L'Icann pose les premières pierres des noms de domaine élargis

le 28/06/2008, par Emmanuelle Delsol, Maryse Gros, IDG News Service, Régulation télécoms, 841 mots

La réunion annuelle du bureau de l'Icann s'est tenue à Paris du 21 au 26 juin. L'organisme a décidé d'étendre les possibilités de dépôt de noms de domaine. De nombreux points restent à préciser comme la définition et la gestion des objections éventuelles à un nom de domaine.

Le 26 juin s'est terminée à Paris la réunion annuelle du bureau de l'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), l'organisme de régulation technique des noms de domaine d'Internet. L'organisme a décidé de continuer d'introduire des domaines de haut niveau (Top-Level Domain). Parmi ceux-là, on trouve des noms de domaine internationalisés écrits en chinois ou en arabe. Cela ira plus loin. De grandes entreprises pourraient créer leurs propres domaines comme France.ebay au lieu de ebay.fr ou aux communautés linguistiques de créer des domaines transnationaux sur le modèle du .cat de Catalogne. L'extension des gTLD (generic top-level domains) comme les .com, .org et .biz, est en discussion en fait depuis 2005. Les nouveaux noms pourraient être approuvés pour un bien plus grand nombre de candidats d'ici au troisième trimestre de 2009. Selon l'Icann, il n'y a pas de barrière technique à ce qu'il se crée autant de nouveaux TLD qu'il existe déjà de domaines enregistrés en .com, c'est-à-dire soit 70 millions. L'Icann ne créera pas directement de nouveaux gTLD mais son bureau s'engage à poser les bases des règles de création et de gestion de ces nouveaux domaines génériques. « C'est une décision destinée à libérer tout l'espace des TLD, a expliqué Paul Twomey, PDG de l'Icann. Contrairement aux .biz et .mobi qui étaient passés par de longs processus de validation, les nouveaux domaines pourraient être enregistrés par n'importe quelle entité capable de procéder à un tel enregistrement. L'approbation sera automatique, sauf objection d'un tiers. Une fois les gTLD passés dans le processus, leurs propriétaires pourraient commencer à vendre les domaines associés, exactement comme les bureaux d'enregistrement vendent désormais des .com, .org, ou .biz. L'Icann compte réceptionner les premières candidatures à partir d'avril ou de mai 2009. Et ceux qui ne posent pas de problème pourraient être approuvés dans les 90 à 120 jours, selon Paul Twomey. Ainsi, ils pourraient être mis en vente dès le quatrième trimestre. « Le prix d'un nouveau gTLD devrait se situer dans la fourchette basse de montants à 6 chiffres, en dollars, continue le PDG. Soit un minimum de 100 000 $ ; l'idée serait bien entendu de récupérer le coût du développement du système qui devrait se situer entre 10 et 20 millions de dollars. Mais il reste entre autres à l'Icann à mettre au point la façon de faire payer les gTLD et surtout à définir précisément les objections acceptables. Les principales raisons de refuser la validation d'un nom de domaine pourraient être de quatre sortes : - 1. Violation des droits de quelqu'un d'autre, tels la marque commerciale ; - 2. Confusion forte avec un autre TLD existant ; - 3. Prétendue représentation d'une communauté culturelle ou économique qui, elle, ne se sent pas représentée ; - 4. Atteinte à la morale ou à l'ordre public. Susan Crawford, membre du bureau de l'Icann, a demandé de limiter autant que possible ce type de disposition. Elle a en effet exprimé quelques inquiétudes quant à la possibilité des gouvernements d'invoquer l'atteinte à l'ordre public ou à la moralité, ou des utilisateurs d'Internet de signaler qu'ils se sentent offensés. Un arbitrage tiers devrait permettre de résoudre les litiges. Reste encore à décider qui payera pour cet arbitrage. Le bureau a aussi prévu l'utilisation d'une procédure rapide pour un nombre limité de noms de domaines internationaux dans des pays qui en ont un besoin urgent. Les entreprises chinoises devraient ainsi pouvoir enregistrer leurs noms de domaines avec les deux idéogrammes signifiant Chine après le point. L'Icann a adopté le système Punycode qui encode les TLD écrits en caractères Unicode et les transforme en une séquence que l'on peut stocker sur des serveurs DNS existants. Quelques problèmes demeurent cependant, qui pourraient ne pas être résolus avant plusieurs années. Le bureau a aussi approuvé le support des DNSec (DNS Security Extensions) par les .org, afin de renforcer la confiance envers les résultats des serveurs DNS sur des requêtes concernant ce TLD. Enfin, l'Icann a prévu des garde-fous contre le dépôt temporaire de noms de domaine, une pratique abusive dite « domain name tasting » : il est aujourd'hui possible de se servir gratuitement d'un nom de domaine si la durée reste inférieure à cinq jours. « Désormais, sur l'ensemble des noms de domaine qu'elle aura déposés dans un mois, une société ne pourra se faire rembourser que 10%. Par ailleurs, pendant ces journées, des jalons ont été posés mais certains points sensibles n'ont pas été résolus, déclare Loïc Damilaville, adjoint au directeur général de l'Afnic, association française pour le nommage Internet. Parmi les sujets sur lesquels la réflexion n'a pas suffisamment avancé, figure selon lui la protection des noms géographiques et des noms de pays, ainsi que le « cybersquatting ». Ce dernier point inquiète les entreprises contraintes de multiplier les dépôts de noms liés à leur marque, et qui souhaiteraient voir mettre en place des mécanismes de protection. D'autant que la multiplication des TLD ne fera qu'aggraver cette situation.

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