Trop de Spam, trop de procès, trop de piratage, trop d'octets, trop de virus...

le 03/12/2005, par Marc Olanié, Actualités, 1073 mots

Postini, un fournisseur de services email américain, produit régulièrement des statistiques sur la nature du courriel traité par ses MTA. Et ses graphiques affichent quelques 36 millions de virus Sober en mesure ponctuelle, 220 millions de vers sur les 5 dernières semaines, 350 millions sur le dernier mois écoulé, chiffres à comparer aux 50 millions d'étiage viral mensuel. En terme de diffusion, Sober mérite une place au Kronenbourg des records. 14 800 : c'est le nombre de procès en piratage que le RIAA a intenté à des particuliers durant les deux dernières années. Le RIAA est l'association américaine des marchands vivant légitimement du travail des artistes. Mais les mélomanes (les faux, ceux qui écoutent, pas ceux qui vendent) se laissent de moins en moins faire et n'acceptent plus les « accords à l'amiable » pourtant équitables consistant à faire payer pour l'exemple des fillettes de 14 ans et des grands-pères de 70. Aujourd'hui, explique le National Law Journal, il n'est pas rare que les poursuivis contre-attaquent et accusent le RIAA pour procès non fondé et abus de pouvoir. En Europe, les homologues de ces vendeurs de produits dérivés de la création musicale, que l'on désigne sous le nom générique de « major »*, tentent, souvent avec bonheur, de convaincre les élus de faire passer des lois leur assurant une rente de situation. Bien maigre rente, doit-on dire, car les impôts sur les CD vierges, les DVD, les lecteurs MP3 etc ne se comptent parfois qu'en centimes d'euro. Un symbole, une misère quoi. Et ce n'est pas ça qui parviendra à combler les dépenses faramineuses qu'occasionnent les coûteuses enquêtes montrant combien les « jeunes n'achètent plus de CD » et considérant le « piratage sur Internet comme un moyen pratique d'écouter de la musique ». Il faut absolument éviter le retour aux périodes sombres de l'histoire, quand personne n'achetait le dernier CD de MM J.S. Bach, W.A. Mozart ou L.V. Beethoven. Mais à l'époque, la police était laxiste, et l'on passait n'importe quoi dans les malles-postes. Y compris des partitions. C'est en ce temps là que l'on aurait dû sévir. En imposant une taxe de 3 Deniers sur les outils de reproduction : plume d'oie, cendre, noir de fumée... Rappelons également qu'il existe de nos jours, dans chaque ville, des médiathèques auprès desquelles il est possible de récupérer des CD musicaux sans avoir à débourser un centime... tarifs d'inscription non compris. Cet insupportable vecteur de piratage, cette scandaleuse habitude qui conforte les auditeurs dans une attitude d'irrespect financier devrait être combattue avec la dernière énergie. Les bibliothèques également, qui offrent à des lecteurs avides le contenu d'ouvrages pour lesquels ils ne versent pas même une roupie. L'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie, on devrait en faire un jour de fête nationale. Et puis tous ces gens qui sifflotent dans la rue et diffusent des musiques sans payer de droit à la Sacem... A bien y regarder même, la taxe « anticopie » intégrée à l'abonnement Internet se justifie également. Car il ne faudrait pas oublier qu'originellement, Internet n'était qu'une immense bibliothèque d'Universitaires et étudiants, qui voyaient par là un moyen pratique d'échange d'idées et d'ouvrages. Gratuitement, bien entendu, si le lecteur peut nous pardonner l'usage de ce mot excessivement indécent. Fort heureusement, cette dangereuse orientation, que l'on pourrait qualifier de cryptocommuniste, a été récupérée à temps et remise dans le droit chemin du profit, de l'efficacité et de l'économie de marché. Et s'il n'existe conceptuellement aucune différence entre une bibliothèque et Internet, il ne doit pas, non plus, exister de différence de « paradigme de facturation » entre ces deux genres de structures. Après tout, l'OCDE nous a bien assuré que le début du XXIeme siècle serait placé sous le signe du développement de la vente de services. Et une bibliothèque, si c'est pas du service à l'état brut... Pendant ce temps, les dangereux terroristes du Linux Journal décrivent comment monter un « Terabyte Backup Server », dans le but avoué d'y stocker des films, de la musique, des images... backup, mon oeil ! Rien que des pirates, tous coupables ! D'ailleurs, en utilisant un noyau Linux, ces agitateurs anarchistes ne peuvent connaître les bienfaits des logiciels intégrant un mécanisme de protection DRM. Mais rassurons nous, des actions en justice parviendront bientôt à mettre au pas les irresponsables du « Libre ». Ceci étant dit, si l'on parvient à étendre la taxe sur les supports magnétiques à tous les disques, y compris les unités de stockage Winchester, plus il y aura de pirates, plus l'on vendra de disques durs, plus on récoltera d'argent... non, y'a comme une contradiction là dedans. Nous reviendrons plus tard sur ce genre d'argumentation, une fois obtenu le conseil de nos avocats. Des avocats qui font parfois un excellent travail. Par exemple pour le compte des éditeurs de logiciels-que-l'on-ne-doit-pas-appeler-des-spywares. Si l'on en croit le blog de Sunbelt, ZoneLabs serait en train de se faire attaquer par 180 Solution, sous prétexte que le firewall ZoneAlarm filtrerait ces espioniciels et provoquerait ainsi un manque à gagner pour cette riante entreprise de publicité. Bien entendu, le débat ne porte pas du tout sur le fond du sujet, à savoir l'installation d'un programme actif souvent à l'insu de l'utilisateur, programme dont les fonctions intimes ne sont jamais détaillées. Personne n'a encore poursuivi 180 ou Claria pour abus de bien social... ce pourrait être tout aussi intéressant que les conséquences du procès ZoneLabs. Achevons ce billet du Vendredi, jour de poisson, pour saluer un papier qui aurait mérité de sortir en avril : une parodie de bulletin d'alerte « Sans Top 20 », concoctée par David Rice et publiée Rick Wanner. L'on y décrit, comme menace principale et récurrente, l'élément humain, avec description des failles, bugs conceptuels, problèmes de stabilité et de compatibilités diverses et méthodes d'exploitations courantes. Une parodie qui, comme toute parole de fou du roi, comporte un nombre impressionnant de remarques sages. Et notamment cette phrase étonnante de concision et de lucidité : « The human brain is both locally and remotely exploitable ». Guerre psychologique chez les militaires, bluff pour les joueurs de poker, social engineering dans le milieu des NTIC, l'arme change un peu, la cible est toujours la même. Initialement, l'on serait tenté d'inventer une « mitigating measure » ou un produit de remplacement chargé d'éliminer cet élément non fiable. Ca marche déjà très bien dans l'industrie « brick and mortar », où le robot manipulateur a fait ses preuves, dans le secteur automobile notamment. Mais se passer de l'élément humain derrière un ordinateur, c'est un peu plus délicat. Après tout, c'est lui qui paye...

*Grade sensiblement inférieur à celui de sous-lieutenant, mais situé légèrement au dessus de celui d'adjudant-chef.

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