Les 10 points à retenir du Cisco Live 2014 de San Francisco

le 23/05/2014, par IDG News Service, adaptation Didier Barathon, Réseaux, 2369 mots

Cisco Live 2014, la grande conférence que l'équipementier tenait cette semaine à San Francisco, l'une de ses quatre éditions annuelles, était plus attendue que d'habitude, après des trimestriels difficiles et l'incertitude concernant l'engagement de la société sur la virtualisation des réseaux. Nous avons retenu dix points concernant principalement le cloud et la sécurité.

Les 10 points à retenir du Cisco Live 2014 de San Francisco

1 - Cisco sera bien le leader du SDN

Le géant des réseaux était-il vraiment engagé sur le SDN ou préférait-il protéger sa base installée qui avait peut-être tout à craindre de la virtualisation du réseau ? John Chambers a répondu à sa  manière, ferme et enthousiaste, dès l'ouverture du Cisco Live et c'est ce que l'on retiendra d'abord de cette manifestation.

Selon le CEO, une véritable épreuve de force va se dérouler dans l'informatique entre d'un côté les matériels réseaux génériques dotés d'une surcouche logiciels et de l'autre les architectures spécialement conçues pour les centres de calcul. La plupart des grands fournisseurs de l'IT auront du mal à répondre, mais Cisco lui sera toujours là. Un diagnostic valable pour les dix ans à venir.

Sur le même sujetCisco propose de nouveaux outils de migration vers ACI Cisco est directement remis en cause avec l'arrivée de solutions SDN associées à des équipements réseau standards en forme de « boîte blanche » avec une superposition de logiciels tels qu'OpenFlow, le protocole Open Source, ou bien la plate-forme NSX de VMware. Pour faire face, le constructeur mise sur une combinaison de ses ACI (Application centric infrastructure), de matériels venus de partenaires tiers et des composants qu'il développe lui-même. L'équipement traditionnel autonome n'aura plus lieu d'être.

Cette offre engage la société pour plusieurs années. « Nous serons le meilleur réalisateur de SDN dans le monde, a proclamé John Chambers et ce succès ne bénéficiera pas qu'à Cisco, mais à toute l'industrie que nous allons guider ! »

2 - « L'IT connaîtra une brutale consolidation »

Si certaines suspicions ont pu naître quant à l'engagement de Cisco sur le SDN, John Chambers les a balayées et, habilement, il reporte les doutes éventuels sur ses grands concurrents. Selon John Chambers les fournisseurs dans l'IT vont connaître une brutale consolidation dans les dix ans à venir. Leurs clients eux-mêmes devront se transformer et s'adapter avec des architectures de bout en bout, comme celles que propose Cisco.

Le CEO de Cisco a rappelé qu'IBM et HP affichaient des chiffres d'affaires relativement stables, signe que le rôle de ces géants de la technologie avait tendance à se réduire. John Chambers a quand même reconnu que Cisco avait aussi du travail à faire sur lui-même avec des résultats financiers en retrait sur les derniers trimestres. Mais visiblement la mauvaise passe sera de courte durée.

« Voyez comment nous allons rebondir a expliqué John Chambers, en montrant des graphiques et des perspectives optimistes, ce ne sera pas en vendant des volumes plus importants de routeurs et de commutateurs, mais en construisant des architectures complètes pour les entreprises ou les gouvernements grâce à des offres comme Intercloud ».

3 - Lancement de deux « tout en un » de bureau

Cisco, c'est aussi des appareils de bureau : Des combinés-écrans qui associent téléphonie et webcam. Le géant des réseaux a profité de Cisco Live pour en présenter deux d'un type nouveau : le DX80 avec un écran tactile de 23 pouces et le DX70 de 14 pouces.  Il s'agit en fait de tablettes basées sur Android.

