Telefonica se renforce dans Telecom Italia de manière sinueuse

le 27/09/2013, par Didier Barathon, Opérateurs/FAI, 598 mots

L'opérateur historique espagnol monte au capital de la holding de contrôle de son homologue italien Telecom Italia. Dans quel but ? Préparer la concentration  européenne, éliminer un concurrent en Amérique latine ? Une vraie polémique se fait jour sur les intentions de l'espagnol et sur sa manière d'opérer.

Telefonica se renforce dans Telecom Italia de manière sinueuse

La Commission de Bruxelles, les opérateurs européens eux-mêmes, de nouveaux entrants comme le mexicain Carlos Slim, des américains comme AT&T, des japonais, l'égyptien Saouiris, tout le monde prédit une recomposition  rapide du paysage des télécoms en Europe. Trop d'opérateurs, pas assez rentables, s'y disputent des marchés éparpillés.

Si la Commission de Bruxelles arrive à créer un marché unifié, alors des opérateurs continentaux pourraient voir le jour. Les opérateurs historiques européens, BT, Deutsche Telekom, Orange, KPN, Telefonica, Telecom Italia espèrent tenir les rênes de cette opération. Ils n'en sont pas certains. Entre eux, ils se surveillent, le français et l'allemand ont toujours échangé des mots doux, mais pas avec les autres.

C'est dans ce contexte que l'espagnol Telefonica annonce sa montée au capital de la holding de Telecom Italia, Telco. Une montée complexe et encore peu claire.

Des poids lourds du monde des affaires

Telco détient 24% du capital de Telecom Italia. Telefonica va augmenter sa participation en deux temps pour obtenir 70% du capital de Telco, actuellement, il en détient 46%.  Les autres actionnaires de Telco, des poids lourds du monde des affaires italien, Mediobanca (11,62%), Intesa Sanpaolo (11,62%) et Generali (30,58%), approuvent l'opération. Mais les 70% du capital de Telco pris par Telefonica ne correspondent pas à autant de droits de vote, Telefonica devra attendre janvier 2014 pour qu'ils atteignent 64,9% du capital de Telco. Alors seulement, il sera autorisé à prendre le contrôle total de Telco, ce sera donc la troisième augmentation de capital dans cette holding.

Une telle complexité met en rage plusieurs acteurs italiens du monde des affaires ou de la politique. Ils dénoncent l'opacité du processus où des actionnaires italiens ouvrent les portes de Telecom Italia à un concurrent. Ils dénoncent en particulier le fait que cette opération sur une holding évite à Telefonica de déposer une opa en bonne et due forme. Comme partout, l'opérateur historique est un fleuron de l'économie nationale et le voir partir entre des mains extérieures suscite une levée de boucliers. Seule consolation, l'arrivée de Telefonica évite d'avoir à faire avec AT&T ou avec l'égyptien Naguib Saouiris dont les vues sur Telecom Italia sont avérées.

Conséquences au Brésil et en Argentine

Beaucoup en Italie pensent que Telefonica veut surtout se renforcer en Amérique latine, son fief. Telecom Italia va en effet céder sa filiale au Brésil TIM Participacoes. Elle tombera entre les mains de Telefonica et de  Carlos Slim, le magnat mexicain.  Le sort de la filiale argentine de Telecom Italia, Telecom Argentina, n'est pas encore connu.

A force de cachoteries, ce deal entre les opérateurs italien et espagnol, laisse augurer  de très mauvaises perspectives pour la recomposition du paysage européen des opérateurs de télécommunications. Cette affaire ouvre une véritable boîte de Pandore. Par exemple, Telecom Italia peaufine depuis longtemps un projet de cession de son réseau fixe, qui serait séparé des activités commerciales, projet qui suscite des levées de boucliers en Italie. L'arrivée de Telefonica cacherait aussi l'aboutissement de ce projet. De plus, Franco Barnabé, en photo, le Président de Telecom Italia prépare un conseil d'administration pour le 3 octobre. Ordre du jour : préparer le désendettement du groupe, un autre sujet vital pour cette entreprise.

Dernier aspect, l'opération valorise l'action de Telecom Italia à 1,09 euros. Le double de son cours initial. Une bonne affaire pour les grands actionnaires, pas pour les petits porteurs de Telecom Italia, écartés de l'opération.

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