ToIP : ça bloque dans les PME
L'année 2008 marque une progression des projets en ToIP, relève la société de conseils Solucom dans sa dernière étude. Mais les freins à son développement sont tout aussi significatifs.
"Le développement de la téléphonie sur IP prend davantage de temps que prévu. Le vrai frein se situe dans les PME. Elles n'ont pas la certitude d'un retour sur investissement ni celle d'un déploiement fluide, contrairement aux grands comptes qui disposent de l'argent et du temps nécessaires pour mobiliser des énergies" analyse Isabelle Chapis, directeur général adjoint de Arcome Solucom group. En termes de résultats chiffrés, l'étude affirme qu'actuellement près de 30% des entreprises auraient entamé ou réalisé leur déploiement de ToIP. L'an passé ce chiffre n'était que de 20% et en 2006 à peine inférieur à 2007. Il y a donc une forte progression de dix points entre 2007 et 2008. C'est la première tendance forte de l'étude 2008 mais elle doit être nuancée. "Cette progression est relativement soutenue dans la phase de mise en place du projet. En revanche, elle peut s'atténuer dans la phase de déploiement, dès les premiers tests" note Isabelle Chapis Le cabinet constate d'ailleurs que tous les ans au deuxième trimestre, une partie des entreprises révise leurs projets de déploiement. Le calendrier initial s'avère trop juste étant donné les difficultés rencontrées, elles fixent donc de nouvelles dates et revoient le projet, quand ce n'est pas le budget. Autre tendance forte, cette progression est essentiellement le fait des grandes entreprises. Elles ont les structures et les moyens pour déployer un projet en ToIP, surtout sur plusieurs sites. Derrière se profile une autre conclusion, celle qui a trait aux coûts. Le déploiement d'une solution s'avère souvent plus couteux que prévu, difficile à maîtriser, notamment du fait des coûts de remise à niveau des infrastructures. Dans cet exercice, les grands comptes ont les moyens de passer à la ToIP, alors que les PME gardent la main sur le frein. Toutes catégories confondues, 25% des entreprises n'envisagent aucun projet en ToIP. Les intégrateurs restent les partenaires n°1 des grands comptes. Les installateurs, du moins les plus grands d'entre eux, sont montés en compétence pour capter ce marché des grandes entreprises. Les PME, note l'étude, restent donc seules face à leurs opérateurs. D'autant plus dépendantes que les opérateurs ont tardé à mettre au point des offres et des mesures d'accompagnement adaptées. Dernier point, et nouveauté de cette édition 2008, Solucom a scruté l'impact des communications unifiées et des services de convergence. Verdict : 38% des entreprises interrogées ne connaissent pas la notion de « gestion de présence » l'un des premiers services associé aux communications unifiées. La convergence fixe/mobile semble promise à un meilleur sort. 13% des grands comptes interrogés affirment l'avoir déjà expérimenté. Dernière précision : par PME, Solucom entend des entreprises de moins de 2000 salariés. Cette troisième édition a été réalisée au deuxième trimestre 2008 auprès d'un échantillon de 402 entreprises de 200 salariés et plus par des interviews téléphoniques menés par Phone City, filiale de l'Ifop.