Infrastructures : le Wimax et le CPL écartés

Dossier par Charles Savary, 503 mots

La fibre optique pour le réseau fédérateur et le DSL pour la distribution se taillent la part du lion. Le Wi-Fi vient en renfort dans les zones blanches. Le Wimax et le CPL ont été recalés.

Infrastructures : le Wimax et le CPL écartés Coeur du réseau de la Manche, le BUS (Backbone Universel de Services) dessert tout le département. Comportant trois boucles optiques, il totalise 1.100 kilomètres de câbles à 144 paires. Viennent s'y greffer les réseaux de desserte vers les utilisateurs, particuliers ou entreprises. Deux technologies sont mises à contribution : le DSL et le Wi-Fi. Le DSL se taille la part du lion. « Actuellement, 108 des 135 noeuds de raccordement d'abonnés de France Télécom sont dégroupés et tous le seront cet été, précise Christophe Valdeyron, directeur général de Manche Télécom, le délégataire, chargé de la construction et de l'exploitation du réseau. Côté fournisseurs, les DSLAM viennent de chez Alcatel-Lucent et les commutateurs de chez Cisco et Huawei.

Le WifiMax pour desservir
1700 foyers éloignés

Reste que nombre de foyers sont hors de portée du DSL. C'est là qu'intervient le Wi-Fi. « Nous l'appelons WiFIMax, car nous l'utilisons comme du Wimax, ajoute Christophe Valdeyron. Au départ, le Wimax faisait partie des technologies retenues. « Nous y avons renoncé pour de multiples raisons, souligne Christophe Valdeyron. Ainsi, en 2006, les licences venaient d'être accordées et la couverture était embryonnaire : difficile de desservir rapidement les zones blanches. Côté disponibilité des équipements, la visibilité n'était pas meilleure. De plus, un terminal Wimax coutait à l'époque entre 550 et 650 €, contre 150 € pour le Wi-Fi. Manche Télécom opte donc pour un Wi-Fi un peu particulier, dénommé WiFiMax, qui combine le Wi-Fi et le Wimax, et fourni par un constructeur local : Nomotech. Aujourd'hui, 214 sites sont déployés, desservant environ 1.700 foyers, majoritairement des sites résidentiels et des artisans. Chacun d'eux dispose d'une liaison symétrique à 2 Mbit/s. Une fibre optique amène le trafic jusqu'à une station de base. Celle-ci alimente les utilisateurs dans la bande des 2,4 GHz (802.11g), mais également d'autres stations de base dans la bande des 5,4 GHz. Grace à des antennes directionnelles, le bond entre deux stations peut atteindre six kilomètres, mais il ne peut y avoir plus de trois rebonds. Chaque abonné dispose d'un modem Wi-Fi fourni par Manche Télécom et sur lequel il connecte ses équipements informatiques. Le réseau WiFIMax fonctionnant dans des bandes libres, donc exposées aux interférences, plusieurs précautions ont été prises pour garantir une qualité de service classe opérateur.

Etablissement d'un plan de fréquences
Par exemple, comme en GSM, des discussions ont été menées avec les exploitants d'autres réseaux ; elles ont conduit à l'élaboration d'un plan de fréquences. L'infrastructure est supervisée 24 heures sur 24 et dispose d'une alimentation de secours. Enfin, pour garantir la confidentialité des communications, un tunnel L2TP est monté entre le concentrateur du FAI et le modem terminal de l'abonné.
L'autre grande absente est la technologie CPL (courant porteur en ligne), initialement prévue pour desservir également les zones blanches. « Techniquement, ça marchait, mais il n'y avait pas d'opérateur significatif prêt à l'adopter. De plus, cette solution s'est révélée être plus chère que prévu, conclut Christophe Valdeyron.

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