Gérer machines et bouquets de services

Dossier par Pascal Sage, 915 mots

Au-delà de la surveillance de l'infrastructure et des machines, la mise en place de services permettant de rémunérer chaque acteur de la chaîne passe par des programmes Java spécifiques. Une spécialité de l'éditeur High Deal.

La société américaine Sensorlogic fournit des applications en mode ASP pour gérer les échanges de machine à machine (M2M) et suivre des échanges télémétriques, distribués à l'échelle nationale ou internationale. Elle cible en particulier les distributeurs de gaz, de carburants, leurs pompes et leurs automates, mais aussi le secteur médical.

Un parc croissant, des machines diverses

Airdesk, pour sa part, propose un ensemble incluant les accès réseau à la plate-forme M2M. Cette structure agit donc à la façon d'un M2MVNO, un opérateur virtuel spécialisé dans le M2M. Fin 2005, Airdesk comptait déjà cinq mille entreprises clientes, en couvrant toute la chaîne de services, machines et terminaux inclus.
Ces deux sociétés américaines ont en commun le choix d'un éditeur français visionnaire : High Deal. Ce spécialiste de la tarification sur mesure est une émanation de France Télécom créée en l'an 2000. La spin-off a développé une solution de valorisation des services de communications IP qui s'adapte particulièrement bien aux transactions M2M. Outre l'élaboration et le suivi des offres packagées, High Deal aide à créer des revenus récurrents, prévisibles et automatisés. L'effectif atteint soixante personnes et l'entreprise réalise 70 % de son chiffre d'affaires en licences et 30 % en consulting et formations (sur un total de 6,7 millions d'euros en 2005).
Une des problématiques du M2M consiste en effet à gérer un parc croissant de machines parfois très différentes les unes des autres. Les outils de gestion d'infrastructure sondent très régulièrement les machines pour en proposer l'inventaire mensuel. Mais ils s'arrêtent souvent là. Pour contrôler et optimiser les usages M2M, en réseau filaire ou sans fil, il faut des traitements plus proches du temps réel : "Les forfaits incluent plusieurs usages de facto, et il faut parfois tarifer au-delà de l'usage, précise Isabelle Roussin, vice-président exécutif en charge du marketing de High Deal. Par rapport aux solutions de facturation classiques, nous nous situons en amont de la facturation pour permettre à l'opérateur et au prestataire de services M2M de développer les bons bouquets de services."

Souplesse et partage de revenus

Comment mettre à disposition d'un groupe de machines les offres de communications les mieux adaptées ? High Deal propose de globaliser l'ensemble des machines réparties pour un même usage ou pour un même client. "Notre proposition de valeur consiste à donner de la flexibilité au marketing pour créer de telles offres." En pratique, des compteurs partagés permettent de gérer, par exemple, cinquante machines et dix messages SMS par machine et par mois, tout en autorisant le dépassement de forfait. Du coup, si une machine tombe en panne, elle pourra remonter vingt SMS, tandis que les autres vont en envoyer cinq seulement. L'exception est gérée sans provoquer de pénalités pour le client.
Mais ce n'est pas tout. High Deal aide à établir les diagnostics à distance, à prendre en compte les télépaiements et à s'insérer dans une offre verticale, de télémédecine par exemple. Pour tarifer l'information remontant des machines, il faut pouvoir associer un prix à chaque message ou bien au volume global des données transportées dans le mois.

Standards Java et JVM

Techniquement, High Deal a choisi de travailler sur les standards Java et JVM pour offrir davantage de souplesse. Du coup, les données clients et les offres tarifaires peuvent reposer notamment sur un gestionnaire de données Oracle sur plate-forme Sun ou IBM. "Le plus souvent, la chaîne de valeurs M2M est assez complexe, car elle compte différents intervenants", explique Isabelle Roussin. Le prestataire de services, le fabricant de la plate-forme, les éditeurs de logiciels et de contenus et l'opérateur sans fil élaborent une solution M2M. Une rémunération réaliste de chacun de ces acteurs doit être imaginée. High Deal aide à formuler l'offre tarifaire par rapport au bénéfice procuré au client et en tenant compte de ce qui doit être reversé à chacun des prestataires. "Certains contrats prévoient un pourcentage ou un commissionnement, d'autres un modèle de sponsorship."
Un client M2M peut donc panacher la facture en fin de mois et les cartes prépayées. Il doit cependant maîtriser la valorisation de la transaction et vérifier si chaque carte est provisionnée avant de décrémenter le compte en temps réel.
Dans la plate-forme MMS d'Ericsson
Plus que la disponibilité des machines, les difficultés rencontrées sont liées à l'interfaçage des systèmes gérant les sessions : "Des standards se mettent en place avec le 3GPP, pour la facturation on line et off line via un couche intermédiaire, un middleware", précise Isabelle Roussin.
Le modèle économique de High Deal consiste à faire évoluer la facture avec le succès de l'application du client. Un modèle de licences, fondé sur le nombre de transactions, prévoit des tranches adaptées aux usages industriels. Déjà intégrée dans la plate-forme MMS d'Ericsson, l'offre High Deal permet au client final de régler son service au prorata des messages transmis ou bien à la transaction. Au final, les informations remontées vers le site central dictent le prix global de la solution.
"Notre stratégie consiste à travailler avec des partenaires technologiques comme l'intégrateur Cap Gemini, Netcentrex, Cirpack, IBM ou Bull", précise Isabelle Roussin.
Pour l'heure, High Deal compte surtout des clients américains en matière de M2M. Ceux-ci réalisent l'intégration des composants eux-mêmes, avec une architecture et un modèle économique distincts à chaque projet.

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