Faire de l'I.E. sans le savoir
L'Intelligence Economique, *c'est un peu, dit en substance Bruno Kerouanton comme l'amour au collège : ce sont ceux qui en parlent le plus qui le pratique le moins. Comment, s'étonne M. Kerouanton, peut-on diplômer autant de gourous es-I.E. alors que le nombre de postes à pourvoir est proche de l'inverse de l'infini ? De telles questions se sont posées à propos des postes de « CSO », ces « Chief Security Officers » ayant à la fois le titre et le pouvoir managérial et qui doivent se compter sur les doigts de la main. L'I.E., continue l'auteur du blog IT Security, c'est, dans d'autres pays tel les USA, un peu comme Monsieur Jourdain. On y fait de l'I.E. de manière naturelle, sans le savoir. C'est un état d'esprit, une affaire de « tissus culturel ». Et de conclure : « En France, on aimerait bien en faire aussi, on dit que la solution est d'impliquer tous les acteurs de l'entreprise du plus bas au plus haut niveau, mais comment faire ?... A mon avis, la culture française ne le permet pas, en tout cas pas en l'état actuel des choses. »
Ce n'est peut-être pas là un problème de culture nationale, mais une histoire de culture d'entreprise. L'I.E., la nécessité de gestion, de contrôle des ressources intellectuelles d'une société, est là l'image de ce que vise la société en question. Si elle suit une logique d'expansionnisme mondialiste, suivant en cela effectivement une « optique américaine » du business, elle se doit d'en accepter également les modèles de protection, et notamment l'intégration des bonnes pratiques et de l'Intelligence Economique. Il est toutefois moins évident que l'idée de l'I.E. soit à appliquer nécessairement lorsque le modèle économique poursuivi tourne le dos à cette vision anglo-saxonne. La question est donc moins de savoir si l'I.E. est nécessaire que de déterminer s'il faut adopter systématiquement les mêmes armes et les mêmes méthodes stratégiques que nos « chers adversaires ».
* NdlT, Note de la Correctrice : Oui, moi aussi, j'ai cru un instant qu'on allait nous parler d'un nouveau buffer overflow d'Internet Explorer. C'est fou ce qu'on s'accoutume aux sigles, barbarismes et autres horreurs que nous impose le langage technique.