La tension monte entre SFR et Bouygues Telecom sur les licences 4G

le 23/01/2013, par Agence AFP Relaxnews, Régulation télécoms, 593 mots

Le PDG de SFR s'insurge que l'on puisse octroyer l'usage de la bande de fréquences de 1800 MHz à Bouygues Télécoms pour déployer plus vite des réseaux 4G. Il estime que 5000 emplois seraient menacés. Le secrétaire général de Bouygues Télécoms répond que cette bande de fréquences peut être utilisée également par Orange et SFR.

La tension monte entre SFR et Bouygues Telecom sur les licences 4G

Les opérateurs SFR et Bouygues Télécom sont à couteaux tirés en matière de développement de l'internet mobile haut débit en 4G, enjeu majeur de différenciation sur un marché chamboulé par l'arrivée de Free Mobile.

Bouygues Telecom a demandé en juillet 2012 à l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) de pouvoir utiliser sa bande de fréquences 1800 MHz - actuellement utilisée pour la 2G qui achemine la voix et des données de faible volume comme les SMS - pour y faire transiter la 4G.

Mais développer la 4G via la bande des 1800 MHz est beaucoup plus rapide que de le faire sur les fréquences 2,6 GHz et 800 MHz. Résultat, ses rivaux Orange, SFR et Free Mobile soulignent qu'ils n'ont pas payé des sommes colossales à l'Etat lors des enchères pour l'attribution de ces fréquences 4G fin 2011 pour que celui-ci donne une autorisation spéciale à leur concurrent Bouygues Télécoms.

Le PDG de SFR, Stéphane Roussel, avance même l'argument que 5000 emplois seront menacés chez lui et ses sous-traitants, centres d'appels notamment, si un tel avantage concurrentiel était octroyé à Bouygues Telecom, numéro trois du marché.

Une affirmation à laquelle réagit vivement le secrétaire général de Bouygues Telecom, Didier Casas, dénonçant "un chantage à l'emploi exercé sur les pouvoirs publics, sur la base de chiffres et d'évaluations qui ne sont ni crédibles ni sérieux".

La moitié des effectifs de SFR ne peuvent pas disparaître ...




La moitié des effectifs de SFR ne peuvent pas disparaître

"SFR a déclaré que l'arrivée d'un quatrième opérateur sur le marché [Free, ndlr] était à l'origine de 856 suppressions d'emplois. Comment peut-on croire qu'un simple changement technique dans le mode d'utilisation d'une bande de fréquence, le 1800, par un seul opérateur qui ne représente que 16% du marché puisse entraîner la suppression de la moitié des effectifs de SFR ?", ajoute-t-il.

L'arrivée de Free a également bousculé Bouygues Telecom qui a pour sa part annoncé en juillet un plan de départs volontaires prévoyant la suppression de 556 postes.

"Pas de tour de passe-passe"

Stéphane Roussel persiste pourtant en qualifiant de "scandale absolu" le fait même que le régulateur des télécoms examine la demande de son concurrent et indique avoir adressé une lettre résumant ces arguments, avant Noël, au président de l'Arcep, Jean-Ludovic Silicani, ainsi qu'aux ministres Arnaud Montebourg, en charge du Redressement productif, et Fleur Pellerin, ministre de l'économie numérique.

Mais pour Didier Casas, Bouygues Telecom "a fait son devoir comme les autres opérateurs en achetant des fréquences 4G pour 900 millions d'euros", un montant similaire à celui déboursé par les autres opérateurs et "ne demande pas de tour de passe-passe pour faire de la 4G sans avoir payé pour".

De plus, l'opérateur a obtenu le soutien de la commissaire européenne chargée des Nouvelles technologies, Neelie Kroes, qui "nous a écrit en décembre pour nous dire qu'elle était favorable à une attribution rapide" de ces fréquences, assure Didier Casas.

L'Union européenne compte déjà une quinzaine de pays où la bande des 1800 est utilisée en 4G, selon lui.

Free Mobile mis à part, les trois opérateurs de réseau "ont la même quantité de fréquences 1800 et s'ils le voulaient, SFR comme Orange pourraient également faire de la 4G dans la bande des 1800. Nous avons demandé une décision pour l'ensemble du marché, nous ne demandons pas un privilège", conclut Didier Casas.

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