Bolloré Télécom : « Nous déploierons notre réseau Wimax national à partir de 2009 »
Marc Taieb, directeur général de Bolloré Telecom, justifie la stratégie suivie dans le Wimax et déclare viser un déploiement national pour le début de 2009. Les retards actuels sont dus à un manque de maturité des technologies, explique l'opérateur.
Un bilan intermédiaire des déploiements du Wimax en France va être publié par l'Arcep le 30 juin prochain. Face à cette échéance qui risque d'être redoutable pour lui, l'opérateur Bolloré Telecom fait le point sur sa stratégie et explique les raisons de son retard par rapport à ses premiers engagements, effectués il y a deux ans, lors de l'attribution des licences. L'opérateur insiste sur le fait qu'il est en bout de chaine, et qu'il dépend des équipementiers pour ses déploiements d'un réseau au bon standard, le 802.16e. Il affirme la réalité de son engagement par les investissements déjà effectués, et par l'acquisition de huit nouvelles licences Wimax régionales. Une absence d'intéropérabilité Les raisons du retard sont essentiellement dues à des questions de technologie selon l'opérateur. La principale est l'attente d'équipements répondant au bon standard Wimax. « Nous voulons réaliser un déploiement national selon le standard 802.16e, or les équipements ne sont pas encore prêts, le seul standard déployé actuellement est du 802.16d. Nous effectuerons un appel d'offres en Janvier 2009, pour acquérir les équipements ad hoc, explique Marc Taieb, directeur général de Bolloré Telecom. Autre point : l'absence d'intéropérabilité. « Il n'y a pas d'intéropérabilité sur ce marché, on ne trouve pas de station de base 802.16e, fonctionnant en 3,5 Ghz, et qui fonctionne avec des CPE de constructeurs différents, poursuit Marc Taieb. Or, l'intéropérabilité est indispensable pour l'opérateur qui entend déployer un service qui marche avec tout type de terminal. Debugging des matériels des constructeurs De plus, Bolloré Telecom souligne qu'il a investi plus qu'Altitude Telecom ou que TDF dans le Wimax. « Nous avons déjà investi des dizaines ... Photo : Marc Taieb, directeur général de Bolloré Telecom ...de millions d'euros, affirme Marc Taieb. Mais où est donc passé l'argent puisqu'à part deux pilotes, rien n'est déployé sur le terrain ? « Déjà il faut voir qu'une grande partie des déploiements réalisés en France, sont basés sur des financements publics. Pour notre part, nous avons réalisé de la recherche et du développement, des pilotes et des tests très complets des équipements du marché. Nous avons testé les plates-formes de nombreux constructeurs, Motorola, Alcatel-Lucent, Nec, Motorola, Huawei, Alvarion ou Samsung. On les a même aidés à débugger. Nous avons 25 personnes qui travaillent sur le sujet depuis 1 an, déclare le directeur général. De fait, les constructeurs semblent avoir été un peu optimistes dans leurs promesses aux opérateurs. Bolloré Telecom avait reçu dès juillet 2006 une proposition d'un constructeur pour le déploiement d'un réseau national en Wimax. « Nous pensions alors que les équipements étaient prêts, d'où nos engagements, ce qui n'était pas le cas, mais je ne jette pas la pierre aux constructeurs. Il faut voir également que nous sommes à l'extrémité de la chaine et que nous n'avons aucun levier sur ces constructeurs à moins de sortir une commande de 1 milliard d'euros, relativise Marc Taieb. Un déploiement national Le déploiement réel devrait donc être effectué en 2009, avec la publication des premiers tarifs. Cela amènera également le démontage des installations actuelles, dont celle de Levallois bien que celle-ci débute à peine. Mais que va-t-il se passer avec l'Arcep ? « Nous avons montré tous ces éléments à l'Arcep, nous avons été auditionnés à plusieurs reprises et nous avons été transparents. Je veux vendre du Wimax qui marche, et nous avons besoin pour notre succès d'un déploiement national, conclut Marc Taieb. Rendez-vous le 30 juin, pour le verdict de l'Arcep.
