent E-Business Suite, PeopleSoft et JD Edwards d'adopter Fusion à leur propre rythme. Mais compte tenu de l'effort monumental d'Oracle pour développer ses applications Fusion, il semble évident qu'au fil du temps, Oracle espère migrer la plus grande partie de sa base installée vers Fusion. Ainsi, la façon dont Oracle définit les politiques de ses services de Cloud sera de plus en plus examinée en détail au fil du temps.

Une porte-parole d'Oracle a refusé de commenter cette histoire.

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