Les hyperviseurs pour poste de travail changent la donne pour les entreprises

Dossier par Jacques Cheminat avec IDG NS, 601 mots

VMWare et Citrix, les deux éditeurs de solutions de virtualisation, s'affrontent sur les hyperviseurs à installer sur les postes de travail. Les atouts de cette technologie sont multiples pour les entreprises.

Les hyperviseurs pour poste de travail changent la donne pour les entreprises Développer les pilotes de périphériques nécessaires à l'usage d'un ordinateur est un enjeu important. Une autre voie est de persuader les constructeurs de PC d'embarquer un hyperviseur, explique le cabinet d'étude Gartner.

Citrix et VMware devaient présenter leurs produits en la matière, XenClient et Client Virtualization Platform avant la fin de l'année dernière. VMware espère à présent sortir quelque chose de nouveau à la fin de l'année 2010. Quant à Citrix, il attend les résultats de sa version béta puis annoncera une date, indique quant à lui, Dave Austin, directeur marketing pour l'Europe de Citrix.

L'hyperviseur pour poste de travail fonctionne directement sur le matériel, plutôt qu'au dessus d'un système d'exploitation. Cette technologie est dite « bare metal ». Cela permet à un ou plusieurs systèmes d'exploitation d'être lancés depuis l'hyperviseur dans des machines virtuelles.

De façon générale, la virtualisation des postes de travail facilite le déploiement, par les services informatiques, d'un environnement fonctionnel standardisé pour tous les utilisateurs. Mais dans l'approche actuelle, ces postes de travail sont gérés depuis un serveur central où fonctionnent autant de systèmes d'exploitation virtuels qu'il y a de postes de travail.

Techniquement, ce donne un système Windows XP qui fonctionne dans une VM (Machine Virtuelle) au sein d'un serveur central, et dialogue en mode RDP avec le terminal de l'utilisateur, c'est-à-dire en échangeant uniquement les frappes au clavier et l'affichage à l'écran.

Avec l'hyperviseur en « bare metal », les performances sont améliorées, car le système marche localement, et le poste ne nécessite plus d'être connecté au réseau en permanence. Pour les entreprises, cette solution permet de ...

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...créer des systèmes d'exploitation personnalisés, avec un déploiement aisé sur l'ensemble des postes de travail, évolutif et gérable au niveau central. Pour travailler, les PC ont simplement besoin d'être compatibles avec la technologie VPro d'Intel.

Sur le plan technique, le développement de ce type d'architecture apporte plus de complexité dans la gestion des composants de l'ordinateur qui interagissent avec l'hyperviseur. Les constructeurs le confirment, il y a notamment les éléments réseaux à prendre en compte, le Bluetooth, le matériel graphique, etc.

Dans l'univers des serveurs, où le modèle « bare metal » fonctionne depuis une dizaine d'années, la compatibilité matériel est plus restreinte et mieux définie, explique Frederik Sjöstedt, directeur pour l'Europe du marketing produit de VMware. Pour les fabricants, cette solution de virtualisation n'est pas nécessairement accueillie comme un bénéfice. Ils craignent que les entreprises ne changent plus facilement de matériels vers des machines à bas coût.

Pour les responsables informatiques, ce type d'hyperviseur pourrait faire avancer l'idée que les collaborateurs achètent et amènent leur propre ordinateur au travail, avance Mark Margevicius, directeur de recherche chez Gartner.

Un système d'exploitation personnel et un système d'exploitation pour le travail peuvent très bien coexister sur les machines. Du côté de Citrix, on approuve cette orientation en apportant aux administrateurs la possibilité d'éliminer les données à distance en cas de perte de l'ordinateur. De son côté, VMware regarde aussi vers les collaborateurs qui utilisent leur propre ordinateur, mais avec une approche différente. Il souhaite accélérer le développement du poste de travail virtuel hébergé, appelé View Manager Local.

Microsoft n'est pas complètement écarté de ce mouvement, avec des fonctions d'hyperV qui permettent de virtualiser le poste de travail en cloisonnant les applications métiers ou autres processus sensibles auxquels l'utilisateur ne pourra apporter aucune modification. Il disposera également d'un espace plus ouvert pour réaliser des téléchargements, des échanges de documents, etc...

Crédit photo : D.R

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