Risque de licenciements chez Altran dont le CA chute lourdement
Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour les 18 000 "ingénieurs-consultants" salariés d'Altran, dont nombre d'informaticiens, qui voient ce profiler le spectre du plan social.
Sous le coup d'une enquête judiciaire pour abus de biens sociaux rendue publique le 20 février, la société de conseils en technologie publie des résultats préliminaires décevant pour 2002. Nommé fin décembre au poste de Directeur général et financier afin de jouer les pompiers, Eric Albrand annonce un CA en baisse de 9,3% (à périmètre constant) à 1,35 Md€.
Surtout, le 4e trimestre - durant lequel les premiers doutes sur la probité du groupe sont apparus suite à un article du Monde - s'est avéré catastrophique : le CA a chuté de 18,4% à 322 M€ là où les analystes financiers prévoyaient 376 M€. Un écart qu'Eric Albrand justifie par un retour à la "rigueur" dans les méthodes comptables, notamment en terme de facturation.
Invoquant l'audit des comptes en cours, il n'a pas détaillé ce que serait la réalité des résultats finaux mais a indiqué lors d'une conférence avec les analystes financiers que le groupe sera "en dessous des 9% de marge d'exploitation attendues".
Pour ce refaire une santé, Altran a d'ores et déjà entamé une revue de la situation division par division et promet d'améliorer ses procédures de communications financières, sans vraiment définir de ligne opérationnelle. Visiblement insuffisant pour les cabinets de conseils en investissements financiers qui estiment que la société ne pourra s'épargner une réduction d'effectif. Selon eux, une amélioration de 4 points de sa marge brute passerait par le licenciement de près de 5% des salariés, soit 1 000 personnes.
Anticipant le pire, ils n'ont qu'un mot à la bouche : vendre. De fait, le titre a perdu plus de 30% de sa valeur, à 2,96 €, sur l'ensemble de la semaine.