Gemplus perd son CEO et son président

le 21/12/2001, par Christophe Bardy, , 559 mots

Gemplus, le leader mondial des cartes à puce, a annoncé hier, mercredi 20 décembre, les démissions d'Antonio Perez, son CEO, et de Marc Lassus, son président et fondateur. Ces démissions ont été officiellement remises lors du conseil d'administration dont l'ordre du jour portait en partie sur la question du limogeage du CEO suite aux mauvais résultats de la société et au profond mécontentement des salariés.

Depuis l'introduction en bourse de Gemplus, le centre de décision de l'entreprise s'est progressivement déplacé de Gémenos, le berceau de la société, à San Francisco. Avec ce glissement vers la Californie, un fossé s'est créé entre les salariés et le management, mais aussi au sein même du conseil d'administration. Les Américains étant partisans de licenciements massifs et les Européens s'y opposant. Finalement ce sont les actionnaires « minoritaires » de Gemplus, notamment la famille Quandt (24,6%), propriétaire de BMW et le bloc des fondateurs (18,8%) qui ont joué le rôle d'arbitre entre les parties. Antonio Perez et Marc Lassus, qui s'affrontaient depuis plusieurs mois, en font les frais.

A titre provisoire, le Docteur Hasso Von Falkenhausen, un proche de la famille Quandt, succède à Marc Lassus à la tête du conseil d'administration. Quant à Antonio Perez, il est provisoirement remplacé par Ronald Mackintosh. Cet ancien CEO de la SSII CSC aura pour mission de rassurer les salariés et de relancer les activités sur les marchés clés de la firme (Télécom, finance, sécurité). C'est l'un des hommes de confiance du fond d'investissement Texan TPG (Texas Pacific Group) qui avait fortement investit dans Gemplus avant son introduction en bourse.

Un CEO contesté depuis son arrivée

Depuis son arrivée chez Gemplus, Antonio Perez était fortement contesté par les salariés de Gemplus. Choqués par le paquet cadeau en actions fait au nouveau PDG à son arrivée, les salariés lui reprochaient également des émoluments considérables et des méthodes contestables. Le CE de la société, qui a récemment dépose un plainte en France, accusait également les dirigeants de la société de malversations et critiquait vertement la structure juridique issue du montage financier complexe construit lors de l'introduction en bourse (siège au Luxembourg, filiale financière relais à Gibraltar, DRH en Suisse...). Il s'inquiétait enfin des projets de la direction en vue d'un déménagement du siège vers la Californie (alors que la plus importante part du CA est réalisée dans la zone Europe/Moyen-Orient/Afrique). Le conseil d'administration reprochait quant à lui au dirigeant, un effondrement de 70% de la valeur du titre Gemplus en bourse.

Au sein du CE de Gemplus, certains s'avouent peu surpris du quasi-limogeage de leur PDG. Ils font notamment remarquer que la « démission » de M.Perez intervient 10 jours après le mûrissement d'un paquet de 12 millions d'actions (env. 58 M$) qu'il va donc pouvoir encaisser avant son départ.

Reste à savoir si la société va vers un apaisement avec une structure de management « à l'ancienne », plus proche de ses origines européennes que du management à la hussarde façon californienne, ou si le changement de direction n'est que le prélude aux suppressions d'emplois qu'Antonio Perez n'a pu mener. Dans tous les cas, on peut s'interroger sur les chances de survie à long terme du directeur financier, Steven Gomo, ainsi que des autres transfuges d'HP amenés par M. Perez dans ses valises (Phil Faraci et William Lloyd).


En savoir plus :

09/11/2001 : Le PDG de Gemplus chez HP ?
01/08/2001 : Gemplus à la peine

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