Mais pourquoi les hôpitaux parisiens ont-ils rompu leur contrat avec Thalès ?

Dossier par Bertrand LEMAIRE, 391 mots

Lors d'une conférence de presse, les hôpitaux parisiens ont refusé d'expliquer les raisons pour lesquelles ils ont rompu le contrat avec Thalès sur le dossier patient unique. Les motifs rapidement évoqués amènent même à se demander pourquoi ils l'avaient choisi.

C'est dans une ambiance animée que s'est déroulée la séance de questions-réponses lors de la conférence de presse organisée le 30 septembre 2008 par l'AP-HP (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris). La conférence était l'occasion de présenter le nouvel attributaire du marché du projet de dossier patient unique (en l'occurrence, il s'agit de Agfa Healthcare), sésame à priori de la médecine de nouvelle génération. L'échec, consommé au printemps dernier, du consortium mené par Thales avait abouti à la rupture du contrat avec l'AP-HP.

Et bien que nous ayons posé la question, nul à la tribune n'a souhaité détailler les griefs exacts contre le consortium mené par Thalès, qui continuent de rester bien mystérieux à ce jour.

Et pourtant, toutes les personnes les mieux renseignées étaient présentes. On citera Jean-Marie Le Guen, président délégué du conseil d'administration de l'AP-HP, adjoint au maire de Paris chargé de la Santé Publique et des relations avec l'AP-HP, vice-président de l'Assemblée Nationale, où il est aussi responsable des questions de santé pour le groupe socialiste et député de Paris XIII ; le professeur Pierre Coriat président de la Commission Médicale d'Etablissement ; Benoît Leclercq, directeur général de l'AP-HP et Eric Lepage, directeur du projet à la DSI de l'AP-HP, professeur de biostatistique et d'informatique médicale.

Benoît Leclercq, directeur général de l'AP-HP, a cependant admis que, dans les deux marchés, « le cahier des charges était quasi-identique » mais que « le prestataire qui avait été choisi en premier n'a pas répondu au cahier des charges tant en terme de fonctionnalités que de délais ». On se demande bien pourquoi il avait été choisi.

Mais la page est tournée, donc, avec le choix d'Agfa Healthcare, même si « les mesures de précautions normales ont été prises, comme dans le contrat précédent, avec un système de pénalités en cas de retard, etc. ». Au moins, les prestataires sont informés que l'AP-HP ne se laisse pas faire.

Photo : lors de la conférence de presse du 30 septembre, organisée par l'AP-HP, de gauche à droite, Benoît Leclercq, directeur général de l'AP-HP, et Jean-Marie Le Guen, président délégué du conseil d'administration de l'AP-HP, adjoint au maire de Paris, vice-président de l'Assemblée Nationale.

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