N-able cible les MSP pour séduire les entreprises

le 29/11/2022, par Serge LEBLAL, Infrastructure, 1185 mots

Spin-off de SolarWinds, l'éditeur N-Able vole de ses propres ailes depuis plus d'un an pour développer sa solution de back-up cloud conçue pour les grands comptes et les MSP.

N-able cible les MSP pour séduire les entreprises

Installé à Boston, dans le Massachusetts, N-able, une émanation de Solarwinds, a connu une année 2020 difficile suite aux répercussions de la cyberattaque très médiatisée, au cours de laquelle des pirates informatiques soutenus par le gouvernement russe avaient compromis les systèmes du gouvernement américain, au moins partiellement, en exploitant des failles de sécurité dans les produits de l'éditeur. Indépendant depuis juillet 2021, N-able s'est fait un nom sur le marché du back-up as a service avec une offre taillée pour les grands comptes (plus de 2 000 employés), mais également les PME-PMI (250 employés ou moins) via les MSP. Directeur général de N-able, Chris Groot nous a donné un aperçu des ambitions de l'éditeur sur le marché européen, lors d'un récent IT Press Tour dans la Silicon Valley. 

« Nous sommes une entreprise entrée en bourse en juillet dernier [2021], avec 1 400 employés maintenant et un chiffre d'affaires de 360 millions de dollars au total. Nous avons 25 000 clients, dont beaucoup sont des fournisseurs de services managés. Donc, c'est un segment clé du marché pour nous », nous a expliqué Chris Groot à Palo Alto. 45 % des revenus de l'éditeur proviennent du marché nord-américain, avec des développements annexes au Royaume-Uni et au Benelux. « Nous desservons également tous les autres pays européens, ainsi que l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Moyen-Orient, etc. Donc, nous affichons une bonne présence mondiale avec des revenus récurrents en mode abonnement ». 

Les MPS comme flux primaires L'objectif de N-able est de donner des opportunités commerciales aux MSP grâce à une technologie conçue à cet effet. « Les MSP sont une sorte de flux primaire d'accès au marché, qui servent en fin de compte les PME-PMI [...]. Notre ambition est de permettre et d'accélérer l'évolution numérique de ces petites et moyennes entreprises. Nous apportons donc une technologie de classe entreprise au SMB pour gérer les sauvegardes et les restaurations », nous a expliqué le dirigeant. La proposition de N-able repose sur trois piliers : la surveillance, la sécurité et la gestion à distance. « C'est un outil clef pour l'application des correctifs, la surveillance des points d'extrémité et l'accès à distance, ce dont vous avez besoin en tant que fournisseur de services gérés pour vous assurer que les entreprises restent productives à tout moment ». La sécurité est le deuxième élément clef. « Les correctifs sont une partie de la sécurité, mais aussi la protection des terminaux. Donc des choses comme le filtrage EDR, DNS du courrier... la gestion des mots de passe. Tous les points importants pour garder les hostiles à l'extérieur, ou pour empêcher les mauvaises choses de se produire sur les réseaux. C'est la partie sécurité de l'équation. Et puis, vous avez la protection des données, qui est une sorte de troisième pilier ». Pour ce dernier, N-able installe des agents pour travailler avec des ressources locales (postes de travail - Mac, Windows et Linux - et serveurs physiques et virtuels) ou cloud, et même des solutions SaaS très spécifiques comme Office365.

Pour cette partie sauvegarde, N-able fournit la couche de contrôle et les capacités de stockage cloud nécessaires. « Le stockage hors site est fourni dans le cadre de la solution [multi-tenant proposée par des MSP]. Il s'agit d'un logiciel et d'un stockage dans une unité combinée. Et comme, c'est un service géré, c'est un élément clé en termes d'économies de main-d'oeuvre et de réduction de la complexité. Nous opérons et nous nous concentrons vraiment sur la souveraineté des données. Donc, si votre entreprise est située en France, par exemple, votre stockage va rester en France. Même chose avec les Pays-Bas, l'Allemagne et le Royaume-Uni ». Les entreprises peuvent donc opérer dans plusieurs juridictions : aux États-Unis et en Europe, et conserver leurs données dans un ou plusieurs pays, même avec différentes entités commerciales. « Tous ces éléments fonctionnent et travaillent ensemble de manière complémentaire pour offrir le spectre complet de ce que les organisations recherchent spécifiquement des fournisseurs de services gérés », a tenu à expliquer le dirigeant. 

Back-up en deux temps N-able sauvegarde les données de la production en deux temps, sur le stockage primaire et ensuite à travers un processus secondaire pour sortir du site. « Nous pouvons avoir une copie parallèle sur le réseau local. SI c'est un NAS ou n'importe quel type de stockage local que vous choisissez, ce sera une copie parallèle de ce qui se trouve sur le stockage distant ou sur le stockage cloud que nous fournissons », nous a précisé le responsable de l'éditeur. «  Puis vient le moment de la restauration. Et nous fournissons une option de test de restauration intégrée. Mais vous ne pourriez pas réellement y basculer ou l'utiliser dans un scénario de récupération réelle avec des utilisateurs qui y accèdent. Pour cela, nous avons aujourd'hui deux destinations différentes. Soit vers un serveur Hyper-V local, en conservant cette image, soit vers un stockage partagé. Et la prochaine cible pour cette récupération d'image est Azure. Nous avons également ce que l'on appelle une image de secours. Et cela signifie simplement que chaque fois qu'une sauvegarde est exécutée sur la destination choisie. Cela peut être sur le réseau, ça peut être hors réseau, nous allons maintenir une image de secours. Ainsi, une version amorçable de cette image va se trouver sur un autre système de stockage. Si la production tombe en panne, une image amorçable est prête à être utilisée. » N-able utilise principalement Azure comme cible de restauration. « Bien qu'Amazon soit formidable, ce n'est pas bon marché ».

Un des autres éléments clefs de la solution de back-up de N-able est la gestion des sauvegardes incrémentales. « Le taux de changement, lorsque vous sauvegardez au niveau de l'image, est assez élevé, disons qu'il est généralement de l'ordre de 6 à 10 % de la taille de la production, ce qui correspond aux sauvegardes incrémentales. Et donc, la sauce secrète sous-jacente pour faire fonctionner cette architecture cloud first, est que nous déplaçons beaucoup moins de données. Si vous avez un serveur de 100 ou 500 Go, et si vous avez une solution basée sur des images, nous utiliserons un taux de changement conservateur de 6 %, qui pourrait être plus élevé. Cela signifie que chaque snapshot va produire 30 Go de données. Cette même sauvegarde avec notre code se résume à 0,5 Go. Donc 60 fois moins de données que sur une sauvegarde incrémentale classique ». N-able utilise bien sûr de la déduplication et de la compression pour alléger ses incrémentales. En fait, avec ses agents, la solution de N-able suit les changements en temps réel « en réduisant la quantité de choses que vous ne voudriez jamais restaurer. Il y a donc beaucoup de données sur les terminaux, les serveurs et les postes de travail comme les fichiers produits par Chrome ou les fournisseurs comme Sentinel One ou même Microsoft qui a un registre Do Not backup. Il y a beaucoup de bruit qui se passe sur les machines qui peut être retiré ». Les agents de N-able n'utiliseraient jamais plus de 10 % des ressources et réaliseraient des sauvegardes de plusieurs téraoctets sur Internet en quelques minutes. « Notre fenêtre de fonctionnement est très courte ».





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