Georges Croix
Directeur Général de Prosodie Connect

le 22/11/2005, par Olivier COREDO, RT VoIP/ToIP

"Les entreprise regardent perplexes les débats techniques sur les standards. Les constructeurs entretiennent cette incompatibilité."

Georges Croix

Quelle est la stratégie de Prosodie en matière de ToIP ?

Prosodie Connect regroupe les activités réseaux/services de Prosodie et le pôle de l'ex-MGN, racheté fin 2001. Nous sommes organisés en quatre lignes de services : le contact clients, la mobilité et l'Internet, l'infogérance et les systèmes sensibles. La ToIP est traitée en transversale principalement par notre pôle contact clients et notre centre d'exploitation et production. Notre offre, toute récente, s'adresse uniquement aux entreprises et majoritairement aux grands comptes. One2IP, c'est son nom, comporte une composante IP Centrex, service d'hébergement mutualisé, et une partie IPBX de service d'hébergement d'IPBX dédié. Elle répond à une demande forte de clients plutôt inquiets sur leurs choix technologiques en matière de ToIP.

Concrètement, que leur proposez-vous ?

L'entreprise dispose de services téléphoniques évolués autour d'un PABX virtuel. Ses sites peuvent être raccordés en IP VPN à travers du SDSL. Nous sommes capables de recueillir son traffic entrant/sortant, de le dispatcher entre ses sites et de l'acheminer vers l'extérieur. Nous exploitons et administrons sa téléphonie. Nous pouvons faire du 100% IP en mode ASP ou bien mettre en place des solutions hybrides avec des passerelles analogiques. A la différence d'un France Télécom, nous construisons l'offre avec le client. Celui-ci n'a pas forcément de cahier des charges précis. La dimension de conseil est donc très importante. Même si nous nous appuyons beaucoup sur du matériel Cisco, nous sommes indépendants et utilisons aussi bien de l'Alcatel ou même de l'Avaya. Pour l'intégration, nous travaillons étroitement avec Amec Spie, Cap gemini, Dimension Data, Nextiraone...

Pourquoi faire appel à Prosodie plutôt qu'à un intégrateur, équipementier ou opérateur classique ?

Tout d'abord, nous sommes opérateur, disposant d'une licence L34-1 et L33-1 et sommes reconnus comme tel. Nous sommes interconnectés à d'autres opérateurs. Nous disposons d'infrastructures propres d'hébergement et de services télécoms. Ensuite, nous avons une expérience télécoms et IP très forte. Nos équipes sont des experts pluridisciplinaires. Les intégrateurs sont parfois plus reconnus comme des installateurs, et n'ont pas forcément notre expertise dans le domaine de la sécurité et de l'administration de réseaux. Amec Spie, qui s'appuie sur B3G pour proposer de l'IP Centrex, visera plutôt les PME. Les opérateurs quant à eux, cherchent à monter en gamme de services. Nous proposons depuis longtemps des services à valeur ajoutée.

Qu'est ce qui pousse les grandes entreprises à passer le pas ?

Contrairement aux idées reçues, ce n'est pas en premier lieu pour réaliser des économies ou pour bénéficier de services à valeur ajoutée. Elles se posent la question de la ToIP dans le cadre d'un renouvellement ou de l'installation d'un PABX. Elles sont poussées par les constructeurs. Certes, elles étudient le ROI mais se retrouvent devant une question compliquée et bien souvent onéreuse. Ensuite, elles cherchent à optimiser leur réseau et leur bande passante.

Quels sont les freins éventuels ?

Sûrement le changement d'organisation et aussi l'investissement onéreux. Ensuite, elles regardent perplexes les débats techniques sur les standards. Les constructeurs entretiennent cette incompatibilité. Au final, le client a du mal à s'y retrouver et se retourne vers nous.

Avez-des clients opérationnels ?

L'offre est récente. Nous avons déjà une importante PME, le greffe de Paris, équipée d'une centaine de postes, qui doit migrer en ToIP sur 250 postes. Mais nous sommes actuellement en attente de la décision d'une bonne douzaine de projets de très grands comptes (5000 à 8000 postes). En 2006, nous espérons comptabiliser une vingtaine de clients ToIP, moitié IPBX et moitié IP Centrex.