Les dessous du lancement de Cisco Insieme

le 28/11/2013, par Jean-Pierre Soules avec IDG NS, Infrastructure, 604 mots

Maintenir sa domination dans la connectivité, son coeur de métier, est vital pour Cisco. L'irruption d'un concurrent, que ce soit VMware, Arista, HP, Juniper ou un autre  constitue non seulement une menace mais aussi une limite à ses ambitions. Le lancement d'ACI et du Nexus est destiné à écarter cette éventualité.

Les dessous du lancement de Cisco Insieme

L'annonce par Cisco de la ligne de produits et de la stratégie d'Insieme Networks était prévisible depuis au moins deux ans. C'est sa réponse au  phénomène SDN (Software-Defined Networking) qui gagne toute l'industrie et menace sa domination. Le constructeur entend protéger ses marges de 60 % sur ses ventes. Celles sur des commutateurs à base de processeurs du marché n'atteignent qu'un tiers ou un quart de ce chiffre. Insieme constitue donc le  lancement de produits le plus important de toute son histoire.  Il a  investi  jusqu'à 863 millions de dollars en seulement vingt mois pour créer une société interne afin de développer la ligne de produits de prochaine génération destinée aux data centers. Par comparaison, le routeur ASR 1000 a demandé 250 millions de dollars et cinq années de développement.  Cependant,  même si ce lancement constitue une étape importante,  il n'a pas changé la nature et la stratégie du constructeur.

Sur le même sujetAllied Telesis présente AMF, son approche SDNCisco reste toujours un fabricant d'équipements, qui  propose une solution matérielle à une menace logicielle, en dépit de ses déclarations où il affirme devenir une  société  davantage orientée vers le logiciel. Sa priorité est de protéger sa base installée. Le Nexus 9000 avec son contrôleur APIC (Cisco Application Policy Infrastructure Controller) vise les clients qui recherchent une solution totalement intégrée. Les entreprises adopteront probablement cette plate-forme plutôt que le boîtier seul, choix qui correspond mieux aux fournisseurs de services cloud qui marient volontiers boîtier d'un côté et logiciel open source de l'autre.

En contradiction avec VMware

En outre, le géant de San Jose estime que l'approche physique/virtuel est la meilleure. Les stratégies  logicielles fondées sur des réseaux « overlay » sont optimisées pour allouer des ressources à la demande aux applications, tandis que les data centers ont à la fois des ressources virtualisées et physiques. Ces dernières incluent l'infrastructure réseau elle-même. Or, selon le constructeur, sa solution ACI fondée sur le matériel Nexus gère à la fois les ressources physiques et virtuelles dans le data center.  D'après lui, l'approche purement logicielle est trop coûteuse. VMware le nie,  mais Cisco prétend qu'en passant du 10G au 40G, sa solution ACI et Nexus 9000 réduit de 75 % le coût de possession par rapport à une solution  « overlay ». Ce calcul s'appuie sur une facturation par VM qui représente la plus grosse part du coût. C'est un point clé de l'argumentation de Cisco dans sa confrontation avec VMware  dans les réseaux pour data centers.

Rien d'étonnant à ces frictions entre les deux firmes depuis l'acquisition par VMware de la start-up Nicira Networks pour 1,26 milliard de dollars. Avec Martin Casado à sa tête, cette dernière a été la pionnière dans la virtualisation de réseau. Il est en effet à l'origine du protocole Open Flow. Cependant,  les deux industriels  doivent continuer de coopérer, l'un étant le leader  des réseaux dans le  data center et l'autre dans la virtualisation de serveurs. Si VMware est partenaire du programme Nexus 9000/ACI, Cisco ne l'est pas de la solution NSX de VMware. Reste la solution rivale, FabricPath,  dans laquelle il est peu probable que Cisco s'engage. Il a investi 863  millions de dollars dans ACI, désormais son produit phare et qui fonctionne avec VXLAN, alors que FrabricPass met en oeuvre TRILL (Transparent Interconnection of Lots of Links).

en photo : Cisco estime  qu'en passant du 10G au 40G, sa solution ACI et Nexus 9000 réduit de 75 % le coût de possession par rapport à une solution  « overlay »

 

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