Rowan Trollope, vice-président du groupe chargé des technologies de collaboration, a estimé : « Nous avons pris le téléphone Cisco qui se trouve sur votre bureau ... et avec lequel vous pourrez passer des appels vocaux. Nous avons également pris la vidéo et les micros et tous ces autres trucs qui se surajoutent, finalement nous avons pris tout ce qui se trouve sur votre bureau pour le mettre là-dedans, dans ces deux appareils ».

Il ne s'agit pas de remplacer le PC de bureau, mais d'avoir à côté un seul appareil, pour la voix, l'image, certaines données et le collaboratif. Le plus petit des deux, le DX70 est supposé offrir les mêmes fonctionnalités que son grand frère,  cependant il sera beaucoup moins cher. Cisco commercialise le DX80 à moins de 2000 $ tandis que le DX70 sera inférieur à 1000 $.

Rowan Trollope a expliqué que les applications de collaboration comme Evernote peuvent être installées sur ces appareils, permettant aux employés de faire des graphiques ou des photos tout en se parlant entre eux. Chaque appareil dispose de quatre microphones à large bande et le DX80 est livré avec la technologie qui permet aux gens de «voir ceux qu'ils entendent » et d'éliminer le bruit de fond.

4 - Cisco fait d'AMP un produit autonome

AMP, Advanced malware protection, le produit de Cisco plus connu sous le nom de FireAMP est déjà intégré dans les pare feux et les passerelles de mails. Désormais, la société en fait un produit autonome. AMP dédié pour les appliances réseau comprend FirePower AMP8150 (jusqu'à 2 Gbps) et AMP7150 (jusqu'à 500Mbps), une ligne de produits qui commence à  48 000 dollars.

Les deux appareils AMP dédiés sont conçus pour surveiller et bloquer les programmes malveillants y compris zéro-day, via la technologie d'inspection de contenus basée sur le cloud de Cisco. Mais pour les clients de la firme qui ne veulent pas envoyer leurs données en dehors des locaux dans ce processus de sandbox (bac à sable), Cisco propose également une option sur site appelée AMP Private Cloud Appliance qui commence à 100 000 dollars.

L'appliance AMP Private Cloud a été créée pour répondre aux besoins des organisations qui travaillent dans la sécurité mais avec des règles pour gérer les données privées, règles  limitant leur transmission et l'endroit où elles doivent être envoyées. Il fonctionnera de la même façon que les autres AMP, avec la collecte d'informations auprès des agents des connecteurs AMP sur les points de terminaison  Windows, Mac OS X ou Android. « Il y a un mécanisme de synchronisation pour suivre toute l'analyse dynamique et les listes noires », a déclaré Marty Roesch, vice-président et architecte en chef pour le groupe business security de Cisco.

5 - Cisco rachète ThreatGrid

Cisco a annoncé  son intention d'acquérir ThreatGRID, une société de sécurité basée à New York qui assure l'analyse de logiciels malveillants et de menaces. Le prix d'achat n'est pas divulgué, l'acquisition sera conclue au quatrième trimestre de cette année. Cisco a précisé que cette acquisition concerne les produits AMP, Advanced malware protection. ThreatGRID proposant des produits à la fois sur site et dans le cloud.

Cisco possède déjà Sourcefire, cette nouvelle acquisition devrait la compléter. Les produits sur site de ThreatGRID sont conçus pour la rétention de données internes. Les produits réseau de Sourcefire assurent la détection au point d'extrémité, y compris la détection de logiciels malveillants et le blocage, l'analyse et la correction rétrospective de menaces avancées. La combinaison de Sourcefire et de ThreatGRID devrait permettre aux clients de Cisco d'agréger et de corréler les données de manière à mieux identifier les cyber-menaces. ThreatGRID ajoutant des fonctionnalités de sandboxing en clouds publics et privés à FireAMP le produit issu de Sourcefire. 25 ingénieurs de ThreatGRID vont rejoindre l'équipe Sourcefire.

