Témoignage : Des factures en baisse

Dossier par Propos recueillis par Christine Serou, 346 mots

< b>Depuis 2002, les entreprises abandonnent les services Frame Relay pour les VPN IP. Y gagnent-elles en terme de coût ?
Ghislain de Pierrefeu* : Absolument. En basculant des réseaux Frame Relay sur les services VPN IP qui s'appuient sur MPLS, les entreprises ont diminué leur facture annuelle pour deux raisons : elles ont pu dimensionner les débits de transmission au plus près de leurs besoins, et elles ont bénéficié des technologies d'accès bon marché (DSL) peu accessibles sur les offres Frame Relay. En fait, la facturation sur MPLS s'appuie sur deux paramètres détaillés par site de raccordement : le coût d'installation du service, qui dépend du mode d'accès choisi (fibre, XDSL, boucle locale radio...), et un coût mensuel qui varie notamment en fonction des classes et des engagements de service (Service Level Agreements, SLA) auxquels a souscrit l'entreprise. L'offre est simple et cohérente, et elle répond à un besoin exprimé par les DSI françaises : bénéficier d'une plus grande lisibilité et d'une plus grande prédictibilité des coûts, et recevoir une facture centralisée suffisamment claire et détaillée pour pouvoir refacturer aux différentes entités du groupe les services télécoms qu'elles utilisent. Les directions des systèmes d'information des grands groupes se positionnent de plus en plus comme des opérateurs internes qui centralisent et redistribuent les factures. Cependant, dans certains cas, pour limiter les taxes afférentes à la circulation hors frontières des factures, les DSI demandent aux opérateurs de facturer directement les services VPN IP aux entités du groupe. En fait, la question qui se pose aujourd'hui aux DSI concerne leur stratégie fournisseur : comment amener de la concurrence lorsque l'on confie ses services télécoms à un seul opérateur ? Un opérateur international dispose rarement d'une capillarité de réseau équivalente à celle d'un opérateur local. Il est alors obligé d'acheter l'accès, qu'il revend forcément plus cher. Les DSI doivent donc arbitrer au mieux le ratio entre la simplicité du service (un seul fournisseur, donc un service uniforme qui s'appuie sur des équipements de routage homogène) et le coût du service, qui dépend du nombre de fournisseurs.

(*) Ghislain de Pierrefeu est responsable du département activité télécoms chez Solucom

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