Ericsson, c'est aussi des plateformes de services et du big data

le 30/09/2013, par Didier Barathon, Entreprises, 565 mots

N°1 mondial dans les équipements radio, parmi les trois premiers pour l'IP, Ericsson ne veut pas se contenter de cette position d'équipementier classique. Il va réaliser 50% de son CA dans les services, c'est la raison  du rachat d'une filiale de Devoteam  en début d'année et le fondement de sa nouvelle stratégie.

Ericsson, c'est aussi des plateformes de services et du big data

Depuis dix ans, Ericsson a engagé un virage vers les services. Il se traduit de plusieurs manières. En plus de  sa clientèle traditionnelle d'opérateurs télécoms, le constructeur suédois se porte sur de nouveaux secteurs : médias et TV, énergie, transports, gouvernements. Pour ces nouveaux clients, mais également pour les clients plus anciens, les opérateurs télécoms, Ericsson propose de nouveaux outils, des plateformes de services : OSS pour le support réseau, BSS pour la relation client (*), et des plateformes de services spécialisées, une pour la TV et la radio.

Ericsson proposait déjà des services à ses clients opérateurs : le support, l'exploitation des réseaux, donc un complément à son activité historique de vente de matériel réseaux. Désormais, il va aussi sur les services informatiques. Avec ces nouvelles offres, c'est 50% du CA qui vient des services. Et là, Ericsson veut concurrencer les SSII. Le suédois parle d'intégration, de facturation, de services managés, de relation client. Mais aussi de logiciels et de management de réseau pour la télévision. C'est 1 200 des 1 400 salariés en France qui relèvent de cette activité services.

Concurrent d'Accenture et de CAP

«Nous ne sommes pas uniquement un opérateur d'infrastructures » rappelle Franck Bouétard le P-dg d'Ericsson France qui aligne les tableaux et les « camenberts » présentant Ericsson dans des classements d'acteurs de l'IT. Son but est bien de sortir Ericsson des seuls classements des constructeurs réseaux et de le positionner comme concurrent d'Accenture, de Cap Gemini, d'IBM et bien sûr d'ALU et de Huawei ou bien d'HP et de Dell. Le résultat est saisissant, et dans une étude Gartner sur les « Telecom operations management systems » (BSS, OSS) Ericsson fait effectivement son entrée à la 1ère place, avec 6,4% du marché mondial, devant Accenture 6,1%, Huawei, IBM.

Pourquoi Ericsson se diversifie-t-il autant dans les services ? C'est un axe naturel  estime tout simplement le constructeur. Aujourd'hui, il faut des compétences de  « systémier » de bout en bout. La technologie IP a fait disparaître les barrières entre le monde des réseaux et celui de l'informatique. Il faut une compétence informatique forte et une compétence télécoms tout aussi forte, donc une chaîne de compétences.

« On est à l'âge de pierre » 

Cette recherche de compétences explique les nombreux rachats auxquels se livre Ericsson. Audilog en 2004 dans le management des réseaux, Tridge en 2011 pour la facturation, une partie de Technicolor en 2012, une filiale de Devoteam début 2013, ces deux derniers en France pour manager les services et réseaux des chaînes de télévision.

Ericsson va donc gérer des réseaux des deux côtés de la chaîne, télécoms et informatique. En fait, il va aussi s'attaquer à la gestion de données, au big data. Beaucoup d'opérateurs de télécoms disposent de données clients massives mais ne savent pas les exploiter ni comment les corréler entre elles. Dans ce domaine « On est à l'âge de pierre ». Ericsson propose  des filtres et des moteurs de réflexion pour corréler les informations entre elles. Visiblement, les opérateurs détiennent des masses d'information considérables et ne savent toujours pas les exploiter. C'est le gisement que vise Ericsson dans sa nouvelle entrée dans le monde informatique et sa nouvelle concurrence avec ses acteurs. 

(*) BSS : Business support systems, OSS : Operations support system

Et la France ?

Ericsson France a réalisé 400 millions d'euros de chiffre d'affaires, un chiffre multiplié par 2,5 en trois ans. Le nombre de salariés se monte à 1 400, une multiplication par 2 en 3 ans, 600 sont dans l'IT, la nouvelle activité, 540 dans les infrastructures télécoms, 350 dans la TV. 1 200 sont dans les services

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