6 - Cisco virtualise ASA

Cisco a également fait une avancée dans la virtualisation de son pare-feu ASA, affirmant que le nouveau ASAv logicielle est conçu pour fonctionner d'abord sur la plate-forme VMware avec des projets  pour ajouter le support pour KVM et HyperV de Microsoft. «Notre objectif est de rendre l'hyperviseur agnostique », explique Raja Patel, directeur senior de Cisco, chargé de la sécurité du cloud.

Raja Patel a expliqué que le pare-feu virtualisé ASAv a été construit avec les API RESTful de sorte qu'il peut être utilisé dans le SDN de Cisco ou dans tout autre SDN supportant API RESTful. Le pare-feu d'ASAv n'est pas orienté vers le filtrage d'applications de la prochaine génération, il est principalement basé sur les charges de travail virtualisées pour les pare-feu flexibles, par exemple dans des environnements éclatés. Cisco dit qu'il est possible de faire tourner des machines virtuelles et de tirer parti d'un à quatre noyaux pour produire 2Gbps de performances. Le pare-feu virtuel Cisco ASAv commence à 56 000 dollars.

Cisco a également annoncé une mise à jour de l'ASA série 5585 - X qui pourra désormais prendre en charge des clusters de 16 noeuds, soit jusqu'à 640 Gbps de débit. Il commence à 29 995 dollars. Tous ces produits sont disponibles à la fin du mois prochain. Cisco fournira un guide de conception gratuit pour Secure Data Center qui décrit les architectures de planification et de conception.

7 - Chambers ne veut pas de Rackspace, il a déjà InterCloud

«Rackspace ne correspond pas au profil d'acquisition de Cisco » : c'est dit, c'est net c'est du  Chambers. Le patron de Cisco a mis aux rumeurs devant une salle remplie de journalistes qui spéculaient sur les potentiels acquéreurs de Rackspace. Une spéculation alimentée depuis que Rackspace a engagé la banque Morgan Stanley pour explorer des options stratégiques pour le fournisseur de cloud en difficulté avec l'intensification de la concurrence et l'érosion de ses profits.

« Nous pensons que nous avons une chance réaliste de gagner 40% de parts de marché avec une différenciation durable », explique John Chambers en réponse à une question sur son possible rachat de Rackspace. « Mais nous essayons de ne pas entrer dans des marchés qui n'ont pas vraiment de bonnes marges brutes, sauf si elles sont tout à fait stratégiques pour nous. C'est un marché qui est très, très sensible aux prix. Il faut également prendre des parts sur des géants comme Google, Facebook, Amazon, Microsoft. Donc, ce sont les types de scénarios que nous regardons plutôt comme une opportunité de partenariat et pas comme une acquisition. Je ne vais pas vous dire si nous avons regardé ou non le dossier. Mais cela ne correspond pas à notre domaine de compétence ».

Pour sa part, Rob Lloyd, patron monde des ventes, a souligné la place d'InterCloud dans la stratégie de Cisco qui lui permet de construire une «alliance en étoiles » avec des fournisseurs de cloud. « Toutes ces sociétés qu'elles soient ou non concurrentes, devraient faire partie de notre feuille de route pour renforcer InterCloud. S'ils viennent sur InterCloud, nous allons élargir l'écosystème et cela pourrait inclure l'une des sociétés que nous pensons être aujourd'hui parmi les principaux fournisseurs de cloud ».

L'opérateur australien Telstra et l'intégrateur Dimension Data sont désormais partenaires Intercloud (basé sur ACI). Un système présenté comme l'équivalent du roaming pour les réseaux cellulaires. Cisco a de grandes ambitions pour InterCloud et veut lui trouver des partenaires dans tous les pays où il est présent.

