POINT DE VUE : Le 10 gigabit Ethernet, où en est-on aujourdhui ?
Avertissement: ce document est publié en complément de notre article COMPRENDRE " Pas de Gigabit Ethernet sans fibre optique " diffusé pages 48,49,50 et 55 de notre magazine n°201 du 13/09/2002. Il n'engage que son auteur, le Club Optique Français qui s'exprime par la voix de son président, auteur de ce texte. Il n'entraîne aucun commentaire de la part du journal qui publie ce point de vue à titre informatif.
Pour compléter l'article « Pas de gigabit Ethernet sans fibre optique » du n° 201 de Réseaux & Télécoms, le Club optique souhaite apporter les précisions suivantes :
la norme IEEE 802.3ae du 10 gigabit Ethernet est bien votée, le choix des solutions répondant à cette norme est déjà là, et il existe deux types de fibres pour étendre les réseaux 10 GbE à plusieurs kilomètres.
La norme IEEE 802.3ae-2002, intitulée IEEE Standard for Carrier Sense Multiple Access with Collision Detection (CSMA/CD) Access Method and Physical Layer Specifications-Media Access Control (MAC) Parameters, Physical Layer and Management Parameters for 10 Gb/s Operation, a été votée à l'unanimité lors de la session du 11 au 13 juin 2002 à Piscataway (New Jersey).
En substance, les grandes lignes traitent des minima que doivent respecter certains paramètres des diverses fibres à installer en fonction de la distance à couvrir et de la fenêtre d'émission. Les couches physiques sont spécifiées en 4 groupes : 10GBase-S (fibres multimodales, 850 nm), 10GBase-LX4 (fibres multimodales ou monomodales, 1310 nm et multiplexage de 4 longueurs d'onde à 2,5 Gbit/s chacune), 10GBase-L (fibres monomodales, 1310 nm) et 10GBase-E (fibres monomodales, 1550 nm).
Pour les distances, ne soyez pas surpris de trouver des nombres comme 26, 33, 66 ou 82 mètres voisinant avec des 300 mètres ou des 10 ou 40 kilomètres.
En effet, la norme a été construite en considérant deux cas : la reprise de réseaux existants et la création de nouveaux réseaux.
Pour les réseaux existants, on réutilise les fibres servant déjà dans les réseaux à 100 Mbit/s comme les réseaux FDDI (Fiber distributed data interface) et les réseaux Fast Ethernet ainsi que les fibres installées dans les réseaux Ethernet à 1 Gbit/s.
Ce sont généralement des fibres multimodales 50/125 ou 62,5/125 ayant un produit largeur de bande x longueur de 160 à 500 MHz.km et pour lesquelles l'émetteur de lumière classiquement installé est une diode travaillant dans la fenêtre des 850 nanomètres. En évoluant en 10 GbE, les distances sont raccourcies mais une part de l'investissement déjà réalisé peut ainsi être rentabilisée sur une plus longue période.
Pour la création de nouveaux réseaux 10 GbE, si on souhaite avoir au moins 300 mètres de distance et travailler dans les 850 nm, aux composants moins chers que pour les 1310 nm ou 1550 nm, alors le choix se portera sur des fibres multimodales 50/125 ayant un produit largeur de bande x longueur de 2 000 MHz.km.
Quel est le choix aujourd'hui ? Sans être exhaustif, on peut citer : 6934 10 Gigabit GLight d'Alcatel, Systimax LazrSPEED d'Avaya, InfiniCor SX+ de Corning, MaxCap 300 de Draka Comteq, GigaLine de Kerpen, PremisNET 10 Gigabit LAN Solutions de Krone, GIGAlite 3 de Nexans, LightSystem XGLO de Siemon, AMP Netconnect XG Fiber System de Tyco Electronics.
Enfin, pour l'extension des réseaux jusqu'à 10 kilomètres (10GBase-L) ou 40 kilomètres (10GBase-E), la norme IEEE 802.3ae retient deux types de fibres monomodales : l'UIT G.652, fibre monomodale standard, et l'UIT G.655, fibre à dispersion décalée non nulle.
Quelques exemples d'offres en G.652 : 6900 Singlemode et 6901 Enhanced Singlemode d'Alcatel, SMF-28 et SMF-28e de Corning, Singlemode 9/125-L d'OCT-Optical cable technology, FineLight et MagniLight de Pirelli... Enfin, en G.655 on peut trouver TeraLight Metro d'Alcatel, LEAF Fiber de Corning, FreeLight et WideLight de Pirelli, etc.
Jean-Michel MUR
Président du Club optique