Les opérateurs mobiles américains se résignent à supporter Google Voice

Dossier par IDG News Service, 462 mots

Depuis son lancement l'été dernier, le service de VoIP Google Voice, qui cible en particulier les téléphones mobiles sous Android, suscite à la fois l'enthousiasme des défenseurs des libertés du consommateur et l'inquiétude des opérateurs de mobiles.

Avec Google Voice, le trafic vocal passe obligatoirement par une plate-forme Google avant d'être acheminé vers le destinataire. Cela signifie que celui-ci voit apparaître le numéro d'appelant que Google veut bien lui transmettre.

En d'autres termes, le service de VoIP lancé par Google l'été dernier permet à l'utilisateur de s'affranchir entièrement de son numéro de téléphone initial, donc de changer très facilement d'opérateur. Il s'agit en somme d'une portabilité du numéro, immédiate et transparente. Voici un premier sujet d'enthousiasme pour les utilisateurs... et d'inquiétude pour les opérateurs.

Des opérateurs réduits au rôle de fournisseur de tuyaux
Mais Google Voice offre d'autres avantages, liés à la convergence fixe mobile. Il permet par exemple de faire sonner simultanément deux téléphones, l'un fixe, l'autre mobile. De même, il offre la possibilité d'envoyer des SMS, indifféremment à partir d'un PC ou d'un téléphone, en utilisant le même numéro. Ces services à valeur ajoutée étant désormais pris en charge par Google, les opérateurs de mobiles seraient progressivement réduits à un rôle de fournisseurs de tuyaux.

Pour autant, AT&T et Verizon, deux des plus importants opérateurs américains, ont annoncé que Google Voice ne représentait pas une menace. Lors d'une conférence de presse organisée conjointement avec Google, Lowell McAdam, CEO de Verizon, a ainsi affirmé que les téléphones sous Android auront un accès sans restriction à Google Voice.

De son côté, un représentant d'AT&T a déclaré qu'il renonçait à interdire aux utilisateurs de l'iPhone, l'usage des applications de VoIP, sur son réseau 3G. Il est probable que Google Voice sera également supporté, bien qu'il n'ait pas été explicitement mentionné.

Cette volonté d'ouverture s'explique peut-être partiellement par le fait que, contrairement aux autres services de VoIP comme Skype, Google Voice laisse aux opérateurs une partie du chiffre d'affaires généré par le transport de la voix. En effet, entre l'appelant et la plate-forme de Google, les communications transitent encore par le réseau téléphonique classique, avant de passer en VoIP jusqu'au destinataire.

Une pression encore officieuse de la FCC
Mais la bonne volonté d'AT&T et de Verizon doit peut-être être cherchée ailleurs, en l'occurrence dans le changement d'attitude de l'autorité de régulation américaine (la FCC), depuis que Julius Genachowski est à sa tête. L'été dernier, la FCC a ainsi demandé à Google, Apple et AT&T d'expliquer pourquoi Google Voice n'était pas encore disponible sur l'iPhone.

Plus récemment, Julius Genachowski a proposé de mettre en place de nouvelles règles visant à mieux garantir la neutralité du réseau. Il s'agirait par exemple d'interdire aux opérateurs tout blocage ou dégradation du trafic Internet.

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