Une mutualisation des composants synonyme de rationalisation

Dossier par Thierry Lévy-Abégnoli, 592 mots

Les serveurs en lames se présentent sous la forme de modules insérés dans un châssis. Ce châssis permet le partage de nombreux composants : l'alimentation électrique, la ventilation, les entrées/sorties Ethernet et SAN, voire du stockage.

Une mutualisation des composants synonyme de rationalisation Au lieu de se présenter sous la forme de tours ou de systèmes en racks, les serveurs en lames sont des modules longs et fins - d'où leur nom - qui viennent s'enficher dans un châssis rackable leur fournissant des ressources mutualisées.

Partage d'un commutateur via
le fond de panier

Dans ces ressources partagées, on trouve depuis l'origine les alimentations électriques et les ventilateurs. Via le fond de panier du châssis, les lames ont également en commun des composants actifs tels que des commutateurs Ethernet, Fibre Channel ou Infiniband. Ces commutateurs assurent la connexion des lames au réseau local (LAN) ou au réseau de stockage (SAN). Ces commutateurs s'installent à l'arrière du châssis dans des emplacements dédiés. Dans la foulée, la plupart des constructeurs proposent désormais la virtualisation des entrées/sorties réseaux LAN ou SAN, avec la virtualisation des adresses MAC d'Ethernet ou WWN (World Wide Name) du Fibre Channel. Cela permet de dématérialiser le câblage Ethernet ou Fibre Channel interne. Dès lors, un simple port 10 Gigabit Ethernet suffit à raccorder le châssis, et par là, l'ensemble des lames, au réseau local.

Des disques alloués entre les lames
La mutualisation va parfois jusqu'au stockage. Certains châssis intègrent une douzaine de disques SAS ou SATA. D'autres accueillent des lames dédiées au stockage. Dans les deux cas, ces disques pourront être alloués à n'importe quels serveurs. Enfin, un serveur dédié à l'administration est associé à un outil livré en standard. Fortes de toutes ces ressources partagées, les lames elles-mêmes n'intègrent guère qu'un processeur et de la mémoire (jusqu'à 32 ou 128 Go). Le stockage pouvant être puisé sur le SAN ou dans le châssis, les lames n'ont pas forcément besoin de disques. La plupart d'entre elles en accueillent toutefois deux, quatre, voire même six.


Réduction des coûts
à tous les étages

Les lames répondent aux problèmes des centres informatiques. La mutualisation de leurs composants réduit l'encombrement (de l'ordre de 20 à 50 % par rapport à des machines en rack), la consommation électrique (gain de 30 à 40 %), la puissance de refroidissement et le câblage. Les coûts s'en trouvent également réduits. Sur un châssis de milieu de gamme contenant de 8 à 14 lames, on estime ainsi que le retour sur investissement intervient à partir de quatre à six lames. Ces châssis sont particulièrement adaptés aux projets de consolidation dans lesquels les lames sont souvent associées à la virtualisation.

Gain en facilité
Les avantages des lames sont également qualitatifs. La modularité est synonyme de facilité de déploiement et d'administration. Il suffit pratiquement d'insérer de nouvelles lames au fur et à mesure de l'évolution des besoins. Enfin, les châssis affichent une grande fiabilité. Les lames elles-mêmes ne sont pas plus fiables que des serveurs en racks mais la redondance systématique des composants est possible à moindre coût, du fait qu'ils sont mutualisés. De plus, en cas de panne, la banalisation des lames et la virtualisation des entrées/sorties permettent d'activer immédiatement une lame en secours (« spare ») ou fraîchement installée. Les châssis de lames se heurtent toutefois encore à des freins. Tout d'abord, leur intérêt est nul ou discutable lorsque les besoins se limitent à quelques serveurs, même si l'arrivée de petits châssis abaisse le seuil de rentabilité. De plus, même si, à nombre de serveurs équivalent, les lames dissipent moins de calories, leur densité crée des points chauds qui peuvent imposer une adaptation du système de refroidissement.

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