Jobs dépassés par les DRM : les DRM, c'est dépassé

le 07/02/2007, par Marc Olanié, Actualités, 723 mots

Puisque ces choses nous dépassent, feignons d'en être les instigateurs. Critiqué par l'Europe pour non respect des règles les plus élémentaires de compatibilité, battu en brèche par la concurrence musclée de Microsoft, inquiété par l'aspect négatif que le verrouillage des chansons de variété pouvait occasionner à son image de marque, ridiculisé par quelques hackers ayant publié coup sur coup des outils d'éradication de verrous musicaux, vilipendé par les associations de consommateurs qui estiment que les outils de protection pénalisent les clients les plus honnêtes, Apple envisage d'abandonner le marché du DRM. Un abandon très hypothétique, car lorsque l'on s'invite à dîner chez les chevaliers de l'industrie du disque, on ne quitte pas la table sur un coup de tête... il faut savoir honorer les contrats -financiers et moraux- que l'on a signé. Dans une encyclique mémorable, Steve Jobs tente donc de se disculper et explique que, non, ce n'est pas avec 3% du volume de musique diffusée « en ligne » que l'on peut être accusé de prendre en otage les artistes, leurs oeuvres et les consommateurs. Que, de toute manière, la responsabilité de l'acte incombe essentiellement aux Majors qui l'ont demandé. Et de recourir au leitmotiv « Je ne suis qu'un simple fournisseur », prétexte qui met assez mal à l'aise à force d'avoir été usé et abusé par d'autres en des circonstances bien plus sinistres. Crédible, Jobs dans la peau d'un exécutant dégagé de toute responsabilité parce qu'il avait des ordres ? Pas plus que ce plaidoyer accusant le « lobby pro-DRM » d'être essentiellement d'émanation européenne... voilà qui devrait éloigner quelques soupçons de trahison. Après tout, Apple est toujours à table chez les RIAA, entre la poire et le fromage. Pas question de cracher dans la soupe. Mais bien que consumant avec précautions ce qu'il a adoré, Jobs en profite pour glisser çà et là quelques remarques fielleuses sur la notion de « système ouvert ». Et de préciser que « licensing a DRM involves disclosing some of its secrets to many people in many companies ». D'où des fuites inévitables, et par là même des risques de piratage. Qu'un algorithme de chiffrement ne soit pas éternel, c'est une évidence scientifique et humaine. Que l'accès au code source du mécanisme de chiffrement puisse simplifier le piratage des contenus chiffrés, voilà qui est difficilement moins explicable. Jobs, emporté par son élan littéraire, a probablement dû confondre la notion d'intégration d'un mécanisme de protection au médium à protéger -intégration qui ne doit souffrir d'aucun défaut- et celle de la solidité du mécanisme lui-même. Le fait que le principe de fonctionnement d'un système de chiffrement ou de protection soit public n'a jamais « facilité » le travail des pirates. Les « implémentations » mal maîtrisées, en revanche, ont été à l'origine des plus grands hacks. Point de discussion d'autant plus évident que le co-fondateur d'Apple reconnaît lui-même : « the most sophisticated cryptographic locks to protect the actual music, one must still "hide" the keys which unlock the music ». C'est la clef qui doit rester secrète... pas le mécanisme qui doit gérer cette clef. Une clef qui devrait donc nécessairement demeurer dynamique et résistantes aux calculs de « collisions » des hachages, alors que le support protégé est statique. L'industrie de la cryptographie se casse encore les dents sur ce genre de problème, Apple a probablement commis un péché d'orgueil en espérant vaincre là où de plus compétents avouent leur impuissance. Steve Jobs, en revanche, est étrangement muet sur certains points excessivement dérangeants. Comment, par exemple, peut-on justifier l'existence de ces mécanismes anti-copie lorsque l'on est soi-même impliqué dans la commercialisation d'appareils de reproduction « dédiés » et dont la durée de vie est relativement courte -plus courte, en tous cas, qu'un vulgaire disque 78 tours-. Comment, également peut-on légitimer l'imposition d'un procédé entravant toute possibilité de transmission et dont la permanence dépasse même la durée des droits d'auteur ou d'interprète ? Comment, enfin accepter de s'affirmer ouvertement comme le factotum patenté du monopole de la musique de variété, après avoir, des années durant, ciselé une image de marque de penseur libre -Think Different-, de grand pourfendeur du Monopole Wintel et de chantre d'une civilisation rebelle, éveillée, « communicante » (un gimmick Apple des années 90) dans un « Global Village » hédoniste et limite hippie. Tiens, et si on rappelait à la rescousse Steve Wozniak, l'Autre co-fondateur d'Apple, celui dont le Blog démarre avec le slogan « Welcome to a free exchange of information, the way it always should be ».

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