Crise économique : la fraude en entreprise va augmenter selon les salariés

le 23/05/2009, par Jean Pierre Blettner, Sécurité, 930 mots

Selon l'enquête européenne du cabinet Ernst and Young, sur la fraude en entreprise, le risque de fraude est accru dans un contexte de crise économique.

Crise économique : la fraude en entreprise va augmenter selon les salariés

Jusqu'où peut-on aller pour gagner un appel d'offres ou garder un client stratégique en temps de crise ? La survie de l'entreprise pourrait-elle justifier des pratiques non éthiques ? Le contexte économique difficile entraîne-t-il une diminution ou bien au contraire une augmentation des cas de fraude en France? Et qu'en est-il en Europe? Quel pourcentage des salariés en France peut affirmer que son entreprise n'est pas impliquée dans un cas de fraude majeure? Quels sont les facteurs qui fragilisent les entreprises en termes de prévention des fraudes ? Pour répondre a ces questions, le cabinet Ernst & Young rend publique son étude européenne sur la fraude en entreprise « Is integrity a casualty of the downturn ? ». (Est-ce que l'intégrité est une victime de la récession ?) Voici les 4 principaux résultats de l'étude : 1. Il y aura une augmentation des cas de fraude selon les salariés Près de la moitié des personnes interrogées en France s'attendent à ce que la fraude en entreprise augmente dans les années à venir. Pourquoi ? Les répondants indiquent majoritairement que c'est parce qu'ils ne font pas confiance à leur direction. Le pessimisme semble assez général et ceux qui croient à une diminution de la fraude dans les années à venir ne sont que 5% en France et 8% en Europe. On note que d'autres facteurs incitent à penser que la fraude va croître : l'augmentation des pressions pour protéger l'avenir de l'entreprise, et les pressions pour maintenir les primes et les rémunérations. 2. Les réductions d'effectifs et les périodes de fusions augmentent les risques de fraude Pour un français sur deux, les réductions d'effectifs entraînent une surcharge de travail pour les salariés qui restent dans l'entreprise. Ce qui a un impact déplorable sur le moral de ceux qui ont réussi à sauvegarder leur emploi. Ils perdent leur motivation. Pour un français sur trois, ces réductions d'effectifs ont pour conséquence la négligence ou le non respect des procédures anti-fraude habituelles. Illustration D.R. Les risques de fraude augmentent également lors de la fusion de deux entreprises, selon un salarié français sur trois. Ce chiffre est plus élevé au niveau européen (45%). Parmi les facteurs qui contribuent le plus à l'augmentation des risques de fraude en période de fusion, les réductions d'effectifs sont citées largement en première place. S'en suivent l'absence de politiques communes aux deux entreprises et les différences de cultures d'entreprise. Pourtant, la moitié des répondants remarquent que leur employeur a pris des mesures supplémentaires de lutte contre la fraude ces dernières années. Les mesures les plus fréquentes sont de surveiller les dépenses et de réaliser des audits internes. 3. L'intégrité de la direction de l'entreprise est mise à mal surtout en France Si un salarié français sur deux s'accorde pour affirmer que leur entreprise a augmenté ses efforts dans la lutte contre la fraude ces dernières années, l'étude montre que ceci ne semble pas contribuer à créditer le management d'une image positive. Quand on leur demande ce qu'ils pensent de l'intégrité personnelle de leurs dirigeants, 39% des salariés pensent qu'ils font preuve « parfois, rarement ou jamais » d'un niveau d'intégrité élevé. Seulement 12% des salariés français pensent que leurs dirigeants font toujours preuve d'un niveau élevé d'intégrité. A la question, à quel niveau se situe le risque le plus élevé de fraude au sein de l'entreprise, la majorité des salariés en France (54%) désigne les cadres dirigeants. Ce chiffre est très supérieur à la moyenne pour Europe de l'Ouest (39%) et même pour l'Europe Centrale et de l'Est (46%). Il met en lumière un défaut de confiance particulièrement fort en France vis-à-vis de la direction. Malgré cela, deux salariés français sur trois pensent être « très confiants, ou relativement confiants » quant à l'absence d'actes frauduleux dans leur entreprise. Seulement un sur cinq n'est « pas très confiant ou pas du tout confiant ». Les français sont tout de même plus confiants dans l'éthique de leur entreprise que la moyenne européenne. Enfin, presque deux personnes interrogées sur trois en France appellent à un contrôle renforcé de la part des gouvernements et des organes de régulation afin de diminuer les risques de fraude. De plus, en France, deux salariés sur trois souhaitent que les administrateurs assument une responsabilité personnelle en cas de fraude dans l'entreprise. 4. Une tolérance accrue des pratiques non éthiques en temps de crise Pour autant, « la fin justifie les moyens » entre dans les moeurs. Presqu'un salarié sur deux pense qu'il peut être justifié d'offrir des cadeaux personnels pour obtenir ou conserver un marché et ainsi aider leur entreprise à surmonter la crise. Une personne interrogée sur cinq pense que le versement d'un pot de vin constitue un moyen légitime pour conserver un marché. Une personne sur trois estime qu'il peut être justifié d'offrir des loisirs à des partenaires potentiels, toujours pour aider leur entreprise à survivre. Méthodologie : L'enquête européenne « Is integrity a casualty of the downturn ? » sur la fraude en entreprise a été réalisée dans le cadre du volet « Protéger vos actifs » de la campagne mondiale d'Ernst &Young « Opportunités en temps de crise ». 2246 interviews téléphoniques ou par mail ont été réalisées aux mois de janvier et février 2009 avec des salariés de grandes entreprises (plus de 1000 employés) dans 22 pays européens. Le focus spécifique pour la France est basé sur 103 interviews dans des entreprises françaises. Les données sur l'Europe de l'Ouest portent sur des interviews réalisées en Autriche, Belgique, France, Allemagne, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Suisse, Suède et le Royaume Uni. L'Europe de l'Est est représentée par La République Tchèque, Hongrie, Pologne, Roumanie, Russie, Slovaquie, Turquie et l'Ukraine.

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