Data-centres, le risque zéro n'existe pas !

le 06/04/2006, par Olivier COREDO, IPBX, 732 mots

Suite à la méga panne subie par l'hébergeur Redbus dimanche dernier, Fabrice Coquio, Directeur Général d'Interxion France revient sur la tension ambiante du marché de l'hébergement.

Data-centres, le risque zéro n'existe pas !

R&T : Une panne comme celle qu'a connu Rebus peut-elle se produire chez Interxion ? » Fabrice Coquio : Hormis ce que j'ai pu lire et entendre, je ne connais pas précisément les circonstances de l'incident subi par Redbus. Cependant, ce type d'accident prouve que le risque zéro n'existe pas. Afficher des SLA de 100% ne veut pas dire grand chose. Autre point, le marché va sans doute comprendre que les différences de tarifs pratiqués par les hébergeurs ont un impact direct sur les prestations fournies. Nos deux sites n'ont jamais été dans le noir depuis notre première installation en avril 2000. Ce n'est pas de la chance, mais le résultat de notre politique d'investissements et de maintenance. R&T : Qu'engagez vous en termes d'investissements et de maintenance ? F.C : Nous investissons plus que la moyenne des autres data-centres (5 à 7000 euros/m2). La panne Redbus montre bien que l'électricité est le squelette du data centre. Chez Interxion, nous assurons une disponibilité n+n quand d'autres affichent du n+1. Nos centres sont raccordés à deux sources d'énergie différentes. Nos confrères ont, eux, deux câbles reliés à la même source. Nous mettons la ceinture et les bretelles ! Et cela coûte beaucoup plus cher. Ensuite, nous attachons une énorme importance à la maintenance. Un data centre, c'est beaucoup de problématiques complexes à gérer. Il n'y a pas de secret, il faut une équipe interne de contrôle. Nous ne sous-traitons pas la supervision. Nos équipes connaissent le centre depuis 7 ans ! Nous dépensons une fortune en maintenance préventive et curative. La maintenance représente 35 euros par m2 en coûts fixes. Nous apportons les bonnes réponses à nos clients. R&T : Pas de panne possible alors ? F.C. : Nous connaissons régulièrement des pannes sur différents équipements. Même EDF enregistre des micro-coupures ou des surtensions tous les jours. Notre objectif est que les clients ne subissent aucun impact. Ils n'y voient rien parce que nous y avons mis les moyens. R&T : Les prix vont remonter sur le marché ? Redbus va se remettre à niveau ? F.C. : Il y a une limite à la hausse des prix. Il faut que le client ait un intérêt à confier la gestion de ses équipements à un datacentre. Je trouve paradoxale d'attendre une panne majeure pour changer de business model. Téléhouse vient d'ouvrir un nouvel étage en affichant les mêmes spécifications qu'Interxion. Nous semblons avoir créé un standard. Notre nouveau bâtiment en construction fournira une puissance électrique de 5k va/m2, soit 5 fois plus que celle fournie par Redbus. Cette puissance nous permettra de supporter les nouveaux standards. Il est difficile pour Redbus de mettre à niveau son infrastructure électrique car elle représente la majeure partie de l'investissement. Il faut tout casser et tout refaire. De plus tous les équipements derrière sont liés. R&T : Avez-vous profité de la panne Redbus pour capter certains de leurs clients ? F.C. : J'ai interdit à mes responsables commerciaux de mener une action de chasse sur les clients Redbus. Apparemment, certains clients ont basculé chez nous dès dimanche. Il s'agit de gros Webhosters qui ont profité d'une solution de replis. Mais nous ne sommes pas des vautours ! R&T : Auparavant, Redbus avait subi une panne due à une erreur humaine. Comment vous en préservez-vous ? F.C. : Le plus grand risque est le facteur humain ! Ce facteur doit être compensé par les investissements. Quand nous procédons à une opération de maintenance lourde, nous ne laissons jamais des sous-traitants travailler seuls. L'intervention se prépare, en concertation avec nos clients. Nous prévoyons toujours des solutions temporaires en cas de problème. R&T : Les datacentres ont à faire face à une demande exponentielle. Le marché repart ? F.C. : Le phénomène est propre à la France. Nous sommes passés d'un marché de sur-offre à un marché de pénurie. Actuellement, il y a moins de 2000 m2 disponibles sur le marché Parisien. Certains bâtiments n'ont plus de place, comme le centre d'hébergement de Neuf Cegetel à Courbevoie. Ils n'ont pas prévu d'extension. Le nombre d'acteurs s'est rétréci comme peau de chagrin. Nous ne sommes plus que cinq ! Il n'y a pas eu d'investissements dans de nouveaux centres depuis 2001. Notre troisième centre en construction est déjà à moitié rempli. Il ne sera disponible qu'au premier semestre 2007. Il existe une réelle tension sur le marché.

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