Bouygues a-t-il une chance de voir aboutir sa surenchère ?

le 21/03/2014, par Didier Barathon, Opérateurs/FAI, 563 mots

Vivendi est entré en négociation exclusive jusqu'au 4 avril prochain avec Altice pour que Numericable et SFR fusionnent. Avec l'aide de la Caisse des Dépôts et de nouveaux investisseurs, Bouygues revient pourtant à la charge.

Bouygues a-t-il une chance de voir aboutir sa surenchère ?

Normalement le débat est clos. En s'engageant pour des « négociations exclusives », Vivendi ne discute qu'avec Altice-Numericable. Les équipes de Numericable font savoir qu'elles entrent désormais dans les détails du rapprochement avec SFR. Les holdings de leur côté laissent entendre que le délai de trois semaines est long et qu'une signature pourrait intervenir avant, une signature qui serait « définitive ».

La négociation exclusive peut toujours être rompue. Avec ou sans indemnités pour Altice, les sources divergent sur ce point. Bouygues se repositionne sur cette hypothèse en essayant de forcer le passage avec une offre largement améliorée. Il est trop tard pour savoir pourquoi le groupe ne l'a pas fait plus tôt, dans les délais initiaux. La nouvelle proposition de Bouygues, avancée hier soir jeudi à l'issue d'un conseil d'administration de ce groupe, est sensiblement différente de la précédente.

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Elle l'est d'abord par son montant. Bouygues met sur la table 13,15 milliards d'euros, contre 11,3 il y a une semaine. C'est 1,4 milliard de plus que l'offre concurrente. Un écart considérable. Bouygues l'a créé en réunissant de nouveaux investisseurs. L'entrée la plus spectaculaire dans ce nouveau tour de table est celle de la Caisse des dépôts, déjà actionnaire à 3% de Bouygues. Elle met 300 millions d'euros (ME) sur ce projet, soit 3,5%. La « Caisse » le justifie en expliquant que la recomposition des télécoms a toujours été pour elle un enjeu et que ce secteur influe sur l'évolution des territoires. En clair, la Caisse n'agirait pas sur pression ou sur ordre du Gouvernement mais de son propre chef, dans la continuité de sa stratégie de toujours.

Les deux autre partenaires sont moins surprenants, ils sont déjà aux côtés de Bouygues, Decaux est même actionnaire à 9,5% de Bouygues Télécom. Les familles Pinault et Decaux à travers leurs holdings respectifs accompagnent le nouveau projet.  Pinault met 150 ME, Decaux 100 ME.

La rémunération qui est l'argument principal du choix de Vivendi devient donc aussi celui de l'offre Bouygues. Ce groupe ajoute d'ailleurs un autre avantage en laissant 21,5% du capital de la société rachetée à Vivendi et non plus 43% comme prévu initialement. Vivendi  sera plus détachée de SFR ce qu'il souhaitait. Quant  à Bouygues, inversement, il monte au capital du nouvel ensemble avec 67% et non plus 52 %. Une manière de souligner son engagement à piloter cette structure.

Un acteur muet nommé Free

Il reste dans ce dernier acte un acteur muet nommé Free. Sa proposition de racheter le réseau mobile de Bouygues Télécom se trouve relancée. Lui aussi joue une partie de son projet dans le dernier coup de théâtre du dossier SFR.

Vivendi pour sa part a maintenu sa position, celle de la négociation exclusive avec Altice. Le groupe de Jean-René Fourtou a publié hier le communiqué le plus lapidaire de l'histoire des communiqués, il tient en deux phases : « Vivendi annonce avoir reçu aujourd'hui une nouvelle offre de Bouygues concernant SFR. Le Groupe rappelle que le Conseil de surveillance a décidé le 14 mars dernier d'entrer en négociations exclusives avec Altice pour une période de trois semaines ». Des négociations qui portent sur la partie industrielle du rapprochement et non plus sur la partie financière, censée avoir été réglée il y a une semaine. Mais sait-on jamais, dans ce dossier jamais avare de rebondissements.

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