8 - Chambers piqué au vif par la NSA

Une photo a troublé John Chambers, celle où l'on voit des techniciens de la NSA introduire des logiciels malveillants dans des produits Cisco expédiés à des clients du constructeur. Les produits sont donc interceptés par l'Agence et réexpédiés au client final, sans que personne d'autre ne soit au courant. Sauf maintenant, quelques millions d'internautes. C'est évidemment très grave pour la crédibilité de sa société, c'est ce qu'a voulu dire le CEO de Cisco en apostrophant le président Obama.

John Chambers a précisé sa démarche lors de Cisco Live. « J'ai pris une décision qui a été difficile pour moi parce que je crois que le pays a été très bien protégé depuis le 11 septembre. Mais c'est si important pour notre industrie et l'avenir d'Internet que j'ai alerté un leader que j'apprécie, notre président, et la NSA qui compte des gens biens et reste un bon client pour nous. Les choses ont changé et nous devons changer. Ce qui est important n'est pas la façon dont nous sommes arrivés à l'endroit où nous sommes maintenant, c'est ce que nous devons changer pour avancer encore». Cisco se plaint des mesures qui pèsent sur lui et tout le secteur affectant la chaîne d'approvisionnement de ses produits et la confiance des clients dans le monde entier.

9 - Dimension Data rejoint l'initiative cloud de Cisco

Intégrateur mondial (filiale de NTT et acquéreur de NextiraOne) spécialiste des solutions Cisco, Dimension Data rejoint l'Initiative cloud mondiale de Cisco. Il a également signé pour utiliser sa plate-forme InterCloud. C'est ce qu'a annoncé Rob Lloyd vice-président de Cisco chargé des ventes dans le monde.

Cet accord approfondi entre les deux sociétés a plusieurs volets. Cisco va vendre des services de cloud en utilisant la plate-forme cloud managée de Dimension Data qui comprend de l'IaaS et du SaaS ainsi que les offres Microsoft SQL Server et SharePoint. Les services sont disponibles dès maintenant à travers 10 plates-formes de gestion cloud de dimension mondiale, elles seront 13 d'ici fin septembre.

« Au départ, expliquent les deux partenaires, Cisco fournira le système Intercloud Fabric, Cisco UCS Director et l'infrastructure IaaS publique de Dimension Data dans le cadre de deux solutions cloud hybrides différentes. Selon l'état actuel de leur environnement informatique, les clients pourront ainsi adopter des points de départ différents à leur périple vers le cloud hybride. Cisco devrait commercialiser les deux solutions de cloud hybride d'ici trois mois et des solutions complémentaires sont attendues dans les mois à venir«.

10 - Cisco planifie son développement IoT

Le patron des activités IoT (Internet of Things ou Internet des objets) de Cisco, Guido Jouret a jeté un froid en annonçant, juste avant Cisco Live, son départ pour une start-up basée à Shanghai dont il dirigera la R&D basée dans la Silicon Valley. Cisco a quand même donné un aperçu de ses plans de développement dans ce secteur. Au cours des prochains mois, la société va lancer une plate-forme pour créer des applications et adapter celles qui existent déjà pour l'environnement IoT.

Cisco se décrit comme « agressivement » investi sur ce sujet qui entre dans sa stratégie destinée à fournir des architectures de bout en bout. Plus tôt dans l'année, l'entreprise a dégagé 150 millions de dollars pour les investir dans des start-ups au cours des deux ou trois prochaines années, dans ce secteur de l'Internet des objets. Cisco a déjà réalisé des investissements minoritaires dans au moins trois start-ups spécialisées dans l'IoT.

Le logiciel est probablement l'élément le plus important du puzzle IoT, plus important que la connectivité elle-même. Un point que Cisco reconnaît volontiers. Les fournisseurs sont aux prises avec le méli-mélo des périphériques et des applications qui composent l'IoT aujourd'hui et sans doute demain. Grâce à des capteurs, des caméras, des équipements médicaux et de nombreux autres objets de collecte des données, de traitement de différentes applications et d'analyse de ces informations, quelque chose devra lier tous ces éléments ensemble. Ce ne peut être que du logiciel.

 

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