Les équipementiers font de la surenchère autour du LTE à Barcelone

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Les équipementiers télécoms ont mis en avant leurs annonces concernant le LTE lors du salon mondial des mobiles à Barcelone. Reste qu'il est encore difficile de savoir quand ce type de réseau mobile sera réellement opérationnel et quel équipementier en tirera les bénéfices.

(Source EuroTMT ) Dans les allées du salon mondial des mobiles de Barcelone, le Mobile World Congress, les équipementiers télécoms auront été à peine moins discrets que les constructeurs qui exposent leurs rangées de terminaux mobiles à la curiosité des visiteurs.

Les équipementiers étaient venus en force. Certes, l'événement reste dominé par la présence des fabricants de téléphones avec Samsung qui n'hésite pas à faire un méga show pour lancer son petit dernier smartphone le Wave ou Nokia, absent physiquement du salon, qui n'a présenté aucun produit mais qui est parvenu à attirer les foules dans ses conférences. Mais le Mobile World Congress a toujours été un événement d'industriels même à l'époque où il se déroulait à Cannes. Ces dernières années cependant, en raison de leurs restructurations internes et de la crise, les équipementiers étaient plutôt restés dans l'ombre.

Ils reviennent sur le devant de la scène à la faveur du développement des services de donnée mobiles qui font craquer les réseaux 3G des opérateurs et avec l'arrivée de la technologie LTE (Long Term Evolution). L'explosion du trafic liée à l'internet mobile réjouit les opérateurs qui ont longtemps tenter d'apitoyer le public sur leurs (lourds) investissements dans la 3G boudée par les utilisateurs. Ils peuvent également miser désormais sur le succès des multiples applications (vidéos, photos, réseaux sociaux) très gourmandes en bande passante.

Les équipementiers n'ont pas manqué de profiter de la situation pour vanter leurs technologies : « Notre objectif est d'accompagner les opérateurs dans leur développement et de leur offrir des solutions qui leur permettront de réaliser des économies et de faire face à la croissance du trafic » explique Rajeev Suri, le PDG de Nokia-Siemens Networks. Même son de cloche chez Alcatel-Lucent qui présentait un ensemble de services destinés à aider les opérateurs à optimiser leurs réseaux et à mettre en place de nouvelles applications de téléphonie mobile.

Mais la vraie vedette, c'était le LTE qui devrait être opérationnel à partir de 2011, uniquement toutefois à travers des cartes de connexion en attendant que les terminaux soient prêts. « Ericsson fait grimper le LTE jusqu'à ...



(Source EuroTMT ) ... 1 Gigabit/s » annonçait même le suédois. Certes, mais avec le bémol que la démonstration avait lieu à Stockholm (!). A Barcelone on pouvait assister, à 10h et à 15h, chaque jour, à une présentation vidéo où l'équipementier montrait des captures d'écran "live" de Stockholm affichant le taux de transfert de l'équipement. Cette même démonstration était offerte aux journalistes passant à Kista (un district de la ville de Stockholm) depuis décembre. Sur le site de l'exposition, la démonstration atteignait les 49 Mbit/s sur un PC portable équipé d'un modem USB LTE de Samsung.

Les annonces sur LTE ont fleuri. « Nec participe aux essais de 4ème génération mobile LTE de O2 en Grande-Bretagne » ; « Huawei déploie le premier modem LTE triple-mode »... La surenchère n'a pas cessé durant tout le salon en espérant que tous ces projets aboutiront et que le LTE ne sera pas le Wimax de la prochaine décennie. « Sûrement pas car, comme la 3G, cette technologie va devenir incontournable », affirme-t-on du côté d'Alcatel-Lucent. L'équipementier franco-américain avait déjà fait sensation l'année dernière après que Verizon l'eut retenu pour son déploiement LTE.

Il est arrivé à Barcelone auréolé d'un nouveau succès puisqu'il va également devenir l'un des fournisseurs de AT&T. « Aujourd'hui, nous avons plus de 40 projets LTE à travers le monde » n'a pas manqué de rappeler Kenneth Frank, président Solutions & Marketing d'Alcatel-Lucent lors de sa conférence de presse. Une position qui pourrait enfin ouvrir à l'équipementier de nouvelles perspectives de croissance plutôt encourageantes.

Où sont les Français ?
Si le World Mobile Congress comporte 8 halls où l'on peut aisément se perdre, c'est le hall 8 qui retient le plus l'attention. C'est là que tous les grands noms de l'industrie des télécoms ont planté leurs drapeaux : Samsung, Huawei, ZTE, BlackBerry, Qualcomm, Nec et même Motorola étalent leurs technologies sur des stands plus ou moins immenses. En revanche, difficile de repérer les entreprises françaises. Certes, Alcatel-Lucent est bien là (et même plutôt en force) mais peut-on encore qualifier l'équipementier - exemple même de la mondialisation avec ses équipes venant des quatre coins de la planète - de français ? En cherchant bien, le visiteur assidu remarquera les stands de Gemalto et d'Oberthur et à l'extérieur du hall, le pavillon d'Orange. Les plus patriotes pourront même s'arrêter dans le Hall où, sous l'égide d'UbiSoft, une dizaine de start-up hexagonales présentent leurs technologies aux rares visiteurs de l'espace. Que faut-il en conclure ? Rien de grave si ce n'est que l'industrie des télécoms semble basculer de plus en plus vers l'Amérique du Nord et l'Asie au détriment de l'Europe.

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