Google la joue modeste en poussant son système d'exploitation pour téléviseurs connectés

Dossier par Etienne Gandillot, 544 mots

Lors de l'Assemblée Générale de l'EBG le 23 juin, Google s'est focalisé sur son rôle en tant que fournisseur de système d'exploitation pour TV-connectées. Carlo d'Asaro Biondo, CEO de Google Europe a défendu une vision modeste du géant américain.

Google la joue modeste en poussant son système d'exploitation pour téléviseurs connectés « Ce que Google fera dans la TV-connectée c'est de proposer un système d'exploitation, comme ce qui a été fait sur les mobiles avec Android » a annoncé Carlo d'Asaro Biondo, CEO de Google Europe, lors de l'Assemblée Général de l'EBG, jeudi 23 juin.

Carlo d'Asaro Biondo précise « notre métier est de permettre la découverte du contenu. Mettons en place un système d'exploitation ouvert qui permette de construire un modèle économique viable, en tenant compte des usages. Le système d'exploitation est là pour gérer la TV, les usages seront, quant à eux, liés aux opérateurs et aux éditeurs de contenus . Le positionnement de Google n'a de sens que s'il apporte de la valeur. [Sur ce secteur de la TV-connectée] nous ne voulons pas y aller seuls. »

Interrogé par l'animateur de la conférence EBG sur une participation éventuelle de Google au financement des réseaux, Carlo d'Asaro Biondo rappelle que l'entreprise américaine « finance la bande passante de plusieurs façons ». D'une part en créant de la valeur pour les utilisateurs. Selon lui, la valeur des services gratuits (Youtube, Gmail, ...) fournis par Google au travers des offres internet des FAI, serait estimée à 35€ par mois par les clients. D'autre part, Google travaille à réduire la consommation en bande passante de ses services et rappelle que le géant américain a investi plus de « 600 millions de dollars pour ...



D'autre part, Google travaille à réduire la consommation en bande passante de ses services et rappelle que le géant américain a investi plus de « 600 millions de dollars pour le développement du réseau et de leurs services. »

Dans ce contexte, comment vont réagir les FAI ? Ils paient les coûts de réseau et laisse Google profiter de la manne publicitaire. C'est Maxime Lombardini, Directeur général du Groupe Iliad, maison mère de Free qui a porté la contradiction à Google. Chez Free, l'heure est à essayer de « garder l'ensemble de la consommation chez nous en proposant des offres innovantes », a-t-il déclaré. Maxime Lombardini estime que la proximité avec le client et le système de facturation vont leur permettre de « garder un certain avantage. »

Mais finalement quid des revenus publicitaires, une question qui risque de mettre à mal tout l'écosystème de l'audiovisuel ? Interrogé sur la problématique de la publicité sur la TV-connectée, Carlo d'Asaro Biondo, botte un peu en touche. Il fait l'analogie avec la montée en puissance du système d'exploitation mobile, Android et répond « qu'Android a généré de la valeur pour beaucoup de monde, ça s'est fait dans un cadre respectueux ». Il affirme que c'est dans un état d'esprit similaire que Google cherche à déployer son système d'exploitation sur les télévisions connectées.

Il conclut en relevant que la dimension que prend « ce débat [sur le partage des revenus] lui fait peur.» Pour lui, les professionnels du secteur parlent un peu comme s'ils gouvernaient le monde. Il pense qu'il faut se concentrer davantage sur les usages que le consommateur aura de la TV-connectée « c'est le consommateur qui va décider des usages » termine-t-il.

Photo: une table ronde lors de l'Assemblée Générale de l'EBG, jeudi 23 juin à la Défense (D.R).

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