Jean-François Rallet
VP région sud, Verizon Business

le 24/03/2006, par Olivier Coredo , RT Opérateurs/FAI

Récemment absorbé par Verizon, MCI devient Verizon Business. Jean-François Rallet, VP Région sud de la nouvelle entité réaffirme le positionnement et la stratégie de l'opérateur.

Jean-François Rallet

R&T : Alors, le rachat de MCI par Verizon est finalisé ?

Jean François Rallet : Oui en effet, le rachat est prononcé et validé depuis peu. Verizon en a profité pour présenter sa nouvelle organisation. Le groupe est dorénavant divisé en trois Business Units. Verizon wireless pour toute la partie mobile aux US, Verizon Télécom pour toute l'activité fixe sur le territoire Américain et Verizon Business pour le marché entreprises à l'international. Verizon n'avait auparavant aucune activité sur ce dernier domaine. MCI lui apporte cette compétence. Les équipes de Verizon Business sont à 85% composées du personnel MCI. Nous formons dorénavant un groupe puissant.

R&T : Que vous apporte ce rachat ?

J.F.R. : Tout d'abord, il marque un point final à la restructuration de MCI. Ensuite, Verizon nous apporte une solidité financière certaine. Avant le rachat, Verizon pesait 70 milliards de dollars. Le chiffre d'affaires devrait maintenant avoisiner les 90 milliards de dollars. Verizon se renforce sur le territoire Nord Américain et gagne une couverture internationale. Nous allons rapidement faire jouer les synergies entres les trois divisions pour lancer des services innovants, notamment dans le sans fil.

R&T : Quel est l'impact en France ?

J.F.R : Verizon n'était pas du tout présent en France. Nous prolongeons donc l'activité de MCI avec les mêmes équipes. La stratégie reste la même, c'est ce qui a attiré la convoitise de Verizon. Nous nous focalisons sur les entreprises multinationales et les grandes administrations. La stratégie est judicieuse, alors pourquoi changer !

R&T : Projetez-vous d'investir dans les infrastructures ou les services ?

J.F.R : Mais nous n'avions jamais arrêté nos investissements ! Nous avons déployé un réseau MPLS à travers le monde et pouvons nous targuer d'avoir construit le réseau le plus étendu. Il s'étend sur plus de 150 000 kilomètres ! Notre backbone a peu à peu migré de l'ATM vers l'IP. Nous délivrons des services d'IP VPN enrichis de services à forte valeur ajoutée autour de la sécurité et de la mobilité. D'autre part, nous avons procédé à des acquisitions dans le domaine de la sécurité avec Netsec et du contrôle d'applications avec Totality. Dans l'avenir, il est fort probable que nous étudions d'autres rachats ponctuels.

R&T : Tous les opérateurs vendent du MPLS par défaut, peu d'entreprises mettent en place les classes de services ?

J.F.R. : Tout d'abord nous commercialisons aussi des offres VPN Public, pas seulement de l'IP VPN MPLS. Certains clients construisent aussi leurs propres VPN. Les classes de services s'enrichissent, notamment avec la montée en puissance de la ToIP et ses services connexes. Les entreprises priorisent les flux critiques d'applications ERP, la messagerie et la VoIP. Jusqu'à présent les classes de services permettaient de prioriser de gros applicatifs. Nos offres se sont enrichies de fonctionnalité « applications awareness » permettant de gérer très finement les différentes applications du S.I.

R&T : La mode est aux IPBX hostés et managés, lancerez vous une offre ?

J.F.R : La VoIP arrive vraiment à maturité. Nous commercialisons actuellement une offre de trunking IP, d'accès dédiés et d'IP centrex. Au cas par cas, nous proposons des services d'IPBX managés et aussi hostés. Nous nous sommes alliés à des intégrateurs, notamment Nextiraone et Dimension Data. Notre politique est plutôt de miser sur des partenariats que de le faire nous même en acquérant des compétences par des acquisitions. Nous réfléchissons actuellement pour placer à notre catalogue une offre d'IPBX hostés, nous discutons avec les constructeurs.

R&T : Vous proposer du VPN multi-accès, y compris mobile. Pourquoi ne pas devenir MVNO pour l'entreprise ?

J.F.R. : Nous ne deviendrons pas MVNO au sens actuel du terme. Nous travaillons avec les opérateurs mobiles nationaux pour intégrer leurs accès GPRS/3G à nos offres. Dans l'avenir, nous allons suivre de près l'évolution du cadre réglementaire sur les MVNO, pays par pays.

R&T : Et le Wimax pour compléter votre couverture, vous y songez ?

J.F.R. : Nous ne sommes pas candidats aux licences si c'est votre question. Mais oui, quand la technologie sera stable, quand les débits et la portée seront satisfaisants, nous étudierons une possible intégration du Wimax à nos offres d'